HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Iphigenie à Aulis

τέκνον



Texte grec :

/font>
[950] οὐχ ἅψεται σῆς θυγατρὸς Ἀγαμέμνων ἄναξ,
951 οὐδ´ εἰς ἄκραν χεῖρ´, ὥστε προσβαλεῖν πέπλοις·
952 ἢ Σίπυλος ἔσται πολύς, ἔρεισμα βαρβάρων,
953 ὅθεν πεφύκας´ οἱ στρατηλάται γένος,
954 Φθίας δὲ τοὔνομ´ οὐδαμοῦ κεκλήσεται.
955 πικροὺς δὲ προχύτας χέρνιβάς τ´ ἐνάρξεται
956 Κάλχας ὁ μάντις. τίς δὲ μάντις ἔστ´ ἀνήρ,
957 ὃς ὀλίγ´ ἀληθῆ, πολλὰ δὲ ψευδῆ λέγει
958 τυχών, ὅταν δὲ μὴ τύχηι διοίχεται;
959 οὐ τῶν γάμων ἕκατι - μυρίαι κόραι
960 θηρῶσι λέκτρον τοὐμόν - εἴρηται τόδε·
961 ἀλλ´ ὕβριν ἐς ἡμᾶς ὕβρις´ Ἀγαμέμνων ἄναξ.
962 χρῆν δ´ αὐτὸν αἰτεῖν τοὐμὸν ὄνομ´ ἐμοῦ πάρα,
963 θήραμα παιδός· ἡ Κλυταιμήστρα δ´ ἐμοὶ
964 μάλιστ´ ἐπείσθη θυγατέρ´ ἐκδοῦναι πόσει.
965 ἔδωκά τἂν Ἕλλησιν, εἰ πρὸς Ἴλιον
966 ἐν τῶιδ´ ἔκαμνε νόστος· οὐκ ἠρνούμεθ´ ἂν
967 τὸ κοινὸν αὔξειν ὧν μέτ´ ἐστρατευόμην.
968 νῦν δ´ οὐδέν εἰμι, παρὰ δὲ τοῖς στρατηλάταις
969 ἐν εὐμαρεῖ με δρᾶν τε καὶ μὴ δρᾶν κακῶς.
970 τάχ´ εἴσεται σίδηρος, ὃν πρὶν ἐς Φρύγας
971 ἐλθεῖν φόνου κηλῖσιν αἵματι χρανῶ,
972 εἴ τίς με τὴν σὴν θυγατέρ´ ἐξαιρήσεται.
973 ἀλλ´ ἡσύχαζε· θεὸς ἐγὼ πέφηνά σοι
974 μέγιστος, οὐκ ὤν· ἀλλ´ ὅμως γενήσομαι.
975 (ΧΟΡΟΣ) ἔλεξας, ὦ παῖ Πηλέως, σοῦ τ´ ἄξια
976 καὶ τῆς ἐναλίας δαίμονος, σεμνῆς θεοῦ.
977 (ΚΛΥΤΑΙΜΗΣΤΡΑ) φεῦ· πῶς ἄν ς´ ἐπαινέσαιμι μὴ λίαν λόγοις
978 μηδ´ ἐνδεὴς τοῦδ´ ἀπολέσαιμι τὴν χάριν;
979 αἰνούμενοι γὰρ ἁγαθοὶ τρόπον τινὰ
980 μισοῦσι τοὺς αἰνοῦντας, ἢν αἰνῶς´ ἄγαν.
981 αἰσχύνομαι δὲ παραφέρους´ οἰκτροὺς λόγους,
982 ἰδίαι νοσοῦσα· σὺ δ´ ἄνοσος κακῶν γ´ ἐμῶν.
983 ἀλλ´ οὖν ἔχει τι σχῆμα, κἂν ἄπωθεν ἦι
984 ἀνὴρ ὁ χρηστός, δυστυχοῦντας ὠφελεῖν.
985 οἴκτιρε δ´ ἡμᾶς· οἰκτρὰ γὰρ πεπόνθαμεν.
986 ἣ πρῶτα μέν σε γαμβρὸν οἰηθεῖς´ ἔχειν
987 κενὴν κατέσχον ἐλπίδ´· εἶτά σοι τάχα
988 ὄρνις γένοιτ´ ἂν τοῖσι μέλλουσιν γάμοις
989 θανοῦς´ ἐμὴ παῖς, ὅ σε φυλάξασθαι χρεών.
990 ἀλλ´ εὖ μὲν ἀρχὰς εἶπας, εὖ δὲ καὶ τέλη·
991 σοῦ γὰρ θέλοντος παῖς ἐμὴ σωθήσεται.
992 βούληι νιν ἱκέτιν σὸν περιπτύξαι γόνυ;
993 ἀπαρθένευτα μὲν τάδ´· εἰ δέ σοι δοκεῖ,
994 ἔξεισιν, αἰδοῦς ὄμμ´ ἔχους´ ἐλεύθερον.
995 εἰ δ´ οὐ παρούσης ταὐτὰ τεύξομαι σέθεν,
996 μενέτω κατ´ οἴκους· σεμνὰ γὰρ σεμνύνεται.
997 ὅμως δ´ ὅσον γε δυνατὸν αἰτεῖσθαι χρεών.
998 (ΑΧΙΛΛΕΥΣ) σὺ μήτε σὴν παῖδ´ ἔξαγ´ ὄψιν εἰς ἐμὴν
999 μήτ´ εἰς ὄνειδος ἀμαθὲς ἔλθωμεν, γύναι·

Traduction française :

[950] le roi Agamemnon ne touchera pas à ta fille; il n'osera même pas
effleurer du bout du doigt ses longs voiles : ou la bourgade
barbare d'où nos chefs tirent leur origine, Sipyle, sera une
cité puissante, tandis que nulle part on ne vantera le nom
de Phthie. C'est pour son malheur que Calchas se prépare à
répandre l'orge sacrée et l'eau lustrale du sacrifice. Qu'est-ce
donc qu'un devin après tout? quand par hasard il rencontre
juste, il dit un petit nombre de vérités parmi beaucoup de
mensonges; si le hasard ne le sert pas, on n'y songe plus. Ce
n'est pas pour ce mariage que je parle ainsi; car mille jeunes
filles recherchent ma couche : mais Agamemnon m'a outragé.
Il aurait dû me demander à moi-même de se servir de
mon nom pour attirer sa fille à Aulis, en persuadant Clytemnestre
de me la donner plutôt qu'à tout autre époux.
J'y aurais consenti pour les Grecs, si leur départ pour Ilion
eût dû être arrêté par mon refus; je n'aurais pas refusé de
servir l'intérêt commun de mes compagnons d'armes. Mais
il parait que je ne compte pour rien maintenant; et, aux
yeux des chefs de l'armée, il est indifférent de me traiter
bien ou mal. C'est ce que saura bientôt mon épée : avant
de la tourner contre les Phrygiens, ici même je la tremperai
dans le sang de mes ennemis, si l'on essaye de m'arracher ta
fille. Sois donc tranquille. Je te suis apparu comme le dieu
qui doit te sauver : je ne le suis pas, mais je le deviendrai pour toi.
LE CHOEUR. Voilà, fils de Pélée, un langage digne de toi et
de l'auguste déesse qui règne sur les mers.
CLYTEMNESTRE. Ah! comment te louer sans dépasser la
mesure, et sans perdre aussi ta bienveillance, si je reste au-dessous
de ce qui t'est dû? Les honnêtes gens, comblés de
louanges, éprouvent une sorte d'aversion pour ceux qui les
louent, s'ils les louent trop. J'ai honte d'implorer ta pitié
pour des malheurs qui ne t'atteignent pas, et dont je souffre
seule. Mais il sied à l'homme de bien de venir en aide aux
malheureux, même s'il n'a point part à leurs misères. Aie
donc pitié de nous, car notre sort est pitoyable. D'abord je
m'étais flattée de t'avoir pour gendre, et mon espérance a
été vaine. Et puis, ce serait peut-être sous de funestes auspices
que tu te marierais un jour, si tu laissais périr ma fille :
prends-y garde. Mais tes premières comme tes dernières paroles
m'ont rassurée : oui, ma fille sera sauvée, si tu le veux.
Faut-il qu'elle vienne, en suppliante, embrasser tes genoux?
Cela ne sied pas à une vierge; elle viendra pourtant, si tu le
désires, et te montrera son noble visage voilé de pudeur. Si
j'obtiens ton appui sans qu'elle paraisse devant toi, il vaut
mieux qu'elle reste dans sa demeure, et qu'on respecte ce
qui est respectable. Pourtant on ne doit pas garder cette
pudique réserve plus qu'il n'est possible de le faire.
ACHILLE. Non, femme, n'amène pas ta fille en ma présence,
et ne nous exposons pas à des reproches inconsidérés.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta (BCS)

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 29/11/2006