HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Iphigénie en Tauride (tragédie complète)

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Texte grec :

[350] δύσνουν με λήψεσθ´, οἵτινές ποθ´ ἥκετε.
351 {καὶ τοῦτ´ ἄρ´ ἦν ἀληθές, ἠισθόμην, φίλαι·
352 οἱ δυστυχεῖς γὰρ τοῖσιν εὐτυχεστέροις
353 αὐτοὶ κακῶς πράξαντες οὐ φρονοῦσιν εὖ.}
354 ἀλλ´ οὔτε πνεῦμα Διόθεν ἦλθε πώποτε,
355 οὐ πορθμίς, ἥτις διὰ πέτρας Συμπληγάδας
356 Ἑλένην ἐπήγαγ´ ἐνθάδ´, ἥ μ´ ἀπώλεσεν,
357 Μενέλεών θ´, ἵν´ αὐτοὺς ἀντετιμωρησάμην,
358 τὴν ἐνθάδ´ Αὖλιν ἀντιθεῖσα τῆς ἐκεῖ,
359 οὗ μ´ ὥστε μόσχον Δαναΐδαι χειρούμενοι
360 ἔσφαζον, ἱερεὺς δ´ ἦν ὁ γεννήσας πατήρ.
361 οἴμοι (κακῶν γὰρ τῶν τότ´ οὐκ ἀμνημονῶ),
362 ὅσας γενείου χεῖρας ἐξηκόντισα
363 γονάτων τε τοῦ τεκόντος, ἐξαρτωμένη,
364 λέγουσα τοιάδ´· Ὦ πάτερ, νυμφεύομαι
365 νυμφεύματ´ αἰσχρὰ πρὸς σέθεν· μήτηρ δ´ ἐμὲ
366 σέθεν κατακτείνοντος Ἀργεῖαί τε νῦν
367 ὑμνοῦσιν ὑμεναίοισιν, αὐλεῖται δὲ πᾶν
368 μέλαθρον· ἡμεῖς δ´ ὀλλύμεσθα πρὸς σέθεν.
369 Ἅιδης Ἀχιλλεὺς ἦν ἄρ´, οὐχ ὁ Πηλέως,
370 ὅν μοι προτείνας πόσιν ἐν ἁρμάτων ὄχοις
371 ἐς αἱματηρὸν γάμον ἐπόρθμευσας δόλωι.
372 ἐγὼ δὲ λεπτῶν ὄμμα διὰ καλυμμάτων
373 ἔχους´ ἀδελφὸν οὔτ´ ἀνειλόμην χεροῖν,
374 ὃς νῦν ὄλωλεν, οὐ κασιγνήτηι στόμα
375 συνῆψ´ ὑπ´ αἰδοῦς, ὡς ἰοῦς´ ἐς Πηλέως
376 μέλαθρα· πολλὰ δ´ ἀπεθέμην ἀσπάσματα
377 ἐς αὖθις, ὡς ἥξους´ ἐς Ἄργος αὖ πάλιν.
378 ὦ τλῆμον, εἰ τέθνηκας, ἐξ οἵων καλῶν
379 ἔρρεις, Ὀρέστα, καὶ πατρὸς ζηλωμάτων.
380 τὰ τῆς θεοῦ δὲ μέμφομαι σοφίσματα,
381 ἥτις βροτῶν μὲν ἤν τις ἅψηται φόνου
382 ἢ καὶ λοχείας ἢ νεκροῦ θίγηι χεροῖν
383 βωμῶν ἀπείργει, μυσαρὸν ὡς ἡγουμένη,
384 αὐτὴ δὲ θυσίαις ἥδεται βροτοκτόνοις.
385 οὐκ ἔσθ´ ὅπως ἔτεκεν ἂν ἡ Διὸς δάμαρ
386 Λητὼ τοσαύτην ἀμαθίαν. ἐγὼ μὲν οὖν
387 τὰ Ταντάλου θεοῖσιν ἑστιάματα
388 ἄπιστα κρίνω, παιδὸς ἡσθῆναι βορᾶι,
389 τοὺς δ´ ἐνθάδ´, αὐτοὺς ὄντας ἀνθρωποκτόνους,
390 ἐς τὴν θεὸν τὸ φαῦλον ἀναφέρειν δοκῶ·
391 οὐδένα γὰρ οἶμαι δαιμόνων εἶναι κακόν.
392 (ΧΟΡΟΣ) κυάνεαι κυάνεαι σύνοδοι θαλάσσας,
394 ἵν´ οἶστρος ὁ πετόμενος Ἀργόθεν
395 ἄξενον ἐπ´ οἶδμα διεπέρασεν
396 Ἀσιήτιδα γαῖαν
397 Εὐρώπας διαμείψας.
399 τίνες ποτ´ ἄρα τὸν εὔυδρον δονακόχλοον

Traduction française :

[350] me laisse malveillante pour vous, qui que vous soyez; et c'est avec justice. Mon cœur est ulcéré, chères amies : le bonheur d'autrui blesse les malheureux, quand ils ont eux-mêmes connu la prospérité. Mais jamais les vents et les vaisseaux conduits par Jupiter n'amèneront-ils en ces lieux Hélène, auteur de mes maux, ni Ménélas, pour les livrer à ma vengeance et leur trouver ici une autre Aulide, où les Grecs m'ont immolée comme une faible génisse ? Et mon père était le sacrificateur. Hélas! (je ne puis oublier ces horreurs) combien de fois ai-je porté les mains au visage de mon père, attachée à ses genoux, que je tenais embrassés! « O mon père, lui disais-je, à quel triste hymen tu me condamnes ! Ma mère, à l'instant même où tu m'immoles, et les femmes d'Argos célèbrent cet hymen par leurs chants ; tout le palais retentit du son des flûtes, et cependant je péris par tes mains ! Cet Achille que tu m'avais promis pour époux, c'était donc Pluton, et non le fils de Pélée ? Et c'est par artifice que tu m'as conduite sur un char de triomphe à ce sanglant hymen ! » Contente de mes regards à travers mes voiles légers, je pris entre mes bras ce frère qui aujourd'hui n'est plus. Malgré le titre de sœur, je n'approchai point mes lèvres des siennes par pudeur, parce que j'allais dans la maison de Pélée ; et je différai mes tendres caresses jusqu'à mon retour à Argos. O malheureux Oreste, si tu as péri, quel coup funeste, quelle ambition d'un père a causé ta perte? Mais j'ai lieu de me plaindre des lois imposées par la déesse ; les mortels souillés d'un meurtre ou d'un enfantement récent, ou par l'attouchement d'un cadavre, elle les écarte de ses autels comme impurs, et elle prend plaisir à se faire immoler des victimes humaines ! Non, il n'est pas possible que l'épouse de Jupiter, Latone, ait enfanté une divinité si cruellement stupide. Le festin servi aux dieux par Tantale me paraît incroyable ; ils n'ont pu se repaître du corps d'un enfant. Les habitants de ce pays, habitués à verser le sang des hommes, ont rejeté sur les dieux leurs mœurs inhumaines; car je ne saurais croire qu'une divinité puisse faire le mal. LE CHOEUR. (392) Mer d'azur qui baignes les îles Cyanées, que traversa la frénétique Io lorsque d'Argos elle vint sur le Pont-Euxin, et qu'elle passa d'Europe en Asie, quels sont ces étrangers





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Dernière mise à jour : 2/10/2009