HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Ion (tragédie complète)

ἐκ



Texte grec :

[800] (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) ὄνομα δὲ ποῖον αὐτὸν ὀνομάζει πατήρ;
801 οἶσθ´, ἢ σιωπῆι τοῦτ´ ἀκύρωτον μένει;
802 (ΧΟΡΟΣ) Ἴων´, ἐπείπερ πρῶτος ἤντησεν πατρί·
803 μητρὸς δ´ ὁποίας ἐστὶν οὐκ ἔχω φράσαι.
804 φροῦδος δ´, ἵν´ εἰδῆις πάντα τἀπ´ ἐμοῦ, γέρον,
805 παιδὸς προθύσων ξένια καὶ γενέθλια
806 σκηνὰς ἐς ἱερὰς τῆσδε λαθραίως πόσις,
807 κοινὴν ξυνάψων δαῖτα παιδὶ τῶι νέωι.
808 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) δέσποινα, προδεδόμεσθα (σὺν γὰρ σοὶ νοσῶ)
809 τοῦ σοῦ πρὸς ἀνδρὸς καὶ μεμηχανημένως
810 ὑβριζόμεσθα δωμάτων τ´ Ἐρεχθέως
811 ἐκβαλλόμεσθα. καὶ σὸν οὐ στυγῶν πόσιν
812 λέγω, σὲ μέντοι μᾶλλον ἢ κεῖνον φιλῶν·
813 ὅστις σε γήμας ξένος ἐπεισελθὼν πόλιν
814 καὶ δῶμα καὶ σὴν παραλαβὼν παγκληρίαν
815 ἄλλης γυναικὸς παῖδας ἐκκαρπούμενος
816 λάθραι πέφηνεν· ὡς λάθραι δ´, ἐγὼ φράσω.
817 ἐπεί ς´ ἄτεκνον ἤισθετ´, οὐκ ἔστεργέ σοι
818 ὅμοιος εἶναι τῆς τύχης τ´ ἴσον φέρειν,
819 λαβὼν δὲ δοῦλα λέκτρα νυμφεύσας λάθραι
820 τὸν παῖδ´ ἔφυσεν, ἐξενωμένον δέ τωι
821 Δελφῶν δίδωσιν ἐκτρέφειν. ὁ δ´ ἐν θεοῦ
822 δόμοισιν ἄφετος, ὡς λάθοι, παιδεύεται.
823 νεανίαν δ´ ὡς ἤισθετ´ ἐκτεθραμμένον,
824 ἐλθεῖν ς´ ἔπεισε δεῦρ´ ἀπαιδίας χάριν.
825 κἆιθ´ ὁ θεὸς οὐκ ἐψεύσαθ´, ὅδε δ´ ἐψεύσατο
826 πάλαι τρέφων τὸν παῖδα, κἄπλεκεν πλοκὰς
827 τοιάσδ´· ἁλοὺς μὲν ἀνέφερ´ ἐς τὸν δαίμονα,
828 ἐλθὼν δὲ καὶ τὸν χρόνον ἀμύνεσθαι θέλων
829 τυραννίδ´ αὐτῶι περιβαλεῖν ἔμελλε γῆς.
830 {καινὸν δὲ τοὔνομ´ ἀνὰ χρόνον πεπλασμένον
831 Ἴων, ἰόντι δῆθεν ὅτι συνήντετο.}
832 (ΧΟΡΟΣ) οἴμοι, κακούργους ἄνδρας ὡς ἀεὶ στυγῶ,
833 οἳ συντιθέντες τἄδικ´ εἶτα μηχαναῖς
834 κοσμοῦσι. φαῦλον χρηστὸν ἂν λαβεῖν φίλον
835 θέλοιμι μᾶλλον ἢ κακὸν σοφώτερον.
836 (ΠΡΕΣΒΥΤΗΣ) καὶ τῶνδ´ ἁπάντων ἔσχατον πείσηι κακόν·
837 ἀμήτορ´, ἀναρίθμητον, ἐκ δούλης τινὸς
838 γυναικὸς ἐς σὸν δῶμα δεσπότην ἄγει.
839 ἁπλοῦν ἂν ἦν γὰρ τὸ κακόν, εἰ παρ´ εὐγενοῦς
840 μητρός, πιθών σε, σὴν λέγων ἀπαιδίαν,
841 ἐσώικις´ οἴκους· εἰ δέ σοι τόδ´ ἦν πικρόν,
842 τῶν Αἰόλου νιν χρῆν ὀρεχθῆναι γάμων.
843 ἐκ τῶνδε δεῖ σε δὴ γυναικεῖόν τι δρᾶν.
844 {ἢ γὰρ ξίφος λαβοῦσαν ἢ δόλωι τινὶ
845 ἢ φαρμάκοισι σὸν κατακτεῖναι πόσιν
846 καὶ παῖδα, πρὶν σοὶ θάνατον ἐκ κείνων μολεῖν.
847 εἰ γάρ γ´ ὑφήσεις τοῦδ´, ἀπαλλάξηι βίου.
848 δυοῖν γὰρ ἐχθροῖν εἰς ἓν ἐλθόντοιν στέγος
849 ἢ θάτερον δεῖ δυστυχεῖν ἢ θάτερον.

Traduction française :

[800] LE VIEILLARD. Quel nom a-t-il reçu de son père ? Le sais-tu ? Est-ce une chose encore inconnue ? LE CHOEUR. Il l'appelle Ion, parce qu'il s'est offert le premier aux regards de son père. LE VIEILLARD. Et quelle est la mère ? LE CHOEUR. Je ne puis te le dire, vieillard. Mais pour que tu saches tout ce que je puis t'apprendre, Xuthus est sorti pour offrir un sacrifice destiné à célébrer la naissance de son fils, et l'hospitalité qu'il lui donne ; il est allé dans les tentes sacrées à l'insu de son épouse, pour y donner un festin avec son fils. LE VIEILLARD. 808 O ma maîtresse, ton époux nous trahit (car tes maux sont les miens), il nous outrage avec intention, il nous bannit du palais d'Érechthée. Je n'ai point de haine pour ton époux, mais je t'aime mieux que lui, étranger à notre ville et à ta famille, lui qui, après t'avoir épousée, après avoir recueilli tout ton héritage, a des enfants d'un commerce clandestin avec une autre femme. Ce commerce clandestin, je vais l'expliquer : Lorsque Xuthus te vit stérile, il ne put se résoudre à partager ton infortune ; il s'unit à quelque esclave, dont il eut secrètement ce fils ; il l'envoya au loin, à quelque citoyen de Delphes, pour l'élever ; celui-ci, abandonné dans le temple pour y vivre caché, y reçut l'éducation. Son père, lorsqu'il le sut parvenu à l'âge de l'adolescence, t'engagea à venir consulter l'oracle sur ta stérilité. Le dieu n'a pas menti, c'est lui qui a menti en élevant un fils illégitime et en machinant ses tromperies : si la fraude eût été découverte, il aurait consacré son fils au dieu; si elle réussissait, il se réservait de le dédommager du passe, en lui transmettant sa puissance royale. Et il forge à loisir ce nouveau nom d'Ion, sans doute parce qu'il l'a rencontré au sortir du temple. 832 Oh ! combien je hais les pervers qui font le mal, et qui ensuite le parent de leurs artifices! J'aime mieux pour ami un esprit simple, mais honnête, qu'un méchant à l'esprit délié. Et pour comble de maux, tu verras un homme qui n'a pas de mère, un être méprisable, le fils d'une esclave, faire le maître dans ta maison. Le mal serait moindre sans doute si, faisant valoir auprès de toi le prétexte de ta stérilité, il eût introduit dans ta famille l'enfant d'une femme de noble naissance ; et si le sacrifice était trop pénible pour toi, il aurait dû chercher une nouvelle épouse dans la famille d'Éole. Après un tel outrage, il te faut une vengeance digne de ton sexe ; arme ta main du poignard, dresse quelque piège ou prépare le poison pour faire périr ton époux et son fils, avant qu'eux-mêmes ne te donnent la mort. Si tu faiblis en cette rencontre, tu perdras la vie : 848 de deux ennemis réunis sous le même toit, l'un ou l'autre doit succomber.





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Dernière mise à jour : 8/10/2009