HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Iphigénie en Tauride (tragédie complète)

Vers 800-849

  Vers 800-849

[800] (ΟΡΕΣΤΗΣ) συγκασιγνήτη τε κἀκ ταὐτοῦ πατρὸς
801 Ἀγαμέμνονος γεγῶσα, μή μ´ ἀποστρέφου,
802 ἔχους´ ἀδελφόν, οὐ δοκοῦς´ ἕξειν ποτέ.
803 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἐγώ ς´ ἀδελφὸν τὸν ἐμόν; οὐ παύσηι λέγων;
804 τό τ´ Ἄργος αὐτοῦ μεστὸν τε Ναυπλία.
805 (ΟΡΕΣΤΗΣ) οὐκ ἔστ´ ἐκεῖ σός, τάλαινα, σύγγονος.
806 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἀλλ´ Λάκαινα Τυνδαρίς ς´ ἐγείνατο;
807 (ΟΡΕΣΤΗΣ) Πέλοπός γε παιδὶ παιδός, οὗ ´κπέφυκ´ ἐγώ.
808 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) τί φήις; ἔχεις τι τῶνδέ μοι τεκμήριον;
809 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἔχω· πατρώιων ἐκ δόμων τι πυνθάνου.
810 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) οὔκουν λέγειν μὲν χρὴ σέ, μανθάνειν δ´ ἐμέ;
811 (ΟΡΕΣΤΗΣ) λέγοιμ´ ἂν ἀκοῆι πρῶτον Ἠλέκτρας τάδε·
812 Ἀτρέως Θυέστου τ´ οἶσθα γενομένην ἔριν;
813 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἤκουσα· χρυσῆς ἀρνὸς ἦν νείκη πέρι.
814 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ταῦτ´ οὖν ὑφήνας´ οἶσθ´ ἐν εὐπήνοις ὑφαῖς;
815 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) φίλτατ´, ἐγγὺς τῶν ἐμῶν χρίμπτηι φρενῶν.
816 (ΟΡΕΣΤΗΣ) εἰκώ τ´ ἐν ἱστοῖς ἡλίου μετάστασιν;
817 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ὕφηνα καὶ τόδ´ εἶδος εὐμίτοις πλοκαῖς.
818 (ΟΡΕΣΤΗΣ) καὶ λούτρ´ ἐς Αὖλιν μητρὸς ἁδέξω πάρα;
819 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) οἶδ´· οὐ γὰρ γάμος ἐσθλὸς ὤν μ´ ἀφείλετο.
820 (ΟΡΕΣΤΗΣ) τί γάρ; κόμας σὰς μητρὶ δοῦσα σῆι φέρειν;
821 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) μνημεῖά γ´ ἀντὶ σώματος τοὐμοῦ τάφωι.
822 (ΟΡΕΣΤΗΣ) δ´ εἶδον αὐτός, τάδε φράσω τεκμήρια·
823 Πέλοπος παλαιὰν ἐν δόμοις λόγχην πατρός,
824 ἣν χερσὶ πάλλων παρθένον Πισάτιδα
825 ἐκτήσαθ´ Ἱπποδάμειαν, Οἰνόμαον κτανών,
826 ἐν παρθενῶσι τοῖσι σοῖς κεκρυμμένην.
827 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) φίλτατ´, οὐδὲν ἄλλο, φίλτατος γὰρ εἶ,
829 ἔχω ς´, Ὀρέστα, τηλύγετον χθονὸς ἀπὸ πατρίδος
830 Ἀργόθεν, φίλος.
831 (ΟΡΕΣΤΗΣ) κἀγώ σε τὴν θανοῦσαν, ὡς δοξάζεται.
832 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) κατὰ δὲ δάκρυ, κατὰ δὲ γόος ἅμα χαρᾶι
833 τὸ σὸν νοτίζει βλέφαρον, ὡσαύτως δ´ ἐμόν.
834 τὸ δέ τι βρέφος
835 ἔλιπον ἀγκάλαισι νεαρὸν τροφοῦ
836 νεαρὸν ἐν δόμοις.
837 κρεῖσσον λόγοισιν εὐτυχοῦσά μου
839 ψυχά, τί φῶ; θαυμάτων
840 πέρα καὶ λόγου πρόσω τάδ´ ἀπέβα.
841 (ΟΡΕΣΤΗΣ) τὸ λοιπὸν εὐτυχοῖμεν ἀλλήλων μέτα.
842 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἄτοπον ἡδονὰν ἔλαβον, φίλαι·
843 δέδοικα δ´ ἐκ χερῶν με μὴ πρὸς αἰθέρα
844 ἀμπτάμενος φύγηι.
845 ἰὼ Κυκλωπὶς ἑστία, ἰὼ πατρίς,
846 Μυκήνα φίλα,
847 χάριν ἔχω ζόας, χάριν ἔχω τροφᾶς,
848 ὅτι μοι συνομαίμονα τόνδε δόμοις
849 ἐξεθρέψω φάος.
[800] ORESTE. O ma sœur, fille de mon père Agamemnon, ne me repousse pas, en retrouvant un frère que tu croyais ne revoir jamais. IPHIGÉNIE. Toi, mon frère ? Ah ! cesse de le prétendre. Il est à Argos ou à Nauplie. ORESTE. Infortunée, ton frère n'est pas aux lieux que tu nommes. IPHIGÉNIE. La fille de Tyndare t'aurait-elle donné le jour ? ORESTE. Oui, et j'ai pour père le petit-fils de Pélops. IPHIGÉNIE. Que dis-tu?... Peux-tu m'en donner quelque preuve? ORESTE. Je le puis : interroge-moi sur notre famille. IPHIGÉNIE. C'est à toi de parler, et à moi de t'écouter. ORESTE. (811) Je te dirai d'abord ce que j'ai appris de la bouche d'Électre. Tu connais la querelle qui divisa Atrée et Thyeste? IPHIGÉNIE. On me l'a racontée; c'était au sujet de la toison d'or. ORESTE. Tu sais donc aussi que tu l'as représentée sur un tissu brodé de tes mains? IPHIGÉNIE. O toi que j'aime déjà, tu es sur le chemin de mon cœur. ORESTE. Et cette image que tu traças sur la toile, le Soleil reculant d'horreur ? IPHIGÉNIE. Oui, j'ai tracé aussi cette image en tissu délicat. ORESTE. Et le bain que te fit préparer ta mère en Aulide ? IPHIGÉNIE. Il est vrai ; un noble hymen ne dut pas m'en priver. ORESTE. Et encore, ta chevelure que tu envoyas à ta mère? IPHIGÉNIE. Comme souvenir à déposer sur mon tombeau. ORESTE. (822) Ce que j'ai vu moi-même me fournira aussi des indices certains. La lance antique dont s'arma la main de Pélops, pour tuer dans Pise Oenomaüs et conquérir Hippodamie, je l'ai vue cachée dans ton appartement. IPHIGÉNiE. O frère chéri, quel autre nom te donner ? car tu es ce que j'ai de plus cher au monde. Je te revois donc, Oreste, loin de ta patrie, loin d'Argos ! Ah ! mon frère ! ORESTE. Et moi, je te revois après avoir cru si longtemps à ta mort. La joie se mêle à nos soupirs, et de douces larmes mouillent tes paupières et les miennes. IPHIGÉNIE. Je le laissai jeune enfant dans la maison paternelle, et encore entre les bras de sa nourrice. O mon âme, plus heureuse que je ne puis l'exprimer! que dirai-je? Cet événement est au-dessus du prodige, au-dessus de toute expression. ORESTE. Puissions-nous à l'avenir être heureux l'un avec l'autre ! IPHIGÉNIE au chœur. (842) J'ai reçu une joie inespérée, ô mes amies ; mais je crains que l'auteur de ma joie ne m'échappe et ne s'envole comme un fantôme léger. Ô cité bâtie par la main des Cyclopes, ô Mycènes, ma chère patrie, que de grâces ne te dois-je pas, pour avoir donné la vie, pour avoir donné l'éducation à ce frère, la gloire de notre famille !


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Dernière mise à jour : 2/10/2009