HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Ion (tragédie complète)

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Texte grec :

[1500] ἔθνηισκες.
1502 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἰὼ ἰώ· δειναὶ μὲν αἱ τότε τύχαι,
1504 δεινὰ δὲ καὶ τάδ´· ἑλισσόμεσθ´ ἐκεῖθεν
1505 ἐνθάδε δυστυχίαισιν εὐτυχίαις τε πάλιν,
1506 μεθίσταται δὲ πνεύματα.
1508 μενέτω· τὰ πάροιθεν ἅλις κακά· νῦν
1509 δὲ γένοιτό τις οὖρος ἐκ κακῶν, ὦ παῖ.
1510 (ΧΟΡΟΣ) μηδεὶς δοκείτω μηδὲν ἀνθρώπων ποτὲ
1511 ἄελπτον εἶναι πρὸς τὰ τυγχάνοντα νῦν.
1512 (ΙΩΝ) ὦ μεταβαλοῦσα μυρίους ἤδη βροτῶν
1513 καὶ δυστυχῆσαι καὖθις αὖ πρᾶξαι καλῶς
1514 τύχη, παρ´ οἵαν ἤλθομεν στάθμην βίου
1515 μητέρα φονεῦσαι καὶ παθεῖν ἀνάξια.
1516 φεῦ·
1516 ἆρ´ ἐν φαενναῖς ἡλίου περιπτυχαῖς
1517 ἔνεστι πάντα τάδε καθ´ ἡμέραν μαθεῖν;
1518 φίλον μὲν οὖν ς´ εὕρημα, μῆτερ, ηὕρομεν,
1519 καὶ τὸ γένος οὐδὲν μεμπτόν, ὡς ἡμῖν, τόδε·
1520 τὰ δ´ ἄλλα πρὸς σὲ βούλομαι μόνην φράσαι.
1521 δεῦρ´ ἔλθ´· ἐς οὖς γὰρ τοὺς λόγους εἰπεῖν θέλω
1522 καὶ περικαλύψαι τοῖσι πράγμασι σκότον.
1523 ὅρα σύ, μῆτερ, μὴ σφαλεῖς´ ἃ παρθένοις
1524 ἐγγίγνεται νοσήματ´ ἐς κρυπτοὺς γάμους
1525 ἔπειτα τῶι θεῶι προστίθης τὴν αἰτίαν
1526 καὶ τοὐμὸν αἰσχρὸν ἀποφυγεῖν πειρωμένη
1527 Φοίβωι τεκεῖν με φήις, τεκοῦς´ οὐκ ἐκ θεοῦ.
1528 (ΚΡΕΟΥΣΑ) μὰ τὴν παρασπίζουσαν ἅρμασίν ποτε
1529 Νίκην Ἀθάναν Ζηνὶ γηγενεῖς ἔπι,
1530 οὐκ ἔστιν οὐδείς σοι πατὴρ θνητῶν, τέκνον,
1531 ἀλλ´ ὅσπερ ἐξέθρεψε Λοξίας ἄναξ.
1532 (ΙΩΝ) πῶς οὖν τὸν αὑτοῦ παῖδ´ ἔδωκ´ ἄλλωι πατρὶ
1533 Ξούθου τέ φησι παῖδά μ´ ἐκπεφυκέναι;
1534 (ΚΡΕΟΥΣΑ) πεφυκέναι μὲν οὐχί, δωρεῖται δέ σε
1535 αὑτοῦ γεγῶτα· καὶ γὰρ ἂν φίλος φίλωι
1536 δοίη τὸν αὑτοῦ παῖδα δεσπότην δόμων.
1537 (ΙΩΝ) ὁ θεὸς ἀληθὴς ἢ μάτην μαντεύεται;
1538 ἐμοῦ ταράσσει, μῆτερ, εἰκότως φρένα.
1539 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἄκουε δή νυν ἅμ´ ἐσῆλθεν, ὦ τέκνον·
1540 εὐεργετῶν σε Λοξίας ἐς εὐγενῆ
1541 δόμον καθίζει· τοῦ θεοῦ δὲ λεγόμενος
1542 οὐκ ἔσχες ἄν ποτ´ οὔτε παγκλήρους δόμους
1543 οὔτ´ ὄνομα πατρός. πῶς γάρ, οὗ γ´ ἐγὼ γάμους
1544 ἔκρυπτον αὐτὴ καί ς´ ἀπέκτεινον λάθραι;
1545 ὁ δ´ ὠφελῶν σε προστίθης´ ἄλλωι πατρί.
1546 (ΙΩΝ) οὐχ ὧδε φαύλως αὔτ´ ἐγὼ μετέρχομαι,
1547 ἀλλ´ ἱστορήσω Φοῖβον εἰσελθὼν δόμους
1548 εἴτ´ εἰμὶ θνητοῦ πατρὸς εἴτε Λοξίου.
1549 ἔα· τίς οἴκων θυοδόκων ὑπερτελὴς

Traduction française :

[1500] j'ai voulu te faire périr. CRÉUSE. Ah ! nos anciens malheurs et nos malheurs récents, étaient également affreux. Nous sommes tour à tour les jouets de la bonne et de la mauvaise fortune : car les vents sont changeants. Maintenant un souffle plus favorable s'élève : puisse-t-il être durable ! nos maux passés doivent suffire. LE CHOEUR. Que les mortels, à la vue de ce qui se passe ici, apprennent à ne jamais désespérer de leur sort. ION. 1512 Fortune, qui changes sans cesse le sort des mortels et leur dispenses tour à tour le bonheur et le malheur, à quelle terrible alternative m'avais-tu amené, ou de faire périr ma mère, ou de recevoir d'elle le coup fatal ! Dans tous les lieux que le soleil éclaire de ses rayons, ne peut- on pas voir tous les jours de pareils spectacles ? Mais enfin, je retrouve une mère chérie, et ma naissance n'a rien que de glorieux. Cependant il est d'autres choses que je veux dire à toi seule. Approche ; je veux te dire ces paroles à l'oreille, et envelopper ces faits de l'ombre du mystère. Garde-toi, ma mère, après avoir cédé à des amours furtifs, faiblesse fréquente parmi les jeunes filles, de rejeter ensuite ta faute sur le dieu, et, pour échapper à mes reproches, de me prétendre fils d'Apollon, quand je serais fils d'un mortel. CRÉUSE. Non, par Minerve Victorieuse, qui vint jadis sur son char secourir Jupiter contre les Géants, ton père n'est point un mortel, ô mon fils, mais le dieu qui t'a élevé, le puissant Apollon. ION. Comment donc a-t-il donné son enfant à un autre père ? Comment dit-il que je suis fils de Xuthus ? CRÉUSE. Je ne dis pas que tu sois né de Xuthus ; mais le dieu qui est ton père te donne à lui. En effet, un ami peut donner à un ami son propre fils pour héritier. ION. Le dieu est-il véridique, ou son oracle est-il trompeur ? Voilà, ma mère, ce qui trouble mon âme. CRÉUSE. 1539 Écoute, mon fils, ce qui m'est venu à la pensée : Apollon, qui vient d'être ton bienfaiteur, te place dans une famille : déclaré fils du dieu, jamais tu n'aurais pu recueillir tout l'héritage ni le nom d'un père mortel. Ne sais- tu pas que je tins notre union secrète, et t'exposai à la mort? C'est donc par tendresse pour toi que le dieu te donne un autre père. ION. Je ne puis m'en tenir à des preuves aussi légères; mais je vais dans le temple interroger Apollon, et savoir de lui si je suis son fils ou le fils d'un mortel... Mais que vois-je?





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Dernière mise à jour : 8/10/2009