HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Iphigenie à Aulis

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Texte grec :

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[1200] σφάγιον παρασχεῖν Δαναΐδαισι παῖδα σήν,
1201 ἢ Μενέλεων πρὸ μητρὸς Ἑρμιόνην κτανεῖν,
1202 οὗπερ τὸ πρᾶγμ´ ἦν. νῦν δ´ ἐγὼ μὲν ἡ τὸ σὸν
1203 σώιζουσα λέκτρον παιδὸς ἐστερήσομαι,
1204 ἡ δ´ ἐξαμαρτοῦς´, ὑπόροφον νεάνιδα
1205 Σπάρτηι κομίζους´, εὐτυχὴς γενήσεται.
1206 τούτων ἄμειψαί μ´ εἴ τι μὴ καλῶς λέγω·
1207 εἰ δ´ εὖ λέλεκται νῶϊ μὴ δή γε κτάνηις
1208 τὴν σήν τε κἀμὴν παῖδα, καὶ σώφρων ἔσηι.
1209 (ΧΟΡΟΣ) πιθοῦ· τὸ γάρ τοι τέκνα συσσώιζειν καλόν,
1210 Ἀγάμεμνον· οὐδεὶς πρὸς τάδ´ ἀντερεῖ βροτῶν.
1211 (ΙΦΙΓΕΝΕΙΑ) εἰ μὲν τὸν Ὀρφέως εἶχον, ὦ πάτερ, λόγον,
1212 πείθειν ἐπάιδους´, ὥσθ´ ὁμαρτεῖν μοι πέτρας
1213 κηλεῖν τε τοῖς λόγοισιν οὓς ἐβουλόμην,
1214 ἐνταῦθ´ ἂν ἦλθον· νῦν δέ, τἀπ´ ἐμοῦ σοφά,
1215 δάκρυα παρέξω· ταῦτα γὰρ δυναίμεθ´ ἄν.
1216 ἱκετηρίαν δὲ γόνασιν ἐξάπτω σέθεν
1217 τὸ σῶμα τοὐμόν, ὅπερ ἔτικτεν ἥδε σοι·
1218 μή μ´ ἀπολέσηις ἄωρον· ἡδὺ γὰρ τὸ φῶς
1219 βλέπειν· τὰ δ´ ὑπὸ γῆς μή μ´ ἰδεῖν ἀναγκάσηις.
1220 πρώτη ς´ ἐκάλεσα πατέρα καὶ σὺ παῖδ´ ἐμέ·
1221 πρώτη δὲ γόνασι σοῖσι σῶμα δοῦς´ ἐμὸν
1222 φίλας χάριτας ἔδωκα κἀντεδεξάμην.
1223 λόγος δ´ ὁ μὲν σὸς ἦν ὅδ´· Ἆρά ς´, ὦ τέκνον,
1224 εὐδαίμον´ ἀνδρὸς ἐν δόμοισιν ὄψομαι,
1225 ζῶσάν τε καὶ θάλλουσαν ἀξίως ἐμοῦ;
1226 οὑμὸς δ´ ὅδ´ ἦν αὖ περὶ σὸν ἐξαρτωμένης
1227 γένειον, οὗ νῦν ἀντιλάζυμαι χερί·
1228 Τί δ´ ἆρ´ ἐγὼ σέ; πρέσβυν ἆρ´ ἐσδέξομαι
1229 ἐμῶν φίλαισιν ὑποδοχαῖς δόμων, πάτερ,
1230 πόνων τιθηνοὺς ἀποδιδοῦσά σοι τροφάς;
1231 τούτων ἐγὼ μὲν τῶν λόγων μνήμην ἔχω,
1232 σὺ δ´ ἐπιλέλησαι, καί μ´ ἀποκτεῖναι θέλεις.
1233 μή, πρός σε Πέλοπος καὶ πρὸς Ἀτρέως πατρὸς
1234 καὶ τῆσδε μητρός, ἣ πρὶν ὠδίνους´ ἐμὲ
1235 νῦν δευτέραν ὠδῖνα τήνδε λαμβάνει.
1236 τί μοι μέτεστι τῶν Ἀλεξάνδρου γάμων
1237 Ἑλένης τε; πόθεν ἦλθ´ ἐπ´ ὀλέθρωι τὠμῶι, πάτερ;
1238 βλέψον πρὸς ἡμᾶς, ὄμμα δὸς φίλημά τε,
1239 ἵν´ ἀλλὰ τοῦτο κατθανοῦς´ ἔχω σέθεν
1240 μνημεῖον, ἢν μὴ τοῖς ἐμοῖς πεισθῆις λόγοις.
1241 ἀδελφέ, μικρὸς μὲν σύ γ´ ἐπίκουρος φίλοις,
1242 ὅμως δὲ συνδάκρυσον, ἱκέτευσον πατρὸς
1243 τὴν σὴν ἀδελφὴν μὴ θανεῖν· αἴσθημά τοι
1244 κἀν νηπίοις γε τῶν κακῶν ἐγγίγνεται.
1245 ἰδού, σιωπῶν λίσσεταί ς´ ὅδ´, ὦ πάτερ.
1246 ἀλλ´ αἴδεσαί με καὶ κατοίκτιρον βίον.
1247 ναί, πρὸς γενείου ς´ ἀντόμεσθα δύο φίλω·
1248 ὁ μὲν νεοσσός ἐστιν, ἡ δ´ ηὐξημένη.
1249 ἓν συντεμοῦσα πάντα νικήσω λόγον·

Traduction française :

[1200] et toi forcé de la livrer aux Grecs. Ou bien encore Ménélas
devait sacrifier Hermione, la fille pour la mère : c'était
son affaire à lui. Maintenant, au contraire, moi qui respecte
ta couche, je serai privée de mon enfant, et l'épouse
coupable gardera sa fille à Sparte, sous son toit : elle vivra
heureuse. Si je me trompe, réponds-moi; si j'ai raison, renonce
à tuer celle qui est ma fille et la tienne, et tu feras sagement.
LE CHOEUR. Laisse-toi persuader, Agamemnon. Les parents
font bien d'unir leurs efforts pour le salut de leurs enfants :
nul mortel ne saurait y contredire.
IPHIGÉNIE. Si j'avais, ô mon père, la voix d'Orphée, pour
gagner les coeurs en chantant, pour me faire suivre des
rochers et attendrir par mes paroles qui je voudrais, c'est
à ce moyen que j'aurais recours. Mais, pour toute science,
je t'apporte mes larmes : c'est tout ce que je puis. Le rameau
de suppliante que je dépose à tes pieds, c'est moi-même,
c'est le faible corps que celle-ci a mis au monde pour toi. Ne
me fais pas mourir avant le temps : la lumière est si douce!
ne me force pas de voir les ténèbres souterraines. Je suis
la première qui t'aie appelé père, que tu aies appelée ta
fille; la première, assise avec abandon sur tes genoux, je
t'ai donné et j'ai reçu de toi de tendres caresses. Et tu me
disais alors : "Te verrai-je, ma fille, heureuse au foyer d'un
époux, vivre et briller dans un rang digne de moi?" Et je
te répondais, suspendue à ton cou, pressant ta barbe, que
ma main touche encore : « Et moi, que ferai-je pour toi?
pourrai-je offrir à ta vieillesse, ô mon père, la douce hospitalité
de ma maison, et te rendre les peines, les tendres soins
que t'a coûtés mon enfance? » J'ai gardé le souvenir de ces
paroles; mais toi, tu les as oubliées, et tu veux me faire
mourir. Oh! non, par Pélops, par Atrée, ton père, par cette
mère qui m'a jadis enfantée dans la douleur, et qui pour la
deuxième fois aujourd'hui souffre pour moi la même torture!
Suis-je pour quelque chose dans les amours de Pâris
et d'Hélène? et parce que ce Pâris est venu en Grèce, faut-il
donc que je meure, ô mon père? Tourne les yeux vers moi :
donne-moi un regard et un baiser, pour que j'emporte au
moins ce souvenir de toi en mourant, si tu ne te laisses pas
fléchir par mes prières. Et toi, mon frère, tu n'es encore
qu'un faible soutien pour ceux qui t'aiment; pleure cependant
avec moi, et supplie notre père de ne pas faire mourir ta
soeur : les petits enfants eux-mêmes ont quelque sentiment
de nos misères. Vois comme, sans parler, il t'implore, ô mon
père. Eh bien! épargne-moi : pitié pour ma vie ! Oui, par ce
menton que je touche, nous t'en supplions, nous deux que tu
aimes, lui, petit oiseau encore, et moi déjà grande. Je résume
ma prière en ce seul mot, plus fort que tout ce qu'on pourrait dire :





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Dernière mise à jour : 29/11/2006