HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

χαιρέτω



Texte grec :

[1300] καὶ σῆς γυναικὸς οἶστρον ἢ τρόπον τινὰ
γενναιότητα·
τῆς γὰρ ἐχθίστης θεῶν
ἡμῖν ὅσοισι παρθένειος ἡδονὴ
δηχθεῖσα κέντροις παιδὸς ἠράσθη σέθεν.
Γνώμῃ δὲ νικᾶν τὴν Κύπριν πειρωμένη
(1305) τροφοῦ διώλετ' οὐχ ἑκοῦσα μηχαναῖς,
ἣ σῷ δι' ὅρκων παιδὶ σημαίνει νόσον.
Ὁ δ', ὥσπερ ὢν δίκαιος, οὐκ ἐφέσπετο
λόγοισιν, οὐδ' αὖ πρὸς σέθεν κακούμενος
ὅρκων ἀφεῖλε πίστιν, εὐσεβὴς γεγώς.
(1310) Ἡ δ' εἰς ἔλεγχον μὴ πέσῃ φοβουμένη
ψευδεῖς γραφὰς ἔγραψε καὶ διώλεσεν
δόλοισι σὸν παῖδ', ἀλλ' ὅμως ἔπεισέ σε.
(Θησεύς)
Οἴμοι.
(Ἄρτεμις)
(1313) Δάκνει σε, Θησεῦ, μῦθος; Ἀλλ' ἔχ' ἥσυχος,
τοὐνθένδ' ἀκούσας ὡς ἂν οἰμώξῃς πλέον.
(1315) Ἆρ' οἶσθα πατρὸς τρεῖς ἀρὰς ἔχων σαφεῖς;
Ὧν τὴν μίαν παρεῖλες, ὦ κάκιστε σύ,
ἐς παῖδα τὸν σόν, ἐξὸν εἰς ἐχθρόν τινα.
Πατὴρ μὲν οὖν σοι πόντιος φρονῶν καλῶς
ἔδωχ' ὅσονπερ χρῆν, ἐπείπερ ᾔνεσεν·
(1320) σὺ δ' ἔν τ' ἐκείνῳ κἀν ἐμοὶ φαίνῃ κακός,
ὃς οὔτε πίστιν οὔτε μάντεων ὄπα
ἔμεινας, οὐκ ἤλεγξας, οὐ χρόνῳ μακρῷ
σκέψιν παρέσχες, ἀλλὰ θᾶσσον ἤ σ' ἐχρῆν
ἀρὰς ἀφῆκας παιδὶ καὶ κατέκτανες.
(Θησεύς)
(1325) Δέσποιν', ὀλοίμην.
(Ἄρτεμις)
(1325) Δείν' ἔπραξας, ἀλλ' ὅμως
ἔτ' ἔστι καί σοι τῶνδε συγγνώμης τυχεῖν·
Κύπρις γὰρ ἤθελ' ὥστε γίγνεσθαι τάδε,
πληροῦσα θυμόν. Θεοῖσι δ' ὧδ' ἔχει νόμος·
οὐδεὶς ἀπαντᾶν βούλεται προθυμίᾳ
(1330) τῇ τοῦ θέλοντος, ἀλλ' ἀφιστάμεσθ' ἀεί.
Ἐπεί, σάφ' ἴσθι, Ζῆνα μὴ φοβουμένη
οὐκ ἄν ποτ' ἦλθον ἐς τόδ' αἰσχύνης ἐγὼ
ὥστ' ἄνδρα πάντων φίλτατον βροτῶν ἐμοὶ
θανεῖν ἐᾶσαι. Τὴν δὲ σὴν ἁμαρτίαν
(1335) τὸ μὴ εἰδέναι μὲν πρῶτον ἐκλύει κάκης·
ἔπειτα σὴ θανοῦσ' ἀνήλωσεν γυνὴ
λόγων ἐλέγχους, ὥστε σὴν πεῖσαι φρένα.
Μάλιστα μέν νυν σοὶ τάδ' ἔρρωγεν κακά,
λύπη δὲ κἀμοί·
τοὺς γὰρ εὐσεβεῖς θεοὶ
(1340) θνῄσκοντας οὐ χαίρουσι·
τούς γε μὴν κακοὺς
αὐτοῖς τέκνοισι καὶ δόμοις ἐξόλλυμεν.
(Χορός)
Καὶ μὴν ὁ τάλας ὅδε δὴ στείχει,
σάρκας νεαρὰς ξανθόν τε κάρα
διαλυμανθείς. Ὦ πόνος οἴκων,
(1345) οἷον ἐκράνθη δίδυμον μελάθροις
πένθος θεόθεν καταληπτόν.
(Ἱππόλυτος)
(1347) Αἰαῖ αἰαῖ·
δύστηνος ἐγώ, πατρὸς ὡς ἀδίκου
χρησμοῖς ἀδίκοις διελυμάνθην.

Traduction française :

[1300] et les fureurs de ton épouse, et aussi ses généreux combats. Phèdre, blessée par les traits de la déesse qui m'est le plus odieuse, ainsi qu'à tous les cœurs amis de la virginité, s'est éprise d'amour pour ton fils. Tout en s'efforçant de vaincre Vénus par la raison, elle a succombé malgré elle par les artifices de sa nourrice, qui révéla à ton fils sa passion, sous la foi du serment. Hippolyte, comme cela devait être, ne se laissa pas séduire à ses paroles; et cependant, quand il portait le poids de tes malédictions, il ne voulut pas manquer à son serment, car il était pieux. Pour Phèdre, craignant de se voir trahie, elle a écrit ces lettres calomnieuses qui ont perdu ton fils, et auxquelles tu as ajouté foi. (THÉSÉE) Hélas ! (DIANE) (1313) Thésée, ce récit te déchire ; mais reste tranquille, écoute la suite, et tu gémiras bien plus encore. N'avais-tu pas à réclamer de ton père l'accomplissement de trois vœux? tu en as fait tomber un sur ton fils, cruel, quand tu pouvais le l'aire tomber sur un ennemi. Ton père, Neptune, guidé par la justice, t'a accordé ce qu'il devait, puisqu'il t'avait promis : mais tu t'es montré coupable envers lui et envers moi, toi qui n'as attendu ni les preuves, ni les paroles des devins ; toi qui, au lieu de laisser au temps le soin d'éclaircir tes soupçons, as précipité ta vengeance, et lancé contre ton fils des imprécations qui ont causé sa mort. (THÉSÉE) Ah ! déesse, que je meure! (DIANE) (1325) Ton crime est affreux ; toutefois, tu peux encore en obtenir le pardon. C'est Vénus qui l'a voulu ainsi, pour satisfaire son ressentiment. Telle est la loi des dieux ; aucun d'eux n'ose s'opposer aux désirs et aux volontés d'un autre, mais nous nous cédons mutuellement. Car, sache-le bien, sans la crainte que j'ai de Jupiter, jamais je n'en serais venue à ce degré de honte, de laisser mourir celui de tous les mortels qui m'est le plus cher. Cependant ta faute a pour excuse d'abord l'ignorance, et ensuite la mort de ton épouse, qui a fait disparaître les preuves orales propres à manifester la vérité. Maintenant c'est sur toi que ces maux retombent ; mais l'affliction est aussi pour moi, car la mort des gens de bien ne saurait plaire aux dieux; ce sont les méchants, avec leurs enfants et toute leur race, que nous aimons à abattre. (LE CHOEUR) Le voilà, l'infortuné! on l'apporte; son jeune corps et sa tête blonde sont horriblement défigurés. Ô maison déplorable ! Quel double coup a plongé ce palais dans le deuil ? C'est la main des dieux. (HIPPOLYTE, poussant des cris de douleur) (1347) Ah! ah! hélas! Malheureuse victime des injustes arrêts d'un injuste père !





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Dernière mise à jour : 31/01/2008