HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Iphigenie à Aulis

κατ´



Texte grec :

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[1400] βαρβάρων δ´ Ἕλληνας ἄρχειν εἰκός, ἀλλ´ οὐ βαρβάρους
1401 μῆτερ, Ἑλλήνων· τὸ μὲν γὰρ δοῦλον, οἱ δ´ ἐλεύθεροι.
1402 (ΧΟΡΟΣ) τὸ μὲν σόν, ὦ νεᾶνι, γενναίως ἔχει·
1403 τὸ τῆς τύχης δὲ καὶ τὸ τῆς θεοῦ νοσεῖ.
1404 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) Ἀγαμέμνονος παῖ, μακάριόν μέ τις θεῶν
1405 ἔμελλε θήσειν, εἰ τύχοιμι σῶν γάμων.
1406 ζηλῶ δὲ σοῦ μὲν Ἑλλάδ´, Ἑλλάδος δὲ σέ.
1407 εὖ γὰρ τόδ´ εἶπας ἀξίως τε πατρίδος·
1408 τὸ θεομαχεῖν γὰρ ἀπολιποῦς´, ὅ σου κρατεῖ,
1409 ἐξελογίσω τὰ χρηστὰ τἀναγκαῖά τε.
1410 μᾶλλον δὲ λέκτρων σῶν πόθος μ´ ἐσέρχεται
1411 ἐς τὴν φύσιν βλέψαντα· γενναία γὰρ εἶ.
1412 ὅρα δ´· ἐγὼ γὰρ βούλομαί ς´ εὐεργετεῖν
1413 λαβεῖν τ´ ἐς οἴκους· ἄχθομαι δ´, ἴστω Θέτις,
1414 εἰ μή σε σώσω Δαναΐδαισι διὰ μάχης
1415 ἐλθών. ἄθρησον· ὁ θάνατος δεινὸν κακόν.
1416 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) λέγω τάδε
1417 ἡ Τυνδαρὶς παῖς διὰ τὸ σῶμ´ ἀρκεῖ μάχας
1418 ἀνδρῶν τιθεῖσα καὶ φόνους· σὺ δ´, ὦ ξένε,
1419 μὴ θνῆισκε δι´ ἐμὲ μηδ´ ἀποκτείνηις τινά,
1420 ἔα δὲ σῶσαί μ´ Ἑλλάδ´, ἢν δυνώμεθα.
1421 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) ὦ λῆμ´ ἄριστον, οὐκ ἔχω πρὸς τοῦτ´ ἔτι
1422 λέγειν, ἐπεί σοι τάδε δοκεῖ· γενναῖα γὰρ
1423 φρονεῖς· τί γὰρ τἀληθὲς οὐκ εἴποι τις ἄν;
1424 ὅμως δ´ ἴσως γε κἂν μεταγνοίης τάδε.
1425 ὡς οὖν ἂν εἰδῆις τἀπ´ ἐμοῦ λελεγμένα,
1426 ἐλθὼν τάδ´ ὅπλα θήσομαι βωμοῦ πέλας,
1427 ὡς οὐκ ἐάσων ς´ ἀλλὰ κωλύσων θανεῖν.
1428 χρήσηι δὲ καὶ σὺ τοῖς ἐμοῖς λόγοις τάχα,
1429 ὅταν πέλας σῆς φάσγανον δέρης ἴδηις.
1430 οὔκουν ἐάσω ς´ ἀφροσύνηι τῆι σῆι θανεῖν·
1431 ἐλθὼν δὲ σὺν ὅπλοις τοῖσδε πρὸς ναὸν θεᾶς
1432 καραδοκήσω σὴν ἐκεῖ παρουσίαν.
1433 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) μῆτερ, τί σιγῆι δακρύοις τέγγεις κόρας;
1434 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἔχω τάλαινα πρόφασιν ὥστ´ ἀλγεῖν φρένα.
1435 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) παῦσαί με μὴ κάκιζε· τάδε δέ μοι πιθοῦ.
1436 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) λέγ´· ὡς παρ´ ἡμῶν οὐδὲν ἀδικήσηι, τέκνον.
1437 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) μήτ´ οὖν γε τὸν σὸν πλόκαμον ἐκτέμηις τριχὸς
1438 μήτ´ ἀμφὶ σῶμα μέλανας ἀμπίσχηι πέπλους.
1439 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) τί δὴ τόδ´ εἶπας, τέκνον; ἀπολέσασά σε;
1440 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) οὐ σύ γε· σέσωμαι, κατ´ ἐμὲ δ´ εὐκλεὴς ἔσηι.
1441 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) πῶς εἶπας; οὐ πενθεῖν με σὴν ψυχὴν χρεών;
1442 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ἥκιστ´, ἐπεί μοι τύμβος οὐ χωσθήσεται.
1443 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) τί δὲ τὸ θνήισκειν οὐ τάφος νομίζεται;
1444 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) βωμὸς θεᾶς μοι μνῆμα τῆς Διὸς κόρης.
1445 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἀλλ´ ὦ τέκνον σοι πείσομαι· λέγεις γὰρ εὖ.
1446 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) ὡς εὐτυχοῦσά γ´ Ἑλλάδος τ´ εὐεργέτις.
1447 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) τί δὴ κασιγνήταισιν ἀγγείλω σέθεν;
1448 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) μηδ´ ἀμφὶ κείναις μέλανας ἐξάψηις πέπλους.
1449 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) εἴπω δὲ παρὰ σοῦ φίλον ἔπος τι παρθένοις;

Traduction française :

[1400] Il est juste que les Grecs commandent aux Barbares, mais non
pas, ma mère, les Barbares aux Grecs : car c'est une race
d'esclaves; eux sont des hommes libres.
LE CHOEUR. Ton âme, ô jeune fille, est généreuse; mais la
fortune et la déesse sont pour toi bien cruelles.
ACHILLE. Fille d'Agamemnon, les dieux auraient fait mon
bonheur, si je t'avais eue pour femme. Heureuse la Grèce de
te posséder, et toi d'appartenir à la Grèce! Tu viens de faire
entendre un noble langage, bien digne de la patrie.
{Renonçant à lutter contre la divinité plus puissante que toi, tu
as compris ce qu'exigent l'honneur et la nécessité.} Je ressens
un plus vif désir de t'épouser en voyant qui tu es : tu es une
noble fille. Songes-y donc : je veux te venir en aide, et
t'emmener dans ma maison. Thétis m'est témoin que je ne
puis supporter la pensée de ne pas te sauver en prenant les
armes contre les Grecs. Considère que la mort est un mal terrible.
IPHIGÉNIE. J'ai parlé sans aucune arrière-pensée. C'est déjà
bien assez des combats et des meurtres que cause la fille de
Tyndare par sa beauté. Étranger, je ne veux pas que tu
meures pour moi, ni que tu ôtes la vie à personne. Laisse-moi
sauver la Grèce, si je puis.
ACHILLE. Noble résolution! Je n'ai plus rien à dire pour la
combattre, puisque telle est ta volonté. Tes sentiments sont
d'une âme généreuse : pourquoi ne pas dire la vérité? Peut-être
cependant en auras-tu quelque regret. Écoute donc ce
que tu peux attendre de moi. Je viendrai placer près de
l'autel ces hommes armés, pour ne pas permettre, pour
empêcher ta mort. Toi-même peut-être seras-tu disposée à
tenir compte de mes paroles, quand tu verras le glaive près
de ta gorge. Je ne veux pas que tu meures pour n'avoir pas
assez réfléchi. Je me rends avec ces soldats au temple de la
déesse, et j'y attendrai ton arrivée.
IPHIGÉNIE. Ma mère, pourquoi en silence mouiller ainsi tes
yeux de pleurs?
CLYTEMNESTRE. Hélas ! je n'ai que trop sujet de m'affliger au
fond du coeur.
IPHIGÉNIE. Cesse, tu affaiblirais mon courage : mais consens
à ce que je vais te demander.
CLYTEMNESTRE. Parle : ce n'est pas de ta mère que tu as à
craindre aucun refus injuste, ô ma fille.
IPHIGÉNIE. Eh bien ! ne coupe pas les boucles de ta chevelure
{et ne te couvre pas de noirs vêtements},
CLYTEMNESTRE. Que dis-tu là, mon enfant? quand je t'aurai
perdue ?
IPHIGÉNIE. Non, tu ne me perds pas : j'échappe à la mort;
et, par moi, ton nom sera glorieux.
CLYTEMNESTRE. Comment? il ne faut pas que je pleure ta vie ?
IPHIGÉNIE, Non, car on ne m'élèvera pas le tertre des morts.
CLYTEMNESTRE. Quoi? aux morts ne doit-on pas la sépulture?
IPIIGÉNIE. C'est l'autel de la déesse, fille de Zeus, qui sera
mon tombeau.
CLYTEMNESTRE. Eh bien ! ô mon enfant, je t'obéirai : tu as raison.
IPHIGÉNIE. Oui, car mon sort est heureux, et je sauve la Grèce.
CLYTEMNESTRE. Et que dois-je annoncer à tes soeurs?
IPHIGÉNIE. Ne leur mets pas, à elles non plus, des vêtements
de deuil.
CLYTEMNESTRE. Dirai-je en ton nom aux jeunes filles quelque
parole amie?





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Dernière mise à jour : 29/11/2006