HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Iphigénie en Tauride (tragédie complète)

πάλιν



Texte grec :

[150] ζωᾶς, οἵαν ἰδόμαν
151 ὄψιν ὀνείρων
152 νυκτὸς τᾶς ἐξῆλθ´ ὄρφνα.
153 ὀλόμαν ὀλόμαν·
154 οὐκ εἴς´ οἶκοι πατρῶιοι·
155 οἴμοι μοι φροῦδος γέννα.
156 φεῦ φεῦ τῶν Ἄργει μόχθων.
157 ἰὼ δαῖμον,
158 μόνον ὅς με κασίγνητον συλᾶις
159 Ἀίδαι πέμψας, ὧι τάσδε χοὰς
160 μέλλω κρατῆρά τε τὸν φθιμένων
161 ὑγραίνειν γαίας ἐν νώτοις
162 παγάς τ´ οὐρειᾶν ἐκ μόσχων
163 Βάκχου τ´ οἰνηρὰς λοιβὰς
165 ξουθᾶν τε πόνημα μελισσᾶν,
166 ἃ νεκροῖς θελκτήρια χεῖται.
167 ἀλλ´ ἔνδος μοι πάγχρυσον
168 τεῦχος καὶ λοιβὰν Ἅιδα.
170 ὦ κατὰ γαίας Ἀγαμεμνόνιον
171 θάλος, ὡς φθιμένωι τάδε σοι πέμπω.
172 δέξαι δ´· οὐ γὰρ πρὸς τύμβον σοι
173 ξανθὰν χαίταν, οὐ δάκρυ´ οἴσω.
175 τηλόσε γὰρ δὴ σᾶς ἀπενάσθην
176 πατρίδος καὶ ἐμᾶς, ἔνθα δοκήμασι
177 κεῖμαι σφαχθεῖς´ ἁ τλάμων.
179 (ΧΟΡΟΣ) ἀντιψάλμους ὠιδὰς ὕμνων τ´
180 Ἀσιητᾶν σοι βάρβαρον ἀχάν,
181 δέσποιν´, ἐξαυδάσω, τὰν ἐν
182 θρήνοις μοῦσαν νέκυσιν μέλεον,
183 τὰν ἐν μολπαῖς Ἅιδας ὑμνεῖ
185 δίχα παιάνων.
186 οἴμοι τῶν Ἀτρειδᾶν οἴκων.
187 ἔρρει φῶς σκῆπτρόν τ´, οἴμοι,
188 πατρίων οἴκων.
189 τίν´ ἐκ τῶν εὐόλβων Ἄργει
190 βασιλέων ἀρχά.
191 μόχθος δ´ ἐκ μόχθων ἄισσει
192 δινευούσαις ἵπποις πταναῖς.
193 ἀλλάξας δ´ ἐξ ἕδρας ἱερὸν
194 ὄμμ´ αὐγᾶς ἅλιος.
195 ἄλλοις δ´ ἄλλα προσέβα
196 χρυσέας ἀρνὸς μελάθροις ὀδύνα
197 φόνος ἐπὶ φόνωι ἄχεα ἄχεσιν.
198 ἔνθεν τῶν πρόσθεν δμαθέντων

Traduction française :

[150] Quel songe funeste m'a envoyé cette nuit, dont les ténèbres viennent de disparaître ! Je suis perdue ! je suis perdue ! toute ma race a péri, la maison paternelle n'est plus. O infortune d'Argos! ô destin, tu me prives encore d'un frère, reste unique de ma famille éteinte; tu l'as envoyé aux Enfers; c'est pour lui que je prépare ces offrandes funèbres, et que je vais répandre sur la terre ces libations, le lait que donnent les troupeaux des montagnes, la liqueur de Bacchus et le doux labeur des abeilles, présents par lesquels on apaise les mânes. Donnez-moi ce vase d'or et les libations funèbres. O toi qui es sous la terre, rejeton d'Agamemnon, j'envoie ces offrandes à tes mânes! reçois-les; je ne pourrai déposer sur ta tombe ni ma blonde chevelure, ni mes larmes; car je suis loin de ta patrie et de la mienne, où l'on me croit couchée parmi les morts, comme une triste victime. LE CHOEUR. (179) J'entonnerai des chants pour répondre aux tiens, ô ma maîtresse, un hymne asiatique avec les accents d'un pays barbare, muse plaintive, agréable aux morts, inspirée par Pluton, et qui ignore les chants d'allégresse. La lumière de la maison des Atrides n'est plus, leur sceptre est brisé ! Ô race de mon père ! à qui appartient donc à présent l'empire des illustres rois d'Argos ? La douleur naît de la douleur. Le soleil, dirigeant ses coursiers rapides, a détourné leur marche, et nous a dérobé sa brillante lumière. Des calamités diverses fondent sur la maison royale, toutes amenées par le rapt de la Toison d'or. Le meurtre suit le meurtre, la douleur suit la douleur.





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Dernière mise à jour : 2/10/2009