HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Iphigénie en Tauride (tragédie complète)

Vers 700-749

  Vers 700-749

[700] ὅταν δ´ ἐς Ἑλλάδ´ ἵππιόν τ´ Ἄργος μόληις,
701 πρὸς δεξιᾶς σε τῆσδ´ ἐπισκήπτω τάδε·
702 τύμβον τε χῶσον κἀπίθες μνημεῖά μου,
703 καὶ δάκρυ´ ἀδελφὴ καὶ κόμας δότω τάφωι.
704 ἄγγελλε δ´ ὡς ὄλωλ´ ὑπ´ Ἀργείας τινὸς
705 γυναικὸς ἀμφὶ βωμὸν ἁγνισθεὶς φόνωι.
706 καὶ μὴ προδῶις μου τὴν κασιγνήτην ποτέ,
707 ἔρημα κήδη καὶ δόμους ὁρῶν πατρός.
708 καὶ χαῖρ´· ἐμῶν γὰρ φίλτατόν ς´ ηὗρον φίλων,
709 συγκυναγὲ καὶ συνεκτραφεὶς ἐμοί,
710 πόλλ´ ἐνεγκὼν τῶν ἐμῶν ἄχθη κακῶν.
711 ἡμᾶς δ´ Φοῖβος μάντις ὢν ἐψεύσατο·
712 τέχνην δὲ θέμενος ὡς προσώταθ´ Ἑλλάδος
713 ἀπήλας´, αἰδοῖ τῶν πάρος μαντευμάτων.
714 ὧι πάντ´ ἐγὼ δοὺς τἀμὰ καὶ πεισθεὶς λόγοις,
715 μητέρα κατακτὰς αὐτὸς ἀνταπόλλυμαι.
716 (ΠΥΛΑΔΗΣ) ἔσται τάφος σοι, καὶ κασιγνήτης λέχος
717 οὐκ ἂν προδοίην, τάλας, ἐπεί ς´ ἐγὼ
718 θανόντα μᾶλλον βλέπονθ´ ἕξω φίλον.
719 ἀτὰρ τὸ τοῦ θεοῦ ς´ οὐ διέφθορέν γέ πω
720 μάντευμα· καίτοι κἀγγὺς ἕστηκας φόνου.
721 ἀλλ´ ἔστιν, ἔστιν λίαν δυσπραξία
722 λίαν διδοῦσα μεταβολάς, ὅταν τύχηι.
723 (ΟΡΕΣΤΗΣ) σίγα· τὰ Φοίβου δ´ οὐδὲν ὠφελεῖ μ´ ἔπη·
724 γυνὴ γὰρ ἥδε δωμάτων ἔξω περᾶι.
725 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἀπέλθεθ´ ὑμεῖς καὶ παρευτρεπίζετε
726 τἄνδον μολόντες τοῖς ἐφεστῶσι σφαγῆι.
727 δέλτου μὲν αἵδε πολύθυροι διαπτυχαί,
728 ξένοι, πάρεισιν· δ´ ἐπὶ τοῖσδε βούλομαι
729 ἀκούσατ´. οὐδεὶς αὑτὸς ἐν πόνοις τ´ ἀνὴρ
730 ὅταν τε πρὸς τὸ θάρσος ἐκ φόβου πέσηι.
731 ἐγὼ δὲ ταρβῶ μὴ ἀπονοστήσας χθονὸς
732 θῆται παρ´ οὐδὲν τὰς ἐμὰς ἐπιστολὰς
733 τήνδε μέλλων δέλτον εἰς Ἄργος φέρειν.
734 (ΟΡΕΣΤΗΣ) τί δῆτα βούληι; τίνος ἀμηχανεῖς πέρι;
735 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ὅρκον δότω μοι τάσδε πορθμεύσειν γραφὰς
736 πρὸς Ἄργος, οἷσι βούλομαι πέμψαι φίλων.
737 (ΟΡΕΣΤΗΣ) κἀντιδώσεις τῶιδε τοὺς αὐτοὺς λόγους;
738 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) τί χρῆμα δράσειν τί μὴ δράσειν; λέγε.
739 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ἐκ γῆς ἀφήσειν μὴ θανόντα βαρβάρου.
740 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) δίκαιον εἶπας· πῶς γὰρ ἀγγείλειεν ἄν;
741 (ΟΡΕΣΤΗΣ) καὶ τύραννος ταῦτα συγχωρήσεται;
742 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ναί·
742 πείσω σφε, καὐτὴ ναὸς ἐσβήσω σκάφος.
743 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ὄμνυ· σὺ δ´ ἔξαρχ´ ὅρκον ὅστις εὐσεβής.
744 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) δώσω, λέγειν χρή, τήνδε τοῖσι σοῖς φίλοις.
745 (ΠΥΛΑΔΗΣ) τοῖς σοῖς φίλοισι γράμματ´ ἀποδώσω τάδε.
746 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) κἀγὼ σὲ σώσω κυανέας ἔξω πέτρας.
747 (ΠΥΛΑΔΗΣ) τίν´ οὖν ἐπόμνυς τοισίδ´ ὅρκιον θεῶν;
748 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) Ἄρτεμιν, ἐν ἧσπερ δώμασιν τιμὰς ἔχω.
749 (ΠΥΛΑΔΗΣ) ἐγὼ δ´ ἄνακτά γ´ οὐρανοῦ, σεμνὸν Δία.
[700] Et lorsque tu seras de retour en Grèce, et dans Argos aux vaillants coursiers, je t'en conjure par cette main que je touche, élève- moi un tombeau qui perpétue ma mémoire, et que ma sœur l'arrose de ses larmes et y dépose sa chevelure. Raconte-lui comment j'ai péri immolé par une femme d'Argos sur l'autel de Diane. N'abandonne jamais ma sœur, en voyant la solitude de tes proches et de la maison de ton père. Adieu, compagnon de mes plaisirs, le plus fidèle de mes amis, élevé avec moi dès l'enfance, toi qui as porté si constamment le fardeau de mes douleurs. Apollon, ce dieu prophète, usant de ruse, nous avait abusés ; il nous a rejetés le plus loin possible de la Grèce, rougissant de ses anciens oracles. Je m'abandonnai entièrement à sa conduite; pour obéir à ses ordres, j'ai tué ma mère, et je meurs à mon tour! PYLADE. (716) Tu auras un tombeau, et je n'abandonnerai jamais la couche d'Électre, ô infortuné ! car, mort, tu me seras plus cher que pendant ta vie. Mais l'oracle du dieu ne t'a point encore perdu, quoique tu sois bien près du trépas. Mais souvent, souvent l'excès du malheur amène d'étonnantes révolutions. ORESTE. Garde le silence : les oracles d'Apollon ne me servent de rien ; car voici la prêtresse qui sort du temple. IPHIGÉNIE. (725) Retirez-vous, chères compagnes, allez dans le temple préparer les choses nécessaires aux sacrificateurs. — Voici, ô étrangers, les tablettes qui contiennent ma lettre : mais écoutez ce que je désire en outre. Une fois le danger passé, nul homme ne reste le même, quand la peur a fait place à l'assurance. Mais je crains qu'à peine échappé de cette contrée, celui de vous qui se chargera de porter mon message à Argos ne l'oublie complètement. ORESTE. Que veux-tu donc? qu'est-ce qui t'inquiète? IPHIGÉNIE. Qu'il me fasse le serment de rendre cette lettre dans Argos à ceux à qui je l'adresse. ORESTE. T'engageras- tu aussi par un serment réciproque ? IPHIGÉNIE. A quoi faut-il que je m'engage ? parle. ORESTE. A renvoyer celui-ci sain et sauf de cette terre barbare. IPHIGÉNIE. C'est juste; comment pourrait-il porter mon message ? ORESTE. Mais le tyran accordera-t-il cette faveur ? IPHIGÉNIE. Je l'y déciderai, et je ferai moi-même embarquer ton ami. ORESTE. Jure donc, Pylade ; et toi, indique-lui les termes saints du serment qu'il doit prêter. IPHIGÉNIE. Qu'il dise : « Je rendrai cette lettre a tes amis. » PYLADE. (745) Oui, je rendrai cet écrit à tes amis. IPHIGÉNIE. Et moi je te renverrai sain et sauf des îles Cyanées. ORESTE. Quel dieu prends-tu a témoin de ton serment ? IPHIGÉNIE. Diane, dont je suis la prêtresse. PYLADE. Et moi, le roi du ciel, le grand Jupiter.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/10/2009