HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Iphigenie à Aulis

τινος



Texte grec :

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[850] ἀλλ´ ἀμελίαι δὸς αὐτὰ καὶ φαύλως φέρε.
851 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) χαῖρ´· οὐ γὰρ ὀρθοῖς ὄμμασίν ς´ ἔτ´ εἰσορῶ,
852 ψευδὴς γενομένη καὶ παθοῦς´ ἀνάξια.
853 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) καὶ σοὶ τόδ´ ἐστὶν ἐξ ἐμοῦ· πόσιν δὲ σὸν
854 στείχω ματεύσων τῶνδε δωμάτων ἔσω.
855 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ὦ ξέν´, Αἰακοῦ γένεθλον, μεῖνον· ὦ, σέ τοι λέγω,
856 τὸν θεᾶς γεγῶτα παῖδα, καὶ σέ, τὴν Λήδας κόρην.
857 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) τίς ὁ καλῶν, πύλας παροίξας; ὡς τεταρβηκὸς καλεῖ.
858 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) δοῦλος, οὐχ ἁβρύνομαι τῶιδ´· ἡ τύχη γὰρ οὐκ ἐᾶι.
859 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) τίνος; ἐμὸς μὲν οὐχί· χωρὶς τἀμὰ κἀγαμέμνονος.
860 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) τῆσδε τῆς πάροιθεν οἴκων, Τυνδάρεω δόντος πατρός.
861 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) ἕσταμεν· φράζ´, εἴ τι χρήιζεις, ὧν μ´ ἐπέσχες οὕνεκα.
862 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ἦ μόνω παρόντε δῆτα ταῖσδ´ ἐφέστατον πύλαις;
863 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) ὡς μόνοιν λέγοις ἄν, ἔξω δ´ ἐλθὲ βασιλείων δόμων.
864 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ὦ Τύχη πρόνοιά θ´ ἡμή, σώσαθ´ οὓς ἐγὼ θέλω.
865 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) ὁ λόγος ἐς μέλλοντ´ ἂν ὤσηι χρόνον· ἔχει δ´ ὄκνον τινά.
866 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) δεξιᾶς ἕκατι μὴ μέλλ´, εἴ τί μοι χρήιζεις λέγειν.
867 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) οἶσθα δῆτά μ´, ὅστις ὤν σοι καὶ τέκνοις εὔνους ἔφυν;
868 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) οἶδά ς´ ὄντ´ ἐγὼ παλαιὸν δωμάτων ἐμῶν λάτριν.
869 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) χὤτι μ´ ἐν ταῖς σαῖσι φερναῖς ἔλαβεν Ἀγαμέμνων ἄναξ;
870 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἦλθες εἰς Ἄργος μεθ´ ἡμῶν κἀμὸς ἦσθ´ ἀεί ποτε.
871 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ὧδ´ ἔχει· καὶ σοὶ μὲν εὔνους εἰμί, σῶι δ´ ἧσσον πόσει.
872 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἐκκάλυπτε νῦν ποθ´ ἡμῖν οὕστινας στέγεις λόγους.
873 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) παῖδα σὴν πατὴρ ὁ φύσας αὐτόχειρ μέλλει κτανεῖν.
874 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) πῶς; ἀπέπτυς´, ὦ γεραιέ, μῦθον· οὐ γὰρ εὖ φρονεῖς.
875 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) φασγάνωι λευκὴν φονεύων τῆς ταλαιπώρου δέρην.
876 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ὦ τάλαιν´ ἐγώ· μεμηνὼς ἆρα τυγχάνει πόσις;
877 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ἀρτίφρων, πλὴν ἐς σὲ καὶ σὴν παῖδα· τοῦτο δ´ οὐ φρονεῖ.
878 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ἐκ τίνος λόγου; τίς αὐτὸν οὑπάγων ἀλαστόρων;
879 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) θέσφαθ´, ὥς γέ φησι Κάλχας, ἵνα πορεύηται στρατός.
880 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ποῖ; τάλαιν´ ἐγώ, τάλαινα δ´ ἣν πατὴρ μέλλει κτανεῖν.
881 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) Δαρδάνου πρὸς δώμαθ´, Ἑλένην Μενέλεως ὅπως λάβηι.
882 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) εἰς ἄρ´ Ἰφιγένειαν Ἑλένης νόστος ἦν πεπρωμένος;
883 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) πάντ´ ἔχεις· Ἀρτέμιδι θύσειν παῖδα σὴν μέλλει πατήρ.
884 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ὁ δὲ γάμος τίν´ εἶχε πρόφασιν, ὧι μ´ ἐκόμισεν ἐκ δόμων;
885 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ἵν´ ἀγάγοις χαίρους´ Ἀχιλλεῖ παῖδα νυμφεύσουσα σήν.
886 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ὦ θύγατερ, ἥκεις ἐπ´ ὀλέθρωι καὶ σὺ καὶ μήτηρ σέθεν.
887 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) οἰκτρὰ πάσχετον δύ´ οὖσαι· δεινὰ δ´ Ἀγαμέμνων ἔτλη.
888 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) οἴχομαι τάλαινα· δακρύων νάματ´ οὐκέτι στέγω.
889 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) εἴπερ ἀλγεινὸν τὸ τέκνων στερόμενον, δακρυρρόει.
890 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) σὺ δὲ τάδ´, ὦ γέρον, πόθεν φὴις εἰδέναι πεπυσμένος;
891 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) δέλτον ὠιχόμην φέρων σοι πρὸς τὰ πρὶν γεγραμμένα.
892 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) οὐκ ἐῶν ἢ ξυγκελεύων παῖδ´ ἄγειν θανουμένην;
893 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) μὴ μὲν οὖν ἄγειν· φρονῶν γὰρ ἔτυχε σὸς πόσις τότ´ εὖ.
894 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) κἆιτα πῶς φέρων γε δέλτον οὐκ ἐμοὶ δίδως λαβεῖν;
895 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) Μενέλεως ἀφείλεθ´ ἡμᾶς, ὃς κακῶν τῶνδ´ αἴτιος.
896 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) ὦ τέκνον Νηρῆιδος, ὦ παῖ Πηλέως, κλύεις τάδε;
897 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) ἔκλυον οὖσαν ἀθλίαν σε, τὸ δ´ ἐμὸν οὐ φαύλως φέρω.
898 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) παῖδά μου κατακτενοῦσι σοῖς δολώσαντες γάμοις.
899 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) μέμφομαι κἀγὼ πόσει σῶι, κοὐχ ἁπλῶς οὕτω φέρω.

Traduction française :

[850] Mais n'y songe plus, et ne t'en fais aucun souci.
CLYTEMNESTRE. Adieu : car je n'ose plus te regarder en face
après ce mensonge, après l'odieux affront que j'ai reçu.
ACHILLE. Je puis t'en dire autant. Je vais entrer dans cette
tente pour y chercher ton époux.
LE VIEILLARD Étranger, rejeton d'Æaque, demeure : oui,
c'est à toi que je parle, fils d'une déesse, à toi aussi, fille de Léda.
ACHILLE. Qui m'appelle, en ouvrant la porte, et tremble
ainsi en m'appelant?
LE VIEILLARD. Un esclave : je ne suis pas fier de ce nom;
la fortune ne m'en donne pas le droit.
ACHILLE. A qui es-tu? tu ne m'appartiens pas. Je n'ai rien
de commun avec Agamemnon.
LE VIEILLARD. A cette femme, qui se tient devant la tente :
je lui ai été donné par Tyndare, son père.
ACHILLE. Je suis prêt à t'entendre, parle : que veux-tu ? pourquoi
me retenir?
LE VIEILLARD. Êtes-vous tous les deux seuls devant cette porte ?
ACHILLE. Oui, nous sommes seuls, tu peux parler; mais
sors de la tente royale.
LE VIEILLARD. O fortune! ô ma prévoyance! sauvez ceux
dont le salut m'est cher.
ACHILLE. - - -.
LE VIEILLARD. Il s'agit d'un malheur prochain : j'hésite à parler.
CLYTEMNESTRE. Voici ma main : rassure-toi, et parle, si tu as
quelque chose à me dire.
LE VIEILLARD. Tu sais, n'est-ce pas? qui je suis, et quel
est mon dévouement pour toi et tes enfants.
CLYTEMNESTRE. Je sais que tu es un vieux serviteur de ma maison.
LE VIEILLARD. Et que je faisais partie de la dot qu'a reçue
en t'épousant le roi Agamemnon.
CLYTEMNESTRE. Tu es venu avec moi à Argos, et tu m'as
toujours appartenu.
LE VIEILLARD. Oui; et je te suis dévoué plus qu'à ton mari.
CLYTEMNESTRE. Explique-nous donc enfin ce que tu as à nous dire.
LE VIEILLARD. Ta fille... son père, son propre père, va la
tuer de sa main.
CLYTEMNESTRE. Comment? je repousse avec horreur ce que
tu me dis là, vieillard : tu es fou.
LE VIEILLARD. Il plongera son glaive dans le cou blanc de l'infortunée.
CLYTEMNESTRE. Malheureuse que je suis! mon mari est-il
en démence?
LE VIEILLARD. Il a toute sa raison, excepté pour toi et ta
fille : pour vous, il l'a perdue.
CLYTEMNESTRE. D'où lui est venue cette pensée? quel est le
mauvais génie qui le pousse?
LE VIEILLARD. Un oracle, ainsi du moins l'affirme Calchas :
l'armée ne partira qu'à ce prix.
CLYTEMNESTRE. Où? malheureuse mère! malheureuse aussi
celle que son père veut égorger!
LE VIEILLARD. Vers les murs de Dardanos, pour rendre
Hélène à Ménélas.
CLYTEMNESTRE. C'est donc le sang d'Iphigénie que le destin
exige pour le retour d'Hélène?
LE VIEILLARD. Tu sais tout : ta fille va être immolée par
son père à Artémis.
CLYTEMNESTRE. Et ce mariage n'était qu'un prétexte pour
me faire quitter ma maison?
LE VIEILLARD. Oui, pour te décider à amener avec joie ta
fille, puisqu'elle devait épouser Achille.
CLYTEMNESTRE. O ma fille, c'est pour notre perte que nous
sommes venues ici, toi et ta mère!
LE VIEILLARD. Votre sort à toutes deux est digne de pitié :
la conduite d'Agamemnon est odieuse.
CLYTEMNESTRE. Je succombe, infortunée! je ne puis plus
retenir le cours de mes larmes.
LE VIEILLARD. Pleure : est-il rien de plus lamentable que
de voir périr ses enfants?
CLYTEMNESTRE. Mais d'où le sais-tu, vieillard? qui te l'a dit?
LE VIEILLARD. J'étais en route, et je te portais une nouvelle
lettre, au sujet du premier message que tu avais reçu.
CLYTEMNESTRE. Pour me défendre ou m'ordonner d'amener
ma fille à la mort ?
LE VIEILLARD. Pour te le défendre : ton mari avait alors recouvré
sa raison.
CLYTEMNESTRE. Pourquoi donc, si tu étais chargé d'une lettre
pour moi, ne me l'as-tu pas remise?
LE VIEILLARD. Ménélas me l'a arrachée : c'est lui qui est
cause de tout le mal.
CLYTEMNESTRE. O toi qu'a enfanté la Néréide, fils de Rélée,
tu entends?
ACHILLE. J'entends que tu es bien malheureuse. Quant à
l'injure qui m'est faite, je ne laisse pas de la ressentir.
CLYTEMNESTRE. On va tuer ma fille, et ton mariage est le
piège qu'on lui a tendu.
ACHILLE. Moi non plus, je ne le pardonne pas à ton mari :
ne me crois pas insensible à cet outrage.





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Dernière mise à jour : 29/11/2006