HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Iphigénie en Tauride (tragédie complète)

μετάστησον



Texte grec :

[750] (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) εἰ δ´ ἐκλιπὼν τὸν ὅρκον ἀδικοίης ἐμέ;
751 (ΠΥΛΑΔΗΣ) ἄνοστος εἴην· τί δὲ σύ, μὴ σώσασά με;
752 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) μήποτε κατ´ Ἄργος ζῶς´ ἴχνος θείην ποδός.
753 (ΠΥΛΑΔΗΣ) ἄκουε δή νυν ὃν παρήλθομεν λόγον.
754 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἀλλ´ εὐθὺς ἔστω κοινός, ἢν καλῶς ἔχηι.
755 (ΠΥΛΑΔΗΣ) ἐξαίρετόν μοι δὸς τόδ´, ἤν τι ναῦς πάθηι
756 χἠ δέλτος ἐν κλύδωνι χρημάτων μέτα
757 ἀφανὴς γένηται, σῶμα δ´ ἐκσώσω μόνον,
758 τὸν ὅρκον εἶναι τόνδε μηκέτ´ ἔμπεδον.
759 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἀλλ´ οἶσθ´ ὃ δράσω· πολλὰ γὰρ πολλῶν κυρεῖ.
760 τἀνόντα κἀγγεγραμμέν´ ἐν δέλτου πτυχαῖς
761 λόγωι φράσω σοι πάντ´ ἀπαγγεῖλαι φίλοις.
762 ἐν ἀσφαλεῖ γάρ· ἢν μὲν ἐκσώσηις γραφήν,
763 αὐτὴ φράσει σιγῶσα τἀγγεγραμμένα·
764 ἢν δ´ ἐν θαλάσσηι γράμματ´ ἀφανισθῆι τάδε,
765 τὸ σῶμα σώσας τοὺς λόγους σώσεις ἐμοί.
766 (ΠΥΛΑΔΗΣ) καλῶς ἔλεξας τῶν τε σῶν ἐμοῦ θ´ ὕπερ.
767 σήμαινε δ´ ὧι χρὴ τάσδ´ ἐπιστολὰς φέρειν
768 πρὸς Ἄργος ὅτι τε χρὴ κλύοντα σοῦ λέγειν.
769 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἄγγελλ´ Ὀρέστηι, παιδὶ τἀγαμέμνονος·
770 Ἡ ´ν Αὐλίδι σφαγεῖς´ ἐπιστέλλει τάδε
771 ζῶς´ Ἰφιγένεια, τοῖς ἐκεῖ δ´ οὐ ζῶς´ ἔτι.
772 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ποῦ δ´ ἔστ´ ἐκείνη; κατθανοῦς´ ἥκει πάλιν;
773 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἥδ´ ἣν ὁρᾶις σύ· μὴ λόγων ἔκπλησσέ με.
774 Κόμισαί μ´ ἐς Ἄργος, ὦ σύναιμε, πρὶν θανεῖν,
775 ἐκ βαρβάρου γῆς καὶ μετάστησον θεᾶς
776 σφαγίων, ἐφ´ οἷσι ξενοφόνους τιμὰς ἔχω.
777 (ΟΡΕΣΤΗΣ) Πυλάδη, τί λέξω; ποῦ ποτ´ ὄνθ´ ηὑρήμεθα;
778 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἢ σοῖς ἀραία δώμασιν γενήσομαι,
779 Ὀρέσθ´, ἵν´ αὖθις ὄνομα δὶς κλύων μάθηις.
780 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ὦ θεοί. (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) τί τοὺς θεοὺς ἀνακαλεῖς ἐν τοῖς ἐμοῖς;
781 (ΟΡΕΣΤΗΣ) οὐδέν· πέραινε δ´· ἐξέβην γὰρ ἄλλοσε.
782 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) τάχ´ οὖν ἐρωτῶν ς´ εἰς ἄπιστ´ ἀφίξεται·
783 λέγ´ οὕνεκ´ ἔλαφον ἀντιδοῦσά μου θεὰ
784 Ἄρτεμις ἔσωσέ μ´, ἣν ἔθυς´ ἐμὸς πατήρ,
785 δοκῶν ἐς ἡμᾶς ὀξὺ φάσγανον βαλεῖν,
786 ἐς τήνδε δ´ ὤικις´ αἶαν. αἵδ´ ἐπιστολαί,
787 τάδ´ ἐστὶ τἀν δέλτοισιν ἐγγεγραμμένα.
788 (ΠΥΛΑΔΗΣ) ὦ ῥαιδίοις ὅρκοισι περιβαλοῦσά με,
789 κάλλιστα δ´ ὀμόσας´, οὐ πολὺν σχήσω χρόνον,
790 τὸν δ´ ὅρκον ὃν κατώμος´ ἐμπεδώσομεν.
791 ἰδού, φέρω σοι δέλτον ἀποδίδωμί τε,
792 Ὀρέστα, τῆσδε σῆς κασιγνήτης πάρα.
793 (ΟΡΕΣΤΗΣ) δέχομαι· παρεὶς δὲ γραμμάτων διαπτυχὰς
794 τὴν ἡδονὴν πρῶτ´ οὐ λόγοις αἱρήσομαι.
795 ὦ φιλτάτη μοι σύγγον´, ἐκπεπληγμένος
796 ὅμως ς´ ἀπίστωι περιβαλὼν βραχίονι
797 ἐς τέρψιν εἶμι, πυθόμενος θαυμάστ´ ἐμοί.
798 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ξέν´, οὐ δικαίως τῆς θεοῦ τὴν πρόσπολον
799 χραίνεις ἀθίκτοις περιβαλὼν πέπλοις χέρα.

Traduction française :

[750] IPHIGÉNIE. Et si tu me trahis, au mépris de ton serment ? PYLADE. Puissé-je ne revoir jamais ma patrie. Et toi, si tu ne sauves mes jours ? IPHIGÉNIE. Puissé-je ne jamais porter vivante mes pas dans Argos ! PYLADE. Écoute maintenant une chose que nous avons omise. IPHIGÉNIE. Il sera toujours temps si elle est convenable. PYLADE. Accorde-moi cette exception : si le vaisseau fait naufrage, si ta lettre périt avec mes biens dans la tempête, si je ne sauve que ma vie, que le serment ne soit plus obligatoire pour moi. IPHIGÉNIE. (759) Sais-tu ce que je ferai ? plus on prend de soins, plus on a de chances de succès. Je te dirai le contenu de ma lettre, pour que tu puisses la rendre à mes amis : ainsi tout sera en sûreté. Si en effet tu conserves ma lettre, pour que tu puisses la rendre à mes amis : ainsi tout sera en, sûreté. Si en effet tu conserves ma lettre, ses muets caractères diront ce qu'elle contient; si au contraire elle disparaît dans la mer, tu en conserveras le sens en sauvant ta vie. PYLADE. C'est bien dit, dans l'intérêt des dieux et dans le mien. Mais fais-moi connaître à qui dans Argos je dois porter ta lettre, et ce que je dois dire, comme le tenant de ta bouche. IPHIGÉNIE. (769) Dis à Oreste, fils d'Agamemnon : « Celle qui t'écrit est celle qui fut immolée en Aulide, Iphigénie, qui vit encore, quoiqu'elle ne vive plus pour vous... » ORESTE. Où est-elle ? après sa mort, comment a-t-elle pu revivre ? IPHIGÉNIE. C'est elle-même que tu vois : ne m'interromps point. « Ramène-moi dans Argos, ô mon frère ; délivre-moi, avant que je meure, de cette terre barbare et du culte cruel de la déesse, à qui mon ministère m'oblige d'immoler les étrangers. » ORESTE. Ah ! Pylade, que dire ? où sommes-nous ? IPHIGÉNIE. « Ou mes imprécations s'attacheront à ta famille, Oreste.... » (A Pylade.} C'est son nom que je répète une seconde fois pour que tu le saches bien. PYLADE. O dieux ! IPHIGÉNIE. Pourquoi invoques-tu les dieux dans une affaire qui me touche ? PYLADE. Rien. Poursuis : mon esprit était distrait. Peut-être, sans t'interroger, arriverai-je à la certitude. IPHIGÉNIE. (782) Dis-lui que Diane me sauva en mettant à ma place une biche, que mon père immola, croyant plonger le glaive dans mon sein, et que la déesse me transporta dans cette contrée. Tel est mon message ; voilà ce qui est contenu dans ma lettre. PYLADE. O serment, facile à accomplir, que tu as exigé de moi ; ô heureux serment que tu as prêté toi-même ! je ne tarderai pas longtemps à m'acquitter du mien. Tiens, Oreste, voilà la lettre que je t'apporte et que je te remets de la part de ta sœur. ORESTE. Je la reçois : mais laissons là ce que contiennent ces tablettes, et livrons-nous d'abord à un plaisir plus réel. O sœur chérie ! dans ma surprise, je doute encore de mon bonheur en te serrant dans mes bras, et je m'abandonne à la joie en apprenant ces faits incroyables. IPHIGENIE. (798) Étranger, tu souilles témérairement la prêtresse de Diane, en portant une main profane sur les voiles sacrés qui la couvrent.





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Dernière mise à jour : 2/10/2009