HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Iphigenie à Aulis

τοῖς



Texte grec :

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[300] νάϊον πόρευμα,
301 τὰ δὲ κατ´ οἴκους κλύουσα συγκλήτου
302 μνήμην σώιζομαι στρατεύματος.
303 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) Μενέλαε, τολμᾶις δείν´, ἅ ς´ οὐ τολμᾶν χρεών.
304 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ)
304 ἄπελθε· λίαν δεσπόταισι πιστὸς εἶ.
305 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) καλόν γέ μοι τοὔνειδος ἐξωνείδισας.
306 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) κλαίοις ἄν, εἰ πράσσοις ἃ μὴ πράσσειν σε δεῖ.
307 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) οὐ χρῆν σε λῦσαι δέλτον, ἣν ἐγὼ ´φερον.
308 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) οὐδέ γε φέρειν σὲ πᾶσιν Ἕλλησιν κακά.
309 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ἄλλοις ἁμιλλῶ ταῦτ´· ἄφες δὲ τήνδ´ ἐμοί.
310 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) οὐκ ἂν μεθείμην. (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) οὐδ´ ἔγωγ´ ἀφήσομαι.
311 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) σκήπτρωι τάχ´ ἆρα σὸν καθαιμάξω κάρα.
312 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ἀλλ´ εὐκλεές τοι δεσποτῶν θνήισκειν ὕπερ.
313 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) μέθες· μακροὺς δὲ δοῦλος ὢν λέγεις λόγους.
314 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ὦ δέσποτ´, ἀδικούμεσθα· σὰς δ´ ἐπιστολὰς
315 ἐξαρπάσας ὅδ´ ἐκ χερῶν ἐμῶν βίαι,
316 Ἀγάμεμνον, οὐδὲν τῆι δίκηι χρῆσθαι θέλει.
317 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) ἔα·
317 τίς ποτ´ ἐν πύλαισι θόρυβος καὶ λόγων ἀκοσμία;
318 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) οὑμὸς οὐχ ὁ τοῦδε μῦθος κυριώτερος λέγειν.
319 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) σὺ δὲ τί τῶιδ´ ἐς ἔριν ἀφῖξαι, Μενέλεως, βίαι τ´ ἄγεις;
320 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) βλέψον εἰς ἡμᾶς, ἵν´ ἀρχὰς τῶν λόγων ταύτας λάβω.
321 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) μῶν τρέσας οὐκ ἀνακαλύψω βλέφαρον, Ἀτρέως γεγώς;
322 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) τήνδ´ ὁρᾶις δέλτον, κακίστων γραμμάτων ὑπηρέτιν;
323 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) εἰσορῶ· καὶ πρῶτα ταύτην σῶν ἀπάλλαξον χερῶν.
324 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) οὔ, πρὶν ἂν δείξω γε Δαναοῖς πᾶσι τἀγγεγραμμένα.
325 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) ἦ γὰρ οἶσθ´ ἃ μή σε καιρὸς εἰδέναι, σήμαντρ´ ἀνείς;
326 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) ὥστε ς´ ἀλγῦναί γ´, ἀνοίξας ἃ σὺ κάκ´ ἠργάσω λάθραι.
327 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) ποῦ δὲ κἄλαβές νιν; ὦ θεοί, σῆς ἀναισχύντου φρενός.
328 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) προσδοκῶν σὴν παῖδ´ ἀπ´ Ἄργους εἰ στράτευμ´ ἀφίξεται.
329 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) τί δέ σε τἀμὰ δεῖ φυλάσσειν; οὐκ ἀναισχύντου τόδε;
330 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) ὅτι τὸ βούλεσθαί μ´ ἔκνιζε· σὸς δὲ δοῦλος οὐκ ἔφυν.
331 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) οὐχὶ δεινά; τὸν ἐμὸν οἰκεῖν οἶκον οὐκ ἐάσομαι;
332 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) πλάγια γὰρ φρονεῖς, τὰ μὲν νῦν, τὰ δὲ πάλαι, τὰ δ´ αὐτίκα.
333 (ΑΓΑΜΕΜΝΩΝ) εὖ κεκόμψευσαι πονηρά· γλῶσς´ ἐπίφθονον σοφή.
334 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) νοῦς δέ γ´ οὐ βέβαιος ἄδικον κτῆμα κοὐ σαφὲς φίλοις.
335 βούλομαι δέ ς´ ἐξελέγξαι, καὶ σὺ μήτ´ ὀργῆς ὕπο
336 ἀποτρέπου τἀληθὲς οὔτ´ αὖ κατατενῶ λίαν ἐγώ.
337 οἶσθ´, ὅτ´ ἐσπούδαζες ἄρχειν Δαναΐδαις πρὸς Ἴλιον,
338 τῶι δοκεῖν μὲν οὐχὶ χρήιζων, τῶι δὲ βούλεσθαι θέλων,
339 ὡς ταπεινὸς ἦσθα, πάσης δεξιᾶς προσθιγγάνων
340 καὶ θύρας ἔχων ἀκλήιστους τῶι θέλοντι δημοτῶν
341 καὶ διδοὺς πρόσρησιν ἑξῆς πᾶσι, κεἰ μή τις θέλοι,
342 τοῖς τρόποις ζητῶν πρίασθαι τὸ φιλότιμον ἐκ μέσου,
343 κἆιτ´, ἐπεὶ κατέσχες ἀρχάς, μεταβαλὼν ἄλλους τρόπους
344 τοῖς φίλοισιν οὐκέτ´ ἦσθα τοῖς πρὶν ὡς πρόσθεν φίλος,
345 δυσπρόσιτος ἔσω τε κλήιθρων σπάνιος; ἄνδρα δ´ οὐ χρεὼν
346 τὸν ἀγαθὸν πράσσοντα μεγάλα τοὺς τρόπους μεθιστάναι,
347 ἀλλὰ καὶ βέβαιον εἶναι τότε μάλιστα τοῖς φίλοις,
348 ἡνίκ´ ὠφελεῖν μάλιστα δυνατός ἐστιν εὐτυχῶν.
349 ταῦτα μέν σε πρῶτ´ ἐπῆλθον, ἵνα σε πρῶθ´ ηὗρον κακόν.

Traduction française :

[300] tant est redoutable cet appareil naval. J'en
avais entendu parler à mon foyer : je l'ai vu, et je garde le
souvenir de l'armée rassemblée sur ces bords.
LE VIEILLARD. Ménélas, ce que tu oses faire est odieux : tu
n'as pas le droit d'agir ainsi.
MÉMiLAS. Va-t'en! tu es trop fidèle à tes maîtres.
LE VIEILLARD. Voilà, certes, un reproche qui m'honore.
MÉNÉLAS. Malheur à toi, si tu fais ce que tu ne dois pas faire!
LE VIEILLARD. Tu ne devais pas ouvrir les tablettes que je portais.
MÉNÉLAS. Ni toi, porter un message fatal à toute la Grèce.
LE VIEILLARD. C'est à d'autres qu'il faut faire cette querelle :
laisse-moi cette lettre.
MÉNÉLAS. Non, je ne te la rendrai pas.
LE VIEILLARD. Et moi, je ne veux pas te la laisser.
MÉNÉLAS. D'un coup de mon sceptre je vais t'ensanglanter la tête.
LE VIEILLARD. Il est glorieux de mourir pour ses maîtres.
MÉNÉLAS. Assez! voilà, pour un esclave, de bien longs discours.
LE VIEILLARD. Au secours, ô mon maître ! Il m'a fait violence
pour m'arracher ta lettre des mains, et il refuse d'écouter la justice.
AGAMEMNON. Eh bien! que signifie ce bruit à ma porte et
ce désordre de paroles?
MÉNÉLAS. C'est moi, et non lui, qu'il faut entendre.
AGAMEMNON. Mais pourquoi, Ménélas, te quereller avec cet
homme, et l'entraîner de force?
MÉNÉLAS. Regarde-moi en face : c'est par là que je veux
commencer mon discours.
AGAMEMNON. Crois-tu donc que j'aie peur de lever les yeux,
moi, fils d'Atrée?
MÉNÉLAS. Vois-tu ces tablettes, dépositaires d'un criminel message?
AGAMEMNON. Je les vois. Mais commence par me les rendre.
MÉNÉLAS. Non, pas avant du moins que j'aie lu à tous les
Grecs ce qu'elles contiennent.
AGAMEMNON. Ainsi tu as brisé le cachet, et tu sais ce que
tu ne devais pas savoir?
MÉNÉLAS. Oui, j'ai découvert ainsi, pour te les faire payer
cher, les perfidies que tu tramais à l'insu de tous.
AGAMEMNON. Où donc as-tu pris cette lettre? Dieux! quelle
impudence!
MÉNÉLAS. J'attendais ta fille, partie d'Argos, et son arrivée
au camp.
AGAMEMNON. De quel droit épier mes actions? N'est-ce pas
le fait d'un impudent?
MÉNÉLAS. J'ai eu cette fantaisie : je ne suis pas ton esclave.
AGAMEMNON. N'est-ce pas odieux? on ne me laissera donc
pas gouverner ma maison?
MÉNÉLAS. C'est que tu ne sais pas ce que tu veux :
aujourd'hui, hier, demain, toujours autre chose.
AGAMEMNON. Tu fais le beau parleur. Quel fléau est une
langue habile aux propos haineux!
MÉNÉLAS. Il n'est rien de plus funeste qu'un esprit irrésolu,
rien de moins sûr pour des amis. Je veux te confondre : ne
t'emporte pas contre les vérités que tu vas entendre ; et moi,
de mon côté, j'y mettrai quelque mesure. Souviens-toi du
temps où tu aspirais à conduire les Grecs contre Troie, quand
tu avais l'air de ne pas désirer cet honneur, et que, au fond
de l'âme, tu en brûlais d'envie. Comme tu étais humble alors !
Tu tendais à chacun la main; ta porte s'ouvrait à qui voulait;
tu offrais à tous, sans exception, même à ceux qui n'en
avaient nul désir, l'occasion de t'adresser la parole : c'est au
prix de ces manèges que tu essayais d'acheter le titre proposé
à l'ambition de tous, convoité par la tienne. Tu reçois
enfin le commandement : tu deviens aussitôt un autre homme.
A tes amis d'hier tu ne témoignes plus la même amitié. On
ne peut t'aborder : tu t'enfermes dans ta maison, et ne te
montres que rarement. Un honnête homme ne doit pas,
quand il devient puissant, changer ainsi de conduite ; mais
c'est alors surtout qu'il doit rester fidèle à ses amis, quand
il peut leur être le plus utile par sa haute fortune. Voilà mon
premier reproche et le premier point où je te trouve coupable.





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Dernière mise à jour : 29/11/2006