HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Iphigenie à Aulis

τόν



Texte grec :

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[1150] τὸν πρόσθεν ἄνδρα Τάνταλον κατακτανών·
1151 βρέφος τε τοὐμὸν σῶι προσούρισας πάλωι,
1152 μαστῶν βιαίως τῶν ἐμῶν ἀποσπάσας.
1153 καὶ τὼ Διός σε παῖδ´, ἐμὼ δὲ συγγόνω,
1154 ἵπποισι μαρμαίροντ´ ἐπεστρατευσάτην·
1155 πατὴρ δὲ πρέσβυς Τυνδάρεώς ς´ ἐρρύσατο
1156 ἱκέτην γενόμενον, τἀμὰ δ´ ἔσχες αὖ λέχη.
1157 οὗ σοι καταλλαχθεῖσα περὶ σὲ καὶ δόμους
1158 συμμαρτυρήσεις ὡς ἄμεμπτος ἦ γυνή,
1159 ἔς τ´ Ἀφροδίτην σωφρονοῦσα καὶ τὸ σὸν
1160 μέλαθρον αὔξους´, ὥστε ς´ εἰσιόντα τε
1161 χαίρειν θύραζέ τ´ ἐξιόντ´ εὐδαιμονεῖν.
1162 σπάνιον δὲ θήρευμ´ ἀνδρὶ τοιαύτην λαβεῖν
1163 δάμαρτα· φλαύραν δ´ οὐ σπάνις γυναῖκ´ ἔχειν.
1164 τίκτω δ´ ἐπὶ τρισὶ παρθένοισι παῖδά σοι
1165 τόνδ´· ὧν μιᾶς σὺ τλημόνως μ´ ἀποστερεῖς.
1166 κἄν τίς ς´ ἔρηται τίνος ἕκατί νιν κτενεῖς,
1167 λέξον, τί φήσεις; ἢ ´μὲ χρὴ λέγειν τὰ σά;
1168 Μενέλαος Ἑλένην ἵνα λάβηι. καλὸν γένος,
1169 κακῆς γυναικὸς μισθὸν ἀποτεῖσαι τέκνα.
1170 τἄχθιστα τοῖσι φιλτάτοις ὠνούμεθα.
1171 ἄγ´, εἰ στρατεύσηι καταλιπών μ´ ἐν δώμασιν
1172 κἀκεῖ γενήσηι διὰ μακρᾶς ἀπουσίας,
1173 τίν´ ἐν δόμοις με καρδίαν ἕξειν δοκεῖς;
1174 ὅταν θρόνους τῆσδ´ εἰσίδω πάντας κενούς,
1175 κενοὺς δὲ παρθενῶνας, ἐπὶ δὲ δακρύοις
1176 μόνη κάθωμαι, τήνδε θρηνωιδοῦς´ ἀεί·
1177 Ἀπώλεσέν ς´, ὦ τέκνον, ὁ φυτεύσας πατήρ,
1178 αὐτὸς κτανών, οὐκ ἄλλος οὐδ´ ἄλληι χερί,
1179 τοιόνδε μισθὸν καταλιπὼν πρὸς τοὺς δόμους.
1180 ἐπεὶ βραχείας προφάσεως ἐνδεῖ μόνον,
1181 ἐφ´ ἧι ς´ ἐγὼ καὶ παῖδες αἱ λελειμμέναι
1182 δεξόμεθα δέξιν ἥν σε δέξασθαι χρεών.
1183 μὴ δῆτα πρὸς θεῶν μήτ´ ἀναγκάσηις ἐμὲ
1184 κακὴν γενέσθαι περὶ σὲ μήτ´ αὐτὸς γένηι.
1185 εἶἑν· θύσεις δὲ παῖδ´ ἔνθα τίνας εὐχὰς ἐρεῖς;
1186 τί σοι κατεύξηι τἀγαθόν, σφάζων τέκνον;
1187 νόστον πονηρόν, οἴκοθέν γ´ αἰσχρῶς ἰών;
1188 ἀλλ´ ἐμὲ δίκαιον ἀγαθὸν εὔχεσθαί τί σοι;
1189 οὔ τἄρα συνετοὺς τοὺς θεοὺς ἡγοίμεθ´ ἄν,
1190 εἰ τοῖσιν αὐθένταισιν εὖ φρονήσομεν.
1191 ἥκων δ´ ἐς Ἄργος προσπεσῆι τέκνοισι σοῖς;
1192 ἀλλ´ οὐ θέμις σοι· τίς δὲ καὶ προσβλέψεται
1193 παίδων ς´, ἵν´ αὐτῶν προσέμενος κτάνηις τινά;
1194 ταῦτ´ ἦλθες ἤδη διὰ λόγων, ἢ σκῆπτρά σοι
1195 μόνον διαφέρειν καὶ στρατηλατεῖν μέλει;
1196 ὃν χρῆν δίκαιον λόγον ἐν Ἀργείοις λέγειν·
1197 Βούλεσθ´, Ἀχαιοί, πλεῖν Φρυγῶν ἐπὶ χθόνα;
1198 κλῆρον τίθεσθε παῖδ´ ὅτου θανεῖν χρεών.
1199 ἐν ἴσωι γὰρ ἦν τόδ´, ἀλλὰ μὴ ς´ ἐξαίρετον

Traduction française :

[1150] après avoir tué Tantale, mon premier mari,
et écrasé contre terre mon nourrisson vivant encore, violemment
arraché de mon sein. Alors les deux fils de Zeus, mes
frères montés sur leurs coursiers blancs, s'armèrent contre
toi ; mais mon vieux père Tyndare, fléchi par tes prières, te
sauva de la mort, et tu rentras dans ma couche. Dès lors,
réconciliée avec toi, tu me rendras cette justice que j'ai été pour
toi et pour ta maison une femme irréprochable, chaste, soigneuse
de ton bien, en sorte que, entrant ou sortant, tu étais
joyeux et heureux. ll est rare qu'on ait la chance de mettre la
main sur une femme comme moi : il l'est moins d'en trouver
une mauvaise. Enfin je te donne trois filles avec cet enfant,
et tu vas, cruel, m'en ravir une ! Et, si l'on te demande pourquoi
tu veux la tuer, que diras-tu? parle. Ou faut-il que je parle à
ta place? C'est pour rendre Hélène à Ménélas ! Il est juste, en
vérité, que le sang de nos enfants soit la rançon d'une méchante
femme! Ainsi nous rachèterons ce qu'il y a de plus
odieux au prix de ce qui nous est le plus cher! Mais voyons,
si tu pars pour la guerre en me laissant à la maison, si là-bas
ton absence se prolonge, quels sentiments crois-tu que j'aurai
au coeur dans ma solitude, quand je verrai tous vides les sièges
où ma fille s'asseyait, vide aussi sa chambre virginale, et que
je vivrai dans les larmes, sans cesser de la pleurer : « Celui
qui t'a fait périr, ô mon enfant, c'est ton père, ton propre
père; c'est lui qui t'égorge, et non un autre, ce n'est pas
une autre main. Voilà le salaire qu'il nous laisse : sa famille
trahies! » Aussi nous suffira-t-il du moindre prétexte, à moi
et à celles de tes filles que tu auras laissées vivre, pour te
faire à ton retour l'accueil que tu mérites. Non, par les
dieux, ne me force pas d'être cruelle pour toi, et ne le sois
pas toi-même. Eh bien, soit ! tu immoleras ta fille : mais
alors quelles prières adresseras-tu aux dieux? Quel bien
leur demanderas-tu pour toi-même, en égorgeant ton enfant?
Sans doute un retour funeste, après ce honteux départ?
Et moi, puis-je faire pour toi des voeux de bonheur?
Mais ne serait-ce pas croire les dieux insensés, que de leur
demander leur bienveillance pour des assassins? Et, de retour
à Argos, iras-tu embrasser tes enfants? Tu n'en auras
pas le droit. Lequel voudra même te regarder ? Sans doute
pour que tu l'attires dans tes bras, pour que tu lui donnes
la mort? Y as-tu déjà bien réfléchi ? Ou ne veux-tu que faire
parade de ton sceptre et de ton commandement? Tu devais,
pour être juste, dire aux Grecs : « Vous voulez, Achéens,
partir pour les rivages de Phrygie ? Que le sort décide qui
de nous doit immoler sa fille. » Voilà ce que demandait
la justice, mais non que ta fille fût choisie comme victime,





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Dernière mise à jour : 29/11/2006