HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

γυμνάδος



Texte grec :

[800] (Χορός)
Ζῶσιν, θανούσης μητρὸς ὡς ἄλγιστά σοι.
(Θησεύς)
Τί φῄς; Ὄλωλεν ἄλοχος; Ἐκ τίνος τύχης;
(Χορός)
Βρόχον κρεμαστὸν ἀγχόνης ἀνήψατο.
(Θησεύς)
Λύπῃ παχνωθεῖσ', ἢ ἀπὸ συμφορᾶς τίνος;
(Χορός)
Τοσοῦτον ἴσμεν·
ἄρτι γὰρ κἀγὼ δόμους,
(805) Θησεῦ, πάρειμι σῶν κακῶν πενθήτρια.
(Θησεύς)
(806) Αἰαῖ·
τί δῆτα τοῖσδ' ἀνέστεμμαι κάρα
πλεκτοῖσι φύλλοις, δυστυχὴς θεωρὸς ὤν;
Χαλᾶτε κλῇθρα, πρόσπολοι, πυλωμάτων,
(825) ἐκλύεθ' ἁρμούς, ὡς ἴδω πικρὰν θέαν
(810) γυναικός, ἥ με κατθανοῦσ' ἀπώλεσεν.
(Χορός)
Ἰὼ ἰὼ τάλαινα μελέων κακῶν·
ἔπαθες, εἰργάσω
τοσοῦτον ὥστε τούσδε συγχέαι δόμους,
αἰαῖ τόλμας,
βιαίως θανοῦσ' ἀνοσίῳ τε συμφορᾷ,
(815) σᾶς χερὸς πάλαισμα μελέας.
Τίς ἄρα σάν, τάλαιν', ἀμαυροῖ ζόαν;
(Θησεύς)
Ὤμοι ἐγὼ πόνων·
ἔπαθον, ὦ τάλας,
τὰ μάκιστ' ἐμῶν κακῶν. Ὦ τύχα,
ὥς μοι βαρεῖα καὶ δόμοις ἐπεστάθης,
(820) κηλὶς ἄφραστος ἐξ ἀλαστόρων τινός·
κατακονὰ μὲν οὖν ἀβίοτος βίου.
Κακῶν δ', ὦ τάλας, πέλαγος εἰσορῶ
τοσοῦτον ὥστε μήποτ' ἐκνεῦσαι πάλιν
μηδ' ἐκπερᾶσαι κῦμα τῆσδε συμφορᾶς.
(826) Τίνι λόγῳ, τάλας, τίνι τύχαν σέθεν
βαρύποτμον, γύναι, προσαυδῶν τύχω;
Ὄρνις γὰρ ὥς τις ἐκ χερῶν ἄφαντος εἶ,
πήδημ' ἐς Ἅιδου κραιπνὸν ὁρμήσασά μοι.
(830) Αἰαῖ αἰαῖ, μέλεα μέλεα τάδε πάθη·
πρόσωθεν δέ ποθεν ἀνακομίζομαι
τύχαν δαιμόνων ἀμπλακίαισι τῶν
πάροιθέν τινος.
(Χορός)
Οὐ σοὶ τάδ', ὦναξ, ἦλθε δὴ μόνῳ κακά,
(835) πολλῶν μετ' ἄλλων δ' ὤλεσας κεδνὸν λέχος.
(Θησεύς)
Τὸ κατὰ γᾶς θέλω, τὸ κατὰ γᾶς κνέφας
μετοικεῖν σκότῳ θανών, ὦ τλάμων,
τῆς σῆς στερηθεὶς φιλτάτης ὁμιλίας·
ἀπώλεσας γὰρ μᾶλλον ἢ κατέφθισο.
(840) Τίνος κλύω πόθεν θανάσιμος τύχα,
γύναι, σὰν ἔβα, τάλαινα, κραδίαν;
Εἴποι τις ἂν τὸ πραχθέν, ἢ μάτην ὄχλον
στέγει τύραννον δῶμα προσπόλων ἐμῶν;
Ὤμοι μοι < > σέθεν,
(845) μέλεος, οἷον εἶδον ἄλγος δόμων,
οὐ τλητὸν οὐδὲ ῥητόν. Ἀλλ' ἀπωλόμην·
ἔρημος οἶκος, καὶ τέκν' ὀρφανεύεται.
<Αἰαῖ αἰαῖ,> ἔλιπες ἔλιπες, ὦ φίλα
γυναικῶν ἀρίστα θ' ὁπόσας ὁρᾷ

Traduction française :

[800] (LE CHOEUR) Ils vivent ; mais leur mère a péri de la mort la plus cruelle. (THÉSÉE) Que dis-tu? mon épouse n'est plus? Par quel événement? (LE CHOEUR) Elle-même a formé le lacet auquel elle s'est suspendue. (THÉSÉE) A-t-elle succombé au chagrin, ou à une catastrophe soudaine? (LE CHOEUR) Elle n'est plus, c'est tout ce que je sais : j'arrive moi-même au palais pour prendre part à ton infortune. (THÉSÉE) (806) Hélas ! hélas ! pourquoi cette couronne de feuillages sur ma tête ? Que m'a servi de consulter l'oracle? Esclaves, ouvrez les portes du palais ; que je voie le cruel spectacle d'une épouse dont la mort m'accable. (On ouvre, et l'on voit le corps de Phèdre.) Infortunée, que de malheurs ! Ton supplice et ton acte de désespoir jettent la confusion dans ce palais. O résolution funeste ! ô mort violente ! par un attentat coupable tu n'as pas craint de porter sur toi-même une main meurtrière. Quelle divinité t'a donc conduite à ta perte? O douleur ! ô supplice plus cruel que tous ceux que mon cœur a soufferts ! Ô fortune ! ton bras s'est appesanti sur ma famille et sur moi. Tache inattendue, imprimée sur ma maison par quelque génie malfaisant, désastre qui fait pour moi de la vie un insupportable fardeau ! Je vois devant moi une mer de malheurs si immense, que je ne saurais jamais y échapper, ni surmonter les flots de l'adversité. Malheureuse femme, quelle funeste destinée ! quelle réponse je reçois de toi en t'abordant ! Tel qu'un oiseau qui s'échappe des mains, tu fuis d'un vol rapide vers la demeure des morts. Hélas ! que je suis à plaindre ! C'est dans le passé que remonte l'origine de cette colère des dieux qui fond sur moi, pour punir les fautes d'un de mes ancêtres. (LE CHOEUR) Ô roi, tu n'es pas le seul à qui arrive un pareil malheur ! bien d'autres que toi ont aussi perdu une digne épouse. (THÉSÉE) Je veux descendre aux enfers, privé de ta douce présence; je veux mourir, pour habiter avec toi le séjour ténébreux. C'est moi, plus que toi-même, que tu as perdu. Mais qui m'apprendra la cause qui a porté le coup mortel à ton cœur? M'apprendra-t-on ce qui s'est passé ? ou est-ce en vain que mon palais réunit une foule de serviteurs ? Ah ! quelles douleurs tu me causes ! quel deuil je retrouve dans mon palais ! Qui pourrait le supporter? qui pourrait l'exprimer? Ah ! je suis perdu ! ma maison est déserte, et mes enfants sont orphelins. Tu m'as quitté, tu m'as quitté, ô la plus chère et la meilleure des épouses





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Dernière mise à jour : 31/01/2008