HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

ταῦτ



Texte grec :

[700] Εἰ δ' εὖ γ' ἔπραξα, κάρτ' ἂν ἐν σοφοῖσιν ἦ·
πρὸς τὰς τύχας γὰρ τὰς φρένας κεκτήμεθα.
(Φαίδρα)
Ἦ γὰρ δίκαια ταῦτα κἀξαρκοῦντά μοι,
τρώσασαν ἡμᾶς εἶτα συγχωρεῖν λόγοις;
(Τροφός)
Μακρηγοροῦμεν·
οὐκ ἐσωφρόνουν ἐγώ.
(705) Ἀλλ' ἔστι κἀκ τῶνδ' ὥστε σωθῆναι, τέκνον.
(Φαίδρα)
Παῦσαι λέγουσα·
καὶ τὸ πρὶν γὰρ οὐ καλῶς
παρῄνεσάς μοι κἀπεχείρησας κακά.
Ἀλλ' ἐκποδὼν ἄπελθε καὶ σαυτῆς πέρι
φρόντιζ'·
ἐγὼ γὰρ τἀμὰ θήσομαι καλῶς.
(710) Ὑμεῖς δέ, παῖδες εὐγενεῖς Τροζήνιαι,
τοσόνδε μοι παράσχετ' ἐξαιτουμένῃ,
σιγῇ καλύψαθ' ἁνθάδ' εἰσηκούσατε.
(Χορός)
Ὄμνυμι σεμνὴν Ἄρτεμιν, Διὸς κόρην,
μηδὲν κακῶν σῶν ἐς φάος δείξειν ποτέ.
(Φαίδρα)
(715) Καλῶς ἔλεξας·
ἓν δὲ προτρέπουσ' ἐγὼ
εὕρημα δῆτα τῆσδε συμφορᾶς ἔχω,
ὥστ' εὐκλεᾶ μὲν παισὶ προσθεῖναι βίον
αὐτή τ' ὀνάσθαι πρὸς τὰ νῦν πεπτωκότα.
Οὐ γάρ ποτ' αἰσχυνῶ γε Κρησίους δόμους
(720) οὐδ' ἐς πρόσωπον Θησέως ἀφίξομαι
αἰσχροῖς ἐπ' ἔργοις οὕνεκα ψυχῆς μιᾶς.
(Χορός)
Μέλλεις δὲ δὴ τί δρᾶν ἀνήκεστον κακόν;
(Φαίδρα)
Θανεῖν·
ὅπως δέ, τοῦτ' ἐγὼ βουλεύσομαι.
(Χορός)
Εὔφημος ἴσθι.
(Φαίδρα)
Καὶ σύ γ' εὖ με νουθέτει.
(725) Ἐγὼ δὲ Κύπριν, ἥπερ ἐξόλλυσί με,
ψυχῆς ἀπαλλαχθεῖσα τῇδ' ἐν ἡμέρᾳ
τέρψω·
πικροῦ δ' ἔρωτος ἡσσηθήσομαι.
Ἀτὰρ κακόν γε χἀτέρῳ γενήσομαι
θανοῦσ', ἵν' εἰδῇ μὴ 'πὶ τοῖς ἐμοῖς κακοῖς
(730) ὑψηλὸς εἶναι·
τῆς νόσου δὲ τῆσδέ μοι
κοινῇ μετασχὼν σωφρονεῖν μαθήσεται.
(Χορός)
(732) Ἠλιβάτοις ὑπὸ κευθμῶσι γενοίμαν,
ἵνα με πτεροῦσσαν ὄρνιν
θεὸς ἐν ποταναῖς
ἀγέλαις θείη·
(735) ἀρθείην δ' ἐπὶ πόντιον
κῦμα τᾶς Ἀδριηνᾶς
ἀκτᾶς Ἠριδανοῦ θ' ὕδωρ,
ἔνθα πορφύρεον σταλάσσουσ'
ἐς οἶδμα τάλαιναι
(740) κόραι Φαέθοντος οἴκτῳ δακρύων
τὰς ἠλεκτροφαεῖς αὐγάς.
Ἑσπερίδων δ' ἐπὶ μηλόσπορον ἀκτὰν
ἀνύσαιμι τᾶν ἀοιδῶν,
ἵν' ὁ πορφυρέας ποντομέδων
λίμνας
(745) ναύταις οὐκέθ' ὁδὸν νέμει,
σεμνὸν τέρμονα κυρῶν
οὐρανοῦ, τὸν Ἄτλας ἔχει·
κρῆναί τ' ἀμβρόσιαι χέονται
Ζηνὸς μελάθρων παρὰ κοίταις,

Traduction française :

[700] Si j'avais réussi, on vanterait ma sagesse ; car c'est d'après l'événement qu'on juge de notre prudence. (PHÈDRE) Est-il donc juste, et suffit-il, après m'avoir percé le cœur, de m'apaiser par de douces paroles? (LA NOURRICE) Voilà trop de discours : j'ai eu tort, je l'avoue ; mais, ma fille, même après ce qui s'est passé, on peut encore te sauver. (PHÈDRE) Tais-toi; tu m'as donné jusqu'ici de trop funestes conseils, et tu m'as induite au mal. Fuis donc loin de moi, et songe à toi-même : pour moi, je saurai pourvoir à ce qui me regarde. Quant à vous, nobles filles de Trézène, accordez-moi la seule grâce que je vous demande : c'est d'ensevelir dans le silence tout ce que vous avez entendu ici. (LE CHOEUR) Je jure par l'auguste Diane, fille de Jupiter, de ne jamais rien dévoiler de tes tristes secrets. (PHÈDRE) (715) Cette parole me rassure. Maintenant je ne vois qu'un seul remède à mon malheur pour laisser à mes enfants une vie honorée, et me sauver moi-même, dans la situation critique où je me trouve. Non, jamais je ne déshonorerai ma noble famille, jamais, pour sauver ma vie, je ne reparaîtrai, chargée de honte, aux yeux de Thésée. (LE CHOEUR) Veux-tu donc consommer un mal sans remède ? (PHÈDRE) Je veux mourir : quant au moyen, j'y aviserai. (LE CHOEUR) Écarte ces propos funestes. (PHÈDRE) Et toi, donne-moi de sages conseils. Je vais réjouir Vénus, auteur de ma ruine, en me délivrant aujourd'hui de la vie : je succombe sous les traits cruels de l'amour. Mais ma mort deviendra aussi funeste à un autre : qu'il apprenne à ne pas s'enorgueillir de mes maux ; en partageant à son tour ma souffrance, qu'il s'instruise à la modestie. (LE CHOEUR) (732) Que ne suis-je sous les cavernes profondes, portée sur des ailes, et mêlée par un dieu aux troupes errantes des oiseaux ! Je m'élèverais au-dessus des flots de la mer Adriatique et des eaux de l'Éridan, où les trois sœurs infortunées de Phaéton, pleurant son imprudence, versent des larmes d'ambre transparent, dans les ondes pourprées de leur père ! J'irais aux bords fertiles des Hespérides aux chants mélodieux, où le dieu des mers ne livre plus passage aux nautoniers, et fait respecter l'infranchissable barrière du ciel, que soutient Atlas ; là où des sources d'ambroisie coulent dans le palais de Jupiter,





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Dernière mise à jour : 31/01/2008