HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

φρένα



Texte grec :

[900] (Χορός)
Καὶ μὴν ὅδ' αὐτὸς παῖς σὸς ἐς καιρὸν πάρα
Ἱππόλυτος ·
ὀργῆς δ' ἐξανεὶς κακῆς, ἄναξ
Θησεῦ, τὸ λῷστον σοῖσι βούλευσαι δόμοις.
(Ἱππόλυτος)
(902) Κραυγῆς ἀκούσας σῆς ἀφικόμην, πάτερ,
σπουδῇ·
τὸ μέντοι πρᾶγμ' ὅτῳ στένεις ἔπι
οὐκ οἶδα, βουλοίμην δ' ἂν ἐκ σέθεν κλύειν.
(905) Ἔα, τί χρῆμα; Σὴν δάμαρθ' ὁρῶ, πάτερ,
νεκρόν·
μεγίστου θαύματος τόδ' ἄξιον·
ἣν ἀρτίως ἔλειπον, ἣ φάος τόδε
οὔπω χρόνος παλαιὸς εἰσεδέρκετο.
Τί χρῆμα πάσχει; Τῷ τρόπῳ διόλλυται;
(910) Πάτερ, πυθέσθαι βούλομαι σέθεν πάρα.
Σιγᾷς·
σιωπῆς δ' οὐδὲν ἔργον ἐν κακοῖς·
ἡ γὰρ ποθοῦσα πάντα καρδία κλύειν
κἀν τοῖς κακοῖσι λίχνος οὖσ' ἁλίσκεται.
Οὐ μὴν φίλους γε, κἄτι μᾶλλον ἢ φίλους,
(915) κρύπτειν δίκαιον σάς, πάτερ, δυσπραξίας.
(Θησεύς)
Ὦ πόλλ' ἁμαρτάνοντες ἄνθρωποι μάτην,
τί δὴ τέχνας μὲν μυρίας διδάσκετε
καὶ πάντα μηχανᾶσθε κἀξευρίσκετε,
ἓν δ' οὐκ ἐπίστασθ' οὐδ' ἐθηράσασθέ πω,
(920) φρονεῖν διδάσκειν οἷσιν οὐκ ἔνεστι νοῦς;
(Ἱππόλυτος)
Δεινὸν σοφιστὴν εἶπας, ὅστις εὖ φρονεῖν
τοὺς μὴ φρονοῦντας δυνατός ἐστ' ἀναγκάσαι.
Ἀλλ' οὐ γὰρ ἐν δέοντι λεπτουργεῖς, πάτερ,
δέδοικα μή σου γλῶσσ' ὑπερβάλλῃ κακοῖς.
(Θησεύς)
(925) Φεῦ, χρῆν βροτοῖσι τῶν φίλων τεκμήριον
σαφές τι κεῖσθαι καὶ διάγνωσιν φρενῶν,
ὅστις τ' ἀληθής ἐστιν ὅς τε μὴ φίλος,
δισσάς τε φωνὰς πάντας ἀνθρώπους ἔχειν,
τὴν μὲν δικαίαν, τὴν δ' ὅπως ἐτύγχανεν,
(930) ὡς ἡ φρονοῦσα τἄδικ' ἐξηλέγχετο
πρὸς τῆς δικαίας, κοὐκ ἂν ἠπατώμεθα.
(Ἱππόλυτος)
Ἀλλ' ἦ τις ἐς σὸν οὖς με διαβαλὼν ἔχει
φίλων, νοσοῦμεν δ' οὐδὲν ὄντες αἴτιοι;
Ἔκ τοι πέπληγμαι·
σοὶ γὰρ ἐκπλήσσουσί με
(935) λόγοι παραλλάσσοντες ἔξεδροι φρενῶν.
(Θησεύς)
(936) Φεῦ τῆς βροτείας ποῖ προβήσεται; Φρενός.
Τί τέρμα τόλμης καὶ θράσους γενήσεται;
Εἰ γὰρ κατ' ἀνδρὸς βίοτον ἐξογκώσεται,
ὁ δ' ὕστερος τοῦ πρόσθεν εἰς ὑπερβολὴν
(940) πανοῦργος ἔσται, θεοῖσι προσβαλεῖν χθονὶ
ἄλλην δεήσει γαῖαν, ἣ χωρήσεται
τοὺς μὴ δικαίους καὶ κακοὺς πεφυκότας.
Σκέψασθε δ' ἐς τόνδ', ὅστις ἐξ ἐμοῦ γεγὼς
ᾔσχυνε τἀμὰ λέκτρα κἀξελέγχεται
(945) πρὸς τῆς θανούσης ἐμφανῶς κάκιστος ὤν.
Δεῖξον δ', ἐπειδή γ' ἐς μίασμ' ἐλήλυθα,
τὸ σὸν πρόσωπον δεῦρ' ἐναντίον πατρί.
Σὺ δὴ θεοῖσιν ὡς περισσὸς ὢν ἀνὴρ
ξύνει; Σὺ σώφρων καὶ κακῶν ἀκήρατος;

Traduction française :

[900] (LE CHOEUR) Voici ton fils lui-même, Hippolyte, qui vient à propos. Thésée, calme ta colère, et prends des sentiments favorables pour ta famille. (HIPPOLYTE) (902) En entendant tes cris, mon père, je suis venu à la hâte. Cependant j'ignore la cause de tes gémissements, et je voudrais l'apprendre de toi. Mais que vois-je ? ton épouse sans vie? Voilà qui est bien surprenant : je viens de la quitter vivante, il y a peu de temps. Que lui est-il arrivé? comment est elle morte, mon père? Je désire l'entendre de ta bouche. Mon cœur, impatient de tout apprendre, est avide de détails, même dans le malheur. Tu te tais? Mais le silence ne sert à rien dans la douleur. Non, il n'est pas juste, mon père, de cacher tes souffrances à tes amis, et plus encore qu'à tes amis. (THÉSÉE) O mortels sujets à tant d'erreurs|, à quoi bon enseigner tant d'arts divers? pourquoi tant d'inventions et de découvertes, tandis que vous ignorez et que vous négligez toujours l'art d'enseigner la sagesse aux pervers? (HIPPOLYTE) Ce serait sans doute un maître habile, celui qui saurait contraindre les insensés à écouter la voix de la sagesse. Mais, mon père, ce n'est pas le moment de se livrer à ces discussions subtiles; et je crains que le désespoir ne t'égare. (THÉSÉE) Hélas ! pourquoi les hommes n'ont-ils aucun signe certain pour connaître les cœurs et distinguer les vrais amis? Il faudrait du moins que tous eussent deux voix, dont l'une, sincère, servit à démentir les impostures de l'autre, et pût nous garantir des artifices des méchants. (HIPPOLYTE) Quelqu'un de tes amis m'aurait-il calomnié auprès de toi? je souffrirais sans être coupable. En vérité, je suis saisi de stupeur : le délire et l'égarement de tes discours me troublent moi-même. (THÉSÉE) (936) Ciel ! où aboutiront les excès de l'esprit humain? Quel sera le terme de son audace et de sa témérité? Si en effet sa perversité s'accroît à chaque génération, si les vices des enfants surpassent toujours ceux du père, il faudra que les dieux ajoutent à cette terre un autre monde, qui puisse contenir les méchants et les pervers. Voyez ce monstre, né de mon sang, qui a souillé ma couche, à qui ce corps inanimé reproche trop clairement sa scélératesse ! Souillé d'un tel crime, ose regarder ton père en face. C'est donc toi qui, supérieur aux autres mortels, jouis du commerce des dieux? toi qui es chaste, et pur de toute corruption ?





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Dernière mise à jour : 31/01/2008