HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Iphigenie à Aulis

κατεῖδον



Texte grec :

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[800] ἤνεγκαν παρὰ καιρὸν ἄλλως.
801 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ)
801 ποῦ τῶν Ἀχαιῶν ἐνθάδ´ ὁ στρατηλάτης;
802 τίς ἂν φράσειε προσπόλων τὸν Πηλέως
803 ζητοῦντά νιν παῖδ´ ἐν πύλαις Ἀχιλλέα;
804 οὐκ ἐξ ἴσου γὰρ μένομεν Εὐρίπου πέλας·
805 οἱ μὲν γὰρ ἡμῶν, ὄντες ἄζυγες γάμων,
806 οἴκους ἐρήμους ἐκλιπόντες ἐνθάδε
807 θάσσους´ ἐπ´ ἀκταῖς, οἱ δ´ ἔχοντες εὔνιδας
808 καὶ παῖδας· οὕτω δεινὸς ἐμπέπτωκ´ ἔρως
809 τῆσδε στρατείας Ἑλλάδ´ οὐκ ἄνευ θεῶν.
810 τοὐμὸν μὲν οὖν δίκαιον ἐμὲ λέγειν χρέος,
811 ἄλλος δ´ ὁ χρήιζων αὐτὸς ὑπὲρ αὑτοῦ φράσει.
812 γῆν γὰρ λιπὼν Φάρσαλον ἠδὲ Πηλέα
813 μένω ´πὶ λεπταῖς ταισίδ´ Εὐρίπου ῥοαῖς,
814 Μυρμιδόνας ἴσχων· οἱ δ´ ἀεὶ προσκείμενοι
815 λέγους´· Ἀχιλλεῦ, τί μένομεν; πόσον χρόνον
816 ἔτ´ ἐκμετρῆσαι χρὴ πρὸς Ἰλίου στολόν;
817 δρᾶ δ´, εἴ τι δράσεις, ἢ ἄπαγ´ οἴκαδε στρατόν,
818 τὰ τῶν Ἀτρειδῶν μὴ μένων μελλήματα.
819 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ὦ παῖ θεᾶς Νηρῆιδος, ἔνδοθεν λόγων
820 τῶν σῶν ἀκούσας´ ἐξέβην πρὸ δωμάτων.
821 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) ὦ πότνι´ αἰδώς, τήνδε τίνα λεύσσω ποτὲ
822 γυναῖκα, μορφὴν εὐπρεπῆ κεκτημένην;
823 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) οὐ θαῦμά ς´ ἡμᾶς ἀγνοεῖν, οἷς μὴ πάρος
824 προσῆκες· αἰνῶ δ´ ὅτι σέβεις τὸ σωφρονεῖν.
825 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) τίς δ´ εἶ; τί δ´ ἦλθες Δαναΐδων ἐς σύλλογον,
826 γυνὴ πρὸς ἄνδρας ἀσπίσιν πεφαργμένους;
827 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) Λήδας μέν εἰμι παῖς, Κλυταιμήστρα δέ μοι
828 ὄνομα, πόσις δέ μοὐστὶν Ἀγαμέμνων ἄναξ.
829 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) καλῶς ἔλεξας ἐν βραχεῖ τὰ καίρια·
830 αἰσχρὸν δέ μοι γυναιξὶ συμβάλλειν λόγους.
831 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) μεῖνον - τί φεύγεις; - δεξιάν τ´ ἐμῆι χερὶ
832 σύναψον, ἀρχὴν μακαρίων νυμφευμάτων.
833 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) τί φήις; ἐγώ σοι δεξιάν; αἰδοίμεθ´ ἂν
834 Ἀγαμέμνον´, εἰ ψαύοιμεν ὧν μή μοι θέμις.
835 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) θέμις μάλιστα, τὴν ἐμὴν ἐπεὶ γαμεῖς
836 παῖδ´, ὦ θεᾶς παῖ ποντίας Νηρηίδος.
837 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) ποίους γάμους φήις; ἀφασία μ´ ἔχει, γύναι,
838 εἰ μή τι παρανοοῦσα καινουργεῖς λόγον.
839 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) πᾶσιν τόδ´ ἐμπέφυκεν, αἰδεῖσθαι φίλους
840 καινοὺς ὁρῶσι καὶ γάμων μεμνημένους.
841 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) οὐπώποτ´ ἐμνήστευσα παῖδα σήν, γύναι,
842 οὐδ´ ἐξ Ἀτρειδῶν ἦλθέ μοι λόγος γάμων.
843 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) τί δῆτ´ ἂν εἴη; σὺ πάλιν αὖ λόγοις ἐμοῖς
844 εἴκαζ´· ἐμοὶ γὰρ θαύματ´ ἐστὶ τὰ παρὰ σοῦ.
845 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) θαύμαζε· κοινὸν δ´ ἐστὶν εἰκάζειν τάδε·
846 ἄμφω γὰρ ἐψευδόμεθα τοῖς λόγοις ἴσως.
847 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἀλλ´ ἦ πέπονθα δεινά; μαστεύω γάμους
848 οὐκ ὄντας, ὡς εἴξασιν· αἰδοῦμαι τάδε.
849 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) ἴσως ἐκερτόμησε κἀμὲ καὶ σέ τις·

Traduction française :

[800] n'aient mal à propos répandu parmi les hommes cette histoire
imaginaire.
ACHILLE. Où est celui qui commande ici l'armée grecque?
Lequel des serviteurs voudrait lui dire que le fils de Pélée,
Achille, le demande à sa porte ? N'attendons-nous pas tous
avec la même impatience les souffles de l'Euripe? Il y en a,
parmi nous, qui ne connaissent pas encore les liens du mariage,
et qui ont laissé leur maison vide, pour en venir à rester
immobiles sur ces bords; les autres ont abandonné femmes
et enfants : tel est l'irrésistible élan qui a entraîné la Grèce
à cette guerre, non sans la volonté des dieux! A moi de dire
les justes raisons que j'ai de me plaindre : quant aux autres,
que chacun à son gré parle pour lui-même. J'ai quitté le
pays de Pharsale et Pélée..., et me voilà encore sur le
rivage de cet Euripe où ne souffle plus le vent. J'ai peine à
contenir les Myrmidons, qui me pressent sans relâche et me
disent : "Achille, qu'attendons-nous? combien de jours encore
nous faut-il compter jusqu'au départ pour Ilion? Agis,
si tu veux agir, ou ramène l'armée dans ses foyers, sans
attendre davantage les lenteurs des Atrides".
CLYTEMNESTRE. O fils de la divine Néréide, ta voix est arrivée
à mes oreilles derrière cette tente, et je suis sortie.
ACHILLE. Sainte pudeur, que vois-je? quelle est cette femme
d'une si noble beauté ?
CLYTEMNESTRE. Il n'est pas étonnant que tu ne saches pas
qui je suis, puisque tu ne m'as pas encore vue : je te loue
de respecter la pudeur.
ACHILLE. Qui es-tu ? pourquoi es-tu venue dans le camp
des Grecs, toi, femme, au milieu d'hommes armés de boucliers ?
CLYTEMNESTRE. Je suis fille de Léda : Clytemnestre est
mon nom. Le roi Agamemnon est mon époux.
ACHILLE. Tu as bien dit en peu de mots ce qu'il fallait dire.
Mais je rougis de m'entretenir avec une femme.
CLYTEMNESTRE. Reste; pourquoi fuir? Mets ta main dans la
mienne : que ce soit le gage d'un heureux hymen.
ACHILLE. Que dis-tu? moi, te donner la main? Je craindrais
d'offenser Agamemnon, si je te touchais seulement : je n'en
ai pas le droit.
CLYTEMNESTRE. Tu en as le droit, assurément, puisque tu
vas épouser ma fille, ô fils de la Néréide, déesse des mers.
ACHILLE. Femme, de quel mariage parles-tu? Je reste muet
de surprise : à moins que quelque dérangement d'esprit ne
te fasse tenir cet étrange langage.
CLYTEMNESTRE. Cette réserve est naturelle à tous les hommes,
quand ils voient de nouveaux amis, et qu'on leur parle de mariage.
ACHILLE. Jamais, ô femme, je n'ai demandé ta fille, et les
Atrides ne m'ont fait aucune proposition de mariage.
CLYTEMNESTRE. Qu'est-ce à dire? A ton tour, étonne-toi encore
une fois de mes paroles : ton langage est pour moi un
sujet d'étonnement.
ACHILLE. Cherche, ou plutôt cherchons ensemble à nous
expliquer ce mystère : car l'un et l'autre, en ce que nous
venons de dire, nous nous sommes également trompés.
CLYTEMNESTRE. Se serait-on indignement joué de moi? Je
poursuis un projet de mariage qui, selon toute apparence,
est imaginaire : j'en rougis de honte.
ACHILLE. On s'est peut-être raillé de nous deux.





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Dernière mise à jour : 29/11/2006