HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

φεῦ



Texte grec :

[1350] Ἀπόλωλα τάλας, οἴμοι μοι.
Διά μου κεφαλῆς ᾄσσουσ' ὀδύναι,
κατὰ δ' ἐγκέφαλον πηδᾷ σφάκελος.
Σχές, ἀπειρηκὸς σῶμ' ἀναπαύσω.
Ἒ ἔ·
(1355) ὦ στυγνὸν ὄχημ' ἵππειον, ἐμῆς
βόσκημα χερός,
διά μ' ἔφθειρας, κατὰ δ' ἔκτεινας.
Φεῦ φεῦ·
πρὸς θεῶν, ἀτρέμα, δμῶες,
χροὸς ἑλκώδους ἅπτεσθε χεροῖν.
(1360) Τίς ἐφέστηκεν δεξιὰ πλευροῖς;
Πρόσφορά μ' αἴρετε, σύντονα δ' ἕλκετε
τὸν κακοδαίμονα καὶ κατάρατον
πατρὸς ἀμπλακίαις. Ζεῦ Ζεῦ, τάδ' ὁρᾷς;
Ὅδ' ὁ σεμνὸς ἐγὼ καὶ θεοσέπτωρ,
(1365) ὅδ' ὁ σωφροσύνῃ πάντας ὑπερσχών,
προῦπτον ἐς Ἅιδην στείχω, κατ' ἄκρας
ὀλέσας βίοτον, μόχθους δ' ἄλλως
τῆς εὐσεβίας
εἰς ἀνθρώπους ἐπόνησα.
(1370) Αἰαῖ αἰαῖ·
καὶ νῦν ὀδύνα μ' ὀδύνα βαίνει
μέθετέ με, τάλανες
καί μοι θάνατος Παιὰν ἔλθοι.
Προσαπόλλυτ' ἀπόλλυτε τὸν
(1375) δυσδαίμον'·
ὑπ' ἀμφιτόμου λόγχας ἔραμαι
διαμοιρᾶσαι
διά τ' εὐνᾶσαι τὸν ἐμὸν βίοτον.
Ὦ πατρὸς ἐμοῦ δύστανος ἀρά·
μιαιφόνον τι σύγγονον
(1380) παλαιῶν προγεννητόρων
ἐξορίζεται
κακόν, οὐδὲ μένει,
ἔμολέ τ' ἐπ' ἐμέ τί ποτε τὸν οὐδὲν
ὄντ' ἐπαίτιον κακῶν;
Ἰώ μοί μοι·
(1385) τί φῶ; Πῶς ἀπαλλάξω
(1385β) βιοτὰν ἐμὰν
τοῦδ' ἀνάλγητον πάθους;
(1386β) Εἴθε με κοιμάσειε τὸν
δυσδαίμον' Ἅιδα μέλαινα
νύκτερός τ' ἀνάγκα.
(Ἄρτεμις)
Ὦ τλῆμον, οἵᾳ συμφορᾷ συνεζύγης·
(1390) τὸ δ' εὐγενές σε τῶν φρενῶν ἀπώλεσεν.
(Ἱππόλυτος)
Ἔα·
ὦ θεῖον ὀδμῆς πνεῦμα·
καὶ γὰρ ἐν κακοῖς
ὢν ᾐσθόμην σου κἀνεκουφίσθην δέμας·
ἔστ' ἐν τόποισι τοισίδ' (Ἄρτεμις) θεά.
(Ἄρτεμις)
Ὦ τλῆμον, ἔστι, σοί γε φιλτάτη θεῶν.
(Ἱππόλυτος)
(1395) Ὁρᾷς με, δέσποιν', ὡς ἔχω, τὸν ἄθλιον;
(Ἄρτεμις)
Ὁρῶ·
κατ' ὄσσων δ' οὐ θέμις βαλεῖν δάκρυ.
(Ἱππόλυτος)
Οὐκ ἔστι σοι κυναγὸς οὐδ' ὑπηρέτης.
(Ἄρτεμις)
Οὐ δῆτ'·
ἀτάρ μοι προσφιλής γ' ἀπόλλυσαι.
(Ἱππόλυτος)
Οὐδ' ἱππονώμας οὐδ' ἀγαλμάτων φύλαξ.

Traduction française :

[1350] Je meurs. Ô dieux ! les douleurs ravagent ma tête ; les convulsions ébranlent mon cerveau. Arrête ! que mon corps épuisé se repose un instant. Ah ! ah !... Ô char funeste, coursiers que j'ai nourris, élevés de mes mains, c'est vous qui m'avez déchiré, qui m'avez arraché la vie. Hélas ! hélas ! Amis, au nom des dieux, maniez avec précaution les plaies de mon corps. Qui se tient à droite près de mes flancs ? Soulevez doucement mon corps; portez avec des mouvements doux et réguliers un malheureux voué à la vengeance des dieux par l'erreur d'un père. Jupiter, Jupiter, vois-tu ce spectacle? Moi, dont le cœur pur respecta toujours les dieux, moi, qui me distinguai entre tous par ma chasteté, une mort cruelle me précipite au séjour de Pluton. C'est en vain que j'ai pratiqué envers les hommes les pénibles devoirs de la vertu. Ah ! ah ! hélas !... la douleur, la cruelle douleur redouble. — Laissez un infortuné , et que la mort vienne me guérir. Tuez-moi, frappez-moi ! Qui me donnera un glaive pour trancher le fil de mes jours et endormir ma vie? Ô fatale imprécation de mon père! les crimes de mes aïeux, les meurtres commis par mes ancêtres viennent s'accumuler sur ma tête. Pourquoi donc fondent-ils sur moi, qui n'en suis point coupable? Hélas ! que dire? Comment délivrer ma vie de cette souffrance implacable? Puissent mes maux s'endormir dans la nuit de l'enfer, où règne la sombre nécessité ! (DIANE) Infortuné, à quel sort funeste as-tu été attaché? c'est ton cœur généreux qui t'a perdu. (HIPPOLYTE) Ô souffle divin! malgré mes douleurs, je t'ai senti, et je suis soulagé. Oui, la déesse Diane est en ces lieux. (DIANE) Infortuné, c'est elle, la divinité que tu chéris. (HIPPOLYTE) Vois-tu, ma souveraine, l'état déplorable où je suis? (DIANE) Je le vois, mais il n'est pas permis à mes yeux de verser des larmes. (HIPPOLYTE) Ton chasseur, ton serviteur fidèle n'est plus. (DIANE) Hélas ! non ; toi qui m'es si cher, tu péris. (HIPPOLYTE) Il n'est plus, le guide de tes coursiers, le gardien de tes statues.





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Dernière mise à jour : 31/01/2008