HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Iphigénie en Tauride (tragédie complète)

θρώισκων



Texte grec :

[950] παρέσχον, οἴκων ὄντες ἐν ταὐτῶι στέγει,
951 σιγῆι δ´ ἐτεκτήναντ´ ἀπρόσφθεγκτόν μ´, ὅπως
952 δαιτός τ´ ὀναίμην πώματός τ´ αὐτῶν δίχα,
953 ἐς δ´ ἄγγος ἴδιον ἴσον ἅπασι Βακχίου
954 μέτρημα πληρώσαντες εἶχον ἡδονήν.
955 κἀγὼ ´ξελέγξαι μὲν ξένους οὐκ ἠξίουν,
956 ἤλγουν δὲ σιγῆι κἀδόκουν οὐκ εἰδέναι,
957 μέγα στενάζων οὕνεκ´ ἦ μητρὸς φονεύς.
958 κλύω δ´ Ἀθηναίοισι τἀμὰ δυστυχῆ
959 τελετὴν γενέσθαι, κἄτι τὸν νόμον μένειν,
960 χοῆρες ἄγγος Παλλάδος τιμᾶν λεών.
961 ὡς δ´ εἰς Ἄρειον ὄχθον ἧκον, ἐς δίκην
962 ἔστην, ἐγὼ μὲν θάτερον λαβὼν βάθρον,
963 τὸ δ´ ἄλλο πρέσβειρ´ ἥπερ ἦν Ἐρινύων.
964 εἰπὼν δ´ ἀκούσας θ´ αἵματος μητρὸς πέρι,
965 Φοῖβός μ´ ἔσωσε μαρτυρῶν, ἴσας δέ μοι
966 ψήφους διηρίθμησε Παλλὰς ὠλένηι·
967 νικῶν δ´ ἀπῆρα φόνια πειρατήρια.
968 ὅσαι μὲν οὖν ἕζοντο πεισθεῖσαι δίκηι
969 ψῆφον παρ´ αὐτὴν ἱερὸν ὡρίσαντ´ ἔχειν·
970 ὅσαι δ´ Ἐρινύων οὐκ ἐπείσθησαν νόμωι
971 δρόμοις ἀνιδρύτοισιν ἠλάστρουν μ´ ἀεί,
972 ἕως ἐς ἁγνὸν ἦλθον αὖ Φοίβου πέδον
973 καὶ πρόσθεν ἀδύτων ἐκταθείς, νῆστις βορᾶς,
974 ἐπώμος´ αὐτοῦ βίον ἀπορρήξειν θανών,
975 εἰ μή με σώσει Φοῖβος, ὅς μ´ ἀπώλεσεν.
976 ἐντεῦθεν αὐδὴν τρίποδος ἐκ χρυσοῦ λακὼν
977 Φοῖβός μ´ ἔπεμψε δεῦρο, διοπετὲς λαβεῖν
978 ἄγαλμ´ Ἀθηνῶν τ´ ἐγκαθιδρῦσαι χθονί.
979 ἀλλ´ ἥνπερ ἡμῖν ὥρισεν σωτηρίαν
980 σύμπραξον· ἢν γὰρ θεᾶς κατάσχωμεν βρέτας,
981 μανιῶν τε λήξω καὶ σὲ πολυκώπωι σκάφει
982 στείλας Μυκήναις ἐγκαταστήσω πάλιν.
983 ἀλλ´, ὦ φιληθεῖς´, ὦ κασίγνητον κάρα,
984 σῶσον πατρῶιον οἶκον, ἔκσωσον δ´ ἐμέ·
985 ὡς τἄμ´ ὄλωλε πάντα καὶ τὰ Πελοπιδῶν,
986 οὐράνιον εἰ μὴ ληψόμεθα θεᾶς βρέτας.
987 (ΧΟΡΟΣ) δεινή τις ὀργὴ δαιμόνων ἐπέζεσεν
988 πρὸς Ταντάλειον σπέρμα διὰ πόνων τ´ ἄγει.
989 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) τὸ μὲν πρόθυμον, πρίν σε δεῦρ´ ἐλθεῖν, ἔχω
990 Ἄργει γενέσθαι καὶ σέ, σύγγον´, εἰσιδεῖν.
991 θέλω δ´ ἅπερ σύ, σέ τε μεταστῆσαι πόνων
992 νοσοῦντά τ´ οἶκον, οὐχὶ τῶι κτανόντι με
993 θυμουμένη, πατρῶιον ὀρθῶσαι θέλω·
994 σφαγῆς τε γὰρ σῆς χεῖρ´ ἀπαλλάξαιμεν ἂν
995 σώσαιμί τ´ οἴκους. τὴν θεὸν δ´ ὅπως λάθω
996 δέδοικα καὶ τύραννον, ἡνίκ´ ἂν κενὰς
997 κρηπῖδας εὕρηι λαΐνας ἀγάλματος.
998 πῶς οὐ θανοῦμαι; τίς δ´ ἔνεστί μοι λόγος;
999 ἀλλ´ εἰ μὲν ἕν τι τοῦθ´ ὁμοῦ γενήσεται

Traduction française :

[950] quoique habitant sous le même toit, et par leur silence ils me réduisaient aussi à me taire ; pour m'empêcher de partager leur boire et leur manger, ils avaient chacun leur coupe, toutes pareilles, dans lesquelles ils versaient le vin pour se livrer au plaisir de la table. Et moi, je n'osais me plaindre à mes hôtes ; mais, dans ma douleur silencieuse, j'avais l'air de n'y pas prendre garde, tout en gémissant au fond de l'âme, parce que j'étais le meurtrier de ma mère. J'ai appris qu'à Athènes mon malheur avait donné lieu à une fête, et que l'usage se conserve encore chez le peuple de Minerve de la célébrer en l'honneur des coupes. Quand je fus arrivé sur la colline de Mars et que je comparus en jugement, je me plaçai sur un des siéges, et la plus vieille des Furies prit l'autre. Apollon, écoutant et répondant à l'accusation de matricide, me sauva par son témoignage. Pallas compta les suffrages recueillis de ses propres mains : ils se trouvèrent égaux de part et d'autre, et je sortis absous de cette accusation capitale. Celles des Euménides qui acquiescèrent à ma sentence résolurent d'avoir un temple près du lieu où l'on avait recueilli les suffrages; celles qui furent mécontentes de ce jugement me poursuivirent sans relâche, jusqu'à ce que, revenant sur la terre sacrée d'Apollon, étendu à la porte de son temple sans prendre de nourriture, je jurai de me donner la mort, si le dieu auteur de ma perte ne devenait l'auteur de mon salut. Aussitôt, faisant entendre sa voix par le trépied d'or, Apollon m'ordonne de venir en cette contrée, pour enlever la statue descendue du ciel et la déposer sur le sol d'Athènes. Telle est la voie de salut que le dieu m'a ouverte : aide-moi à y marcher. Si, en effet, je puis m'emparer de la statue de la déesse, délivré alors de mes fureurs, je t'embarquerai sur mon navire aux rames agiles, et je te ramènerai à Mycènes. Ainsi, ô ma sœur, ô tête chérie, sauve la maison paternelle, sauve ton frère; car je suis perdu sans ressource, et avec moi la race de Pélops, si nous n'enlevons la statue céleste de la déesse. LE CHOEUR. La colère terrible des dieux est déchaînée sur la race de Tantale, et l'accable d'infortunes. IPHIGÉNIE. (989) J'ai conçu le désir, même avant ton arrivée, de retourner à Argos et de te revoir, ô mon frère. Je veux ce que tu veux toi-même, te délivrer de tes souffrances et relever de ses ruines la maison paternelle ; car je n'ai plus de ressentiment contre celui qui m'a immolée. Ma main se dispensera de t'égorger, et je sauverai notre maison. Mais comment échapper aux yeux de la déesse et à la colère du roi, lorsqu'il trouvera le socle de pierre vide de sa statue ? comment me soustraire à la mort ? quelle excuse alléguer? Ah ! si tout pouvait s'accomplir du même coup,





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Dernière mise à jour : 2/10/2009