Texte grec :
[1400] Κέκροπος ἐς ἄντρα καὶ Μακρὰς πετρηρεφεῖς.
1401 λείψω δὲ βωμὸν τόνδε, κεἰ θανεῖν με χρή.
1402 (ΙΩΝ) λάζυσθε τήνδε· θεομανὴς γὰρ ἥλατο
1403 βωμοῦ λιποῦσα ξόανα· δεῖτε δ´ ὠλένας.
1404 (ΚΡΕΟΥΣΑ) σφάζοντες οὐ λήγοιτ´ ἄν· ὡς ἀνθέξομαι
1405 καὶ τῆσδε καὶ σοῦ τῶν τ´ ἔσω κεκρυμμένων.
1406 (ΙΩΝ) τάδ´ οὐχὶ δεινά; ῥυσιάζομαι δόλωι.
1407 (ΚΡΕΟΥΣΑ) οὔκ, ἀλλὰ σοῖς φίλοισιν εὑρίσκηι φίλος.
1408 (ΙΩΝ) ἐγὼ φίλος σός; κἆιτά μ´ ἔκτεινες λάθραι;
1409 (ΚΡΕΟΥΣΑ) παῖς γ´, εἰ τόδ´ ἐστὶ τοῖς τεκοῦσι φίλτατον.
1410 (ΙΩΝ) παῦσαι πλέκουσα—λήψομαί ς´ ἐγώ—πλοκάς.
1411 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἐς τοῦθ´ ἱκοίμην, τοῦδε τοξεύω, τέκνον.
1412 (ΙΩΝ) κενὸν τόδ´ ἄγγος ἢ στέγει πλήρωμά τι;
1413 (ΚΡΕΟΥΣΑ) σά γ´ ἔνδυθ´, οἷσί ς´ ἐξέθηκ´ ἐγώ ποτε.
1414 (ΙΩΝ) καὶ τοὔνομ´ αὐτῶν ἐξερεῖς πρὶν εἰσιδεῖν;
1415 (ΚΡΕΟΥΣΑ) κἂν μὴ φράσω γε, κατθανεῖν ὑφίσταμαι.
1416 (ΙΩΝ) λέγ´· ὡς ἔχει τι δεινὸν ἥ γε τόλμα σου.
1417 (ΚΡΕΟΥΣΑ) σκέψασθ´ ὃ παῖς ποτ´ οὖς´ ὕφασμ´ ὕφην´ ἐγώ.
1418 (ΙΩΝ) ποῖόν τι; πολλὰ παρθένων ὑφάσματα.
1419 (ΚΡΕΟΥΣΑ) οὐ τέλεον, οἷον δ´ ἐκδίδαγμα κερκίδος.
1420 (ΙΩΝ) μορφὴν ἔχον τίν´; ὥς με μὴ ταύτηι λάβηις.
1421 (ΚΡΕΟΥΣΑ) Γοργὼν μὲν ἐν μέσοισιν ἠτρίοις πέπλων.
1422 (ΙΩΝ) ὦ Ζεῦ, τίς ἡμᾶς ἐκκυνηγετεῖ πότμος;
1423 (ΚΡΕΟΥΣΑ) κεκρασπέδωται δ´ ὄφεσιν αἰγίδος τρόπον.
1424 (ΙΩΝ) ἰδού·
1424 τόδ´ ἔσθ´ ὕφασμα θέσφαθ´ ὡς εὑρίσκομεν.
1425 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ὦ χρόνιον ἱστῶν παρθένευμα τῶν ἐμῶν.
1426 (ΙΩΝ) ἔστιν τι πρὸς τῶιδ´ ἢ μόνον τόδ´ εὐτυχεῖς;
1427 (ΚΡΕΟΥΣΑ) δράκοντε μαρμαίροντε πάγχρυσον γένυν,
1428 δώρημ´ Ἀθάνας, οἷς τέκν´ ἐντρέφειν λέγει,
1429 Ἐριχθονίου γε τοῦ πάλαι μιμήματα.
1430 (ΙΩΝ) τί δρᾶν, τί χρῆσθαι, φράζε μοι, χρυσώματι;
1431 (ΚΡΕΟΥΣΑ) δέραια παιδὶ νεογόνωι φέρειν, τέκνον.
1432 (ΙΩΝ) ἔνεισιν οἵδε· τὸ δὲ τρίτον ποθῶ μαθεῖν.
1433 (ΚΡΕΟΥΣΑ) στέφανον ἐλαίας ἀμφέθηκά σοι τότε,
1434 ἣν πρῶτ´ Ἀθάνας σκόπελος ἐξηνέγκατο,
1435 ὅς, εἴπερ ἐστίν, οὔποτ´ ἐκλείπει χλόην,
1436 θάλλει δ´, ἐλαίας ἐξ ἀκηράτου γεγώς.
1437 (ΙΩΝ) ὦ φιλτάτη μοι μῆτερ, ἄσμενός ς´ ἰδὼν
1438 πρὸς ἀσμένας πέπτωκα σὰς παρηίδας.
1439 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ὦ τέκνον, ὦ φῶς μητρὶ κρεῖσσον ἡλίου
1440 (συγγνώσεται γὰρ ὁ θεός), ἐν χεροῖν ς´ ἔχω,
1441 ἄελπτον εὕρημ´, ὃν κατὰ γᾶς ἐνέρων
1442 χθονίων μέτα Περσεφόνας τ´ ἐδόκουν ναίειν.
1443 (ΙΩΝ) ἀλλ´, ὦ φίλη μοι μῆτερ, ἐν χεροῖν σέθεν
1444 ὁ κατθανών τε κοὐ θανὼν φαντάζομαι.
1445 (ΚΡΕΟΥΣΑ) ἰὼ ἰὼ λαμπρᾶς αἰθέρος ἀμπτυχαί,
1446 τίν´ αὐδὰν ἀύσω βοάσω; πόθεν μοι
1448 συνέκυρς´ ἀδόκητος ἡδονά;
1449 πόθεν ἐλάβομεν χαράν;
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Traduction française :
[1400] dans la grotte de Cécrops, sous les roches de Macra. Oui, j'abandonne cet autel, dussé-je mourir!
ION.
Qu'on la saisisse! Une fureur divine l'a poussée à quitter cet asile. Chargez ses mains de chaînes.
CRÉUSE.
La mort soule pourra mettre fin à vos violences, car je ne quitterai ni toi, ni ce berceau, ni ce qu'il contient.
ION.
Quelle indignité ! Elle croit s'emparer de moi par ses artifices.
CRÉUSE.
Non ; mais je trouve en toi un être chéri.
ION.
Moi, chéri de toi ! Mais n'as-tu pas voulu m'empoisonner ?
CRÉUSE.
Oui, tu es mon fils ; et c'est ce qu'il y a de plus cher pour une mère.
ION.
1410 Cesse tes artifices; il me sera aisé de te confondre,
CRÉUSE.
Mets-moi à l'épreuve, mon fils, c'est tout ce que je désire.
ION.
Cette corbeille est-elle vide ? ou bien que contient-elle ?
CRÉUSE.
Les langes dans lesquels je t'ai exposé.
ION.
Peux-tu les faire connaître avant de les avoir vus ?
CRÉUSE.
Si je ne le fais, je consens à mourir.
ION.
Parle ; ton assurance a quelque chose d'étrange.
CRÉUSE.
Regarde d'abord cette couverture que j'ai tissue dans ma jeunesse,
ION.
De quel genre est-elle? Il y a bien des tissus que font les jeunes filles.
CRÉUSE.
Le travail en est imparfait et décèle une main novice !
ION.
1420 Ne crois pas m'abuser ainsi. Quelle figure représente-t-elle ?
CRÉUSE.
On voit la Gorgone au milieu du tissu.
ION.
O Jupiter! quel destin me poursuit?
CRÉUSE.
Les franges figurent des serpents, à la manière de l'égide.
ION.
Voilà ! c'est le tissu tel que je le trouve.
CRÉUSE.
O antique ouvrage de mes mains virginales !
ION.
Est-ce le seul objet sur lequel tu puisses si bien rencontrer?
CRÉUSE.
Il y a encore des serpents d'or d'un antique travail.
ION.
Présent de Minerve, qui veut que ces bijoux accompagnent l'enfance.
CRÉUSE.
A l'imitation de l'antique Érichthonius.
ION.
1430 Dans quel but, à quel usage ces bijoux d'or, dis-moi ?
CRÉUSE.
Ils servent de collier, mon fils, à l'enfant nouveau-né.
ION.
Il y est. Et le troisième objet, quel est-il?
CRÉUSE.
Je posai près de toi un rameau d'olivier détaché de l'arbre qui le premier germa sur le rocher de Minerve. S'il y est encore, il n'a pas perdu son vert feuillage ; car il fleurit sur une tige immortelle.
ION.
O ma mère, qu'avec plaisir je te revois, et j'embrasse avec joie ton visage chéri !
CRÉUSE.
O mon fils, ô toi qui m'es plus cher que la lumière du soleil (que le dieu me pardonne ! ), je te presse entre mes bras, bonheur inespéré ! toi que j'ai cru englouti avec les morts dans le sombre séjour de Proserpine !
ION.
Oui, mère chérie, tu m'avais cru mort, et je revis dans tes bras.
LE CHOEUR.
1445 O éther immense et brillant, retentis de mes cris d'allégresse. D'où me vient ce bonheur inespéré ? quel dieu m'a envoyé cette joie ?
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