HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

μοι



Texte grec :

[1050] Μισθὸς γὰρ οὗτός ἐστιν ἀνδρὶ δυσσεβεῖ.
(Ἱππόλυτος)
Οἴμοι, τί δράσεις; Οὐδὲ μηνυτὴν χρόνον
δέξῃ καθ' ἡμῶν, ἀλλά μ' ἐξελᾷς χθονός;
(Θησεύς)
Πέραν γε πόντου καὶ τόπων Ἀτλαντικῶν,
εἴ πως δυναίμην, ὡς σὸν ἐχθαίρω κάρα.
(Ἱππόλυτος)
(1055) Οὐδ' ὅρκον οὐδὲ πίστιν οὐδὲ μάντεων
φήμας ἐλέγξας ἄκριτον ἐκβαλεῖς με γῆς;
(Θησεύς)
Ἡ δέλτος ἥδε κλῆρον οὐ δεδεγμένη
κατηγορεῖ σου πιστά·
τοὺς δ' ὑπὲρ κάρα
φοιτῶντας ὄρνις πόλλ' ἐγὼ χαίρειν λέγω.
(Ἱππόλυτος)
(1060) Ὦ θεοί, τί δῆτα τοὐμὸν οὐ λύω στόμα,
ὅστις γ' ὑφ' ὑμῶν, οὓς σέβω, διόλλυμαι;
Οὐ δῆτα·
πάντως οὐ πίθοιμ' ἂν οὕς με δεῖ,
μάτην δ' ἂν ὅρκους συγχέαιμ' οὓς ὤμοσα.
(Θησεύς)
Οἴμοι, τὸ σεμνὸν ὥς μ' ἀποκτενεῖ τὸ σόν.
(1065) Οὐκ εἶ πατρῴας ἐκτὸς ὡς τάχιστα γῆς;
(Ἱππόλυτος)
Ποῖ δῆθ' ὁ τλήμων τρέψομαι; Τίνος ξένων
δόμους ἔσειμι, τῇδ' ἐπ' αἰτίᾳ φυγών;
(Θησεύς)
Ὅστις γυναικῶν λυμεῶνας ἥδεται
ξένους κομίζων καὶ ξυνοικούρους κακῶν.
(Ἱππόλυτος)
(1070) Αἰαῖ, πρὸς ἧπαρ·
δακρύων ἐγγὺς τόδε,
εἰ δὴ κακός γε φαίνομαι δοκῶ τε σοί.
(Θησεύς)
Τότε στενάζειν καὶ προγιγνώσκειν σ' ἐχρῆν
ὅτ' ἐς πατρῴαν ἄλοχον ὑβρίζειν ἔτλης.
(Ἱππόλυτος)
Ὦ δώματ', εἴθε φθέγμα γηρύσαισθέ μοι
(1075) καὶ μαρτυρήσαιτ' εἰ κακὸς πέφυκ' ἀνήρ.
(Θησεύς)
Ἐς τοὺς ἀφώνους μάρτυρας φεύγεις σοφῶς·
τὸ δ' ἔργον οὐ λέγον σε μηνύει κακόν.
(Ἱππόλυτος)
Φεῦ·
εἴθ' ἦν ἐμαυτὸν προσβλέπειν ἐναντίον
στάνθ', ὡς ἐδάκρυσ' οἷα πάσχομεν κακά.
(Θησεύς)
(1080) Πολλῷ γε μᾶλλον σαυτὸν ἤσκησας σέβειν
ἢ τοὺς τεκόντας ὅσια δρᾶν δίκαιος ὤν.
(Ἱππόλυτος)
Ὦ δυστάλαινα μῆτερ, ὦ πικραὶ γοναί·
μηδείς ποτ' εἴη τῶν ἐμῶν φίλων νόθος.
(Θησεύς)
Οὐχ ἕλξετ' αὐτόν, δμῶες; Οὐκ ἀκούετε
(1085) πάλαι ξενοῦσθαι τόνδε προυννέποντά με;
(Ἱππόλυτος)
Κλαίων τις αὐτῶν ἆρ' ἐμοῦ γε θίξεται·
σὺ δ' αὐτός, εἴ σοι θυμός, ἐξώθει χθονός.
(Θησεύς)
Δράσω τάδ', εἰ μὴ τοῖς ἐμοῖς πείσῃ λόγοις·
οὐ γάρ τις οἶκτος σῆς μ' ὑπέρχεται φυγῆς.
(Ἱππόλυτος)
(1090) Ἄραρεν, ὡς ἔοικεν·
ὦ τάλας ἐγώ·
ὡς οἶδα μὲν ταῦτ', οἶδα δ' οὐχ ὅπως φράσω.
Ὦ φιλτάτη μοι δαιμόνων Λητοῦς κόρη,
σύνθακε, συγκύναγε, φευξούμεσθα δὴ
κλεινὰς Ἀθήνας. Ἀλλὰ χαιρέτω πόλις
(1095) καὶ γαῖ' Ἐρεχθέως·
ὦ πέδον Τροζήνιον,
ὡς ἐγκαθηβᾶν πόλλ' ἔχεις εὐδαίμονα,
χαῖρ'·
ὕστατον γάρ σ' εἰσορῶν προσφθέγγομαι.
Ἴτ' ὦ νέοι μοι τῆσδε γῆς ὁμήλικες,
προσείπαθ' ἡμᾶς καὶ προπέμψατε χθονός·

Traduction française :

[1050] voilà le prix réservé à l'homme impie. (HIPPOLYTE) Ô dieux ! que vas-tu faire? N'attendras-tu pas les révélations du temps contre moi? Tu me bannis de ma patrie? (THÉSÉE) Et au delà des mers, au delà des bornes atlantiques, si je le pouvais; tant je te hais ! (HIPPOLYTE) Sans écouter ni mes serments, ni ma foi, ni les paroles des devins, me proscriras-tu sans jugement? (THÉSÉE) Ces tablettes, sans avoir besoin des sorts, t'accusent suffisamment : quant aux oiseaux qui volent au-dessus de nos têtes, peu m'importent leurs vains présages. (HIPPOLYTE) (1060) Ô dieux, pourquoi me taire plus longtemps, lorsque je meurs victime de mon respect pour vous? Mais non ; je ne persuaderais pas ceux que je dois convaincre, et je violerais mes serments en vain. (THÉSÉE) Ah ! que ta vertu affectée me fait mourir ! Sors au plus tôt de cette contrée. (HIPPOLYTE) Infortuné, de quel côté tourner mes pas ? De qui recevrai-je l'hospitalité dans mon exil, chargé d'une telle accusation ? (THÉSÉE) De ceux qui se plaisent à accueillir pour hôtes les corrupteurs de femmes, et à vivre avec les méchants. (HIPPOLYTE) Hélas ! mon cœur est atteint d'une douleur mortelle, et je verse des larmes, de penser que tu m'accuses et que je suis coupable à tes yeux. (THÉSÉE) Il fallait gémir et te désespérer, alors que tu outrageais l'épouse de ton père. (HIPPOLYTE) O murs de ce palais, que n'élevez-vous la voix, pour témoigner si je suis un criminel ! (THÉSÉE) Tu invoques des témoins muets? mais celui-ci, tout muet qu'il est, prouve clairement que tu es coupable. (HIPPOLYTE) Ah ! que ne puis-je me contempler moi-même en face, et voir les larmes que je verse sur mon sort ! (THÉSÉE) Tu es en effet beaucoup plus habitué au culte de toi-même , qu'à témoigner à tes parents le pieux respect que tu leur dois. (HIPPOLYTE) Ô ma mère infortunée ! ô funeste naissance ! puisse aucun de mes amis n'être fils d'une étrangère ! (THÉSÉE) Esclaves, que ne l'entraînez-vous de ces lieux? N'avez-vous pas entendu la sentence d'exil que j'ai portée contre lui ? (HIPPOLYTE) Malheur à celui d'entre eux qui portera la main sur moi ! Mais chasse-moi toi-même, si ton cœur est si irrité. (THÉSÉE) Je le ferai, si tu n'obéis à mes ordres; car je n'ai aucune pitié pour ton exil. (Il sort.) (HIPPOLYTE) (1090) L'arrêt est irrévocable, je le vois. Malheureux que je suis, je sais la preuve de mon innocence, et je n'ose la révéler! Ô la plus chère des déesses, fille de Latone, ô ma divine protectrice, avec qui je partageais les plaisirs de la chasse, il me faut donc fuir la glorieuse Athènes! Adieu, cité illustre, adieu, terre d'Érechthée. Ô sol de Trézène, lieux fortunés où s'est passée ma jeunesse, adieu ; c'est la dernière fois que je vous adresse la parole. Et vous, mes jeunes compagnons, de même âge que moi, venez, que vos vœux me suivent, conduisez mes pas hors de cette contrée.





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Dernière mise à jour : 31/01/2008