HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

αἰτίας



Texte grec :

[1150] πέμπετε τῶνδ' ἀπ' οἴκων;
(Χορός)
(1151) Καὶ μὴν ὀπαδὸν Ἱππολύτου τόνδ' εἰσορῶ
σπουδῇ σκυθρωπὸν πρὸς δόμους ὁρμώμενον.
(Ἄγγελος)
Ποῖ γῆς ἄνακτα τῆσδε Θησέα μολὼν
εὕροιμ' ἄν, ὦ γυναῖκες; Εἴπερ ἴστε μοι
(1155) σημήνατ'·
ἆρα τῶνδε δωμάτων ἔσω;
(Χορός)
Ὅδ' αὐτὸς ἔξω δωμάτων πορεύεται.
(Ἄγγελος)
Θησεῦ, μερίμνης ἄξιον φέρω λόγον
σοὶ καὶ πολίταις οἵ τ' Ἀθηναίων πόλιν
ναίουσι καὶ γῆς τέρμονας Τροζηνίας.
(Θησεύς)
(1160) Τί δ' ἔστι; Μῶν τις συμφορὰ νεωτέρα
δισσὰς κατείληφ' ἀστυγείτονας πόλεις;
(Ἄγγελος)
Ἱππόλυτος οὐκέτ' ἔστιν, ὡς εἰπεῖν ἔπος·
Δέδορκε μέντοι φῶς ἐπὶ σμικρᾶς ῥοπῆς.
(Θησεύς)
Πρὸς τοῦ; Δι' ἔχθρας μῶν τις ἦν ἀφιγμένος,
(1165) ὅτου κατῄσχυν' ἄλοχον ὡς πατρὸς βίᾳ;
(Ἄγγελος)
Οἰκεῖος αὐτὸν ὤλεσ' ἁρμάτων ὄχος
ἀραί τε τοῦ σοῦ στόματος, ἃς σὺ σῷ πατρὶ
πόντου κρέοντι παιδὸς ἠράσω πέρι.
(Θησεύς)
Ὦ θεοί. Πόσειδον, ὡς ἄρ' ἦσθ' ἐμὸς πατὴρ
(1170) ὀρθῶς, ἀκούσας τῶν ἐμῶν κατευγμάτων.
Πῶς καὶ διώλετ'; Εἰπέ, τῷ τρόπῳ Δίκης
ἔπαισεν αὐτὸν ῥόπτρον αἰσχύναντ' ἐμέ;
(Ἄγγελος)
(1173) Ἡμεῖς μὲν ἀκτῆς κυμοδέγμονος πέλας
ψήκτραισιν ἵππων ἐκτενίζομεν τρίχας
(1175) κλαίοντες·
ἦλθε γάρ τις ἄγγελος λέγων
ὡς οὐκέτ' ἐν γῇ τῇδ' ἀναστρέψοι πόδα
(Ἱππόλυτος) , ἐκ σοῦ τλήμονας φυγὰς ἔχων.
Ὁ δ' ἦλθε ταὐτὸν δακρύων ἔχων μέλος
ἡμῖν ἐπ' ἀκτάς, μυρία δ' ὀπισθόπους
(1180) φίλων ἅμ' ἔστειχ' ἡλίκων <θ'> ὁμήγυρις.
Χρόνῳ δὲ δήποτ' εἶπ' ἀπαλλαχθεὶς γόων·
Τί ταῦτ' ἀλύω; Πειστέον πατρὸς λόγοις.
Ἐντύναθ' ἵππους ἅρμασι ζυγηφόρους,
δμῶες, πόλις γὰρ οὐκέτ' ἔστιν ἥδε μοι.
(1185) Τοὐνθένδε μέντοι πᾶς ἀνὴρ ἠπείγετο,
καὶ θᾶσσον ἢ λέγοι τις ἐξηρτυμένας
πώλους παρ' αὐτὸν δεσπότην ἐστήσαμεν.
Μάρπτει δὲ χερσὶν ἡνίας ἀπ' ἄντυγος,
αὐταῖσιν ἀρβύλαισιν ἁρμόσας πόδα.
(1190) Καὶ πρῶτα μὲν θεοῖς εἶπ' ἀναπτύξας χέρας·
Ζεῦ, μηκέτ' εἴην εἰ κακὸς πέφυκ' ἀνήρ·
αἴσθοιτο δ' ἡμᾶς ὡς ἀτιμάζει πατὴρ
ἤτοι θανόντας ἢ φάος δεδορκότας.
Κἀν τῷδ' ἐπῆγε κέντρον ἐς χεῖρας λαβὼν
(1195) πώλοις ἁμαρτῇ·
πρόσπολοι δ' ὑφ' ἅρματος
πέλας χαλινῶν εἱπόμεσθα δεσπότῃ
τὴν εὐθὺς Ἄργους κἀπιδαυρίας ὁδόν.
Ἐπεὶ δ' ἔρημον χῶρον εἰσεβάλλομεν,
ἀκτή τις ἔστι τοὐπέκεινα τῆσδε γῆς

Traduction française :

[1150] pourquoi laissez-vous bannir de sa patrie et de sa famille ce malheureux, qui n'a commis aucun crime? (LE CHOEUR) (1151) Mais je vois un compagnon d'Hippolyte, qui, l'air affligé, court en hâte vers le palais. UN MESSAGER. Où pourrai-je trouver le roi de ce pays, Thésée? Femmes, si vous le savez, indiquez-le-moi ; est-il dans ce palais? (LE CHOEUR) Le voici lui-même qui en sort. (LE MESSAGER) Thésée, j'apporte une nouvelle affligeante pour toi, pour les citoyens d'Athènes, et pour les habitants de la terre de Trézène. (THÉSÉE) Qu'y a-t-il ? quelque nouvelle calamité fond-elle sur ces deux villes voisines? (LE MESSAGER) Hippolyte n'est plus; ou du moins il n'a plus que peu d'instants à voir encore la lumière. (THÉSÉE) Quelle main l'a frappé ? est-il tombé sous les coups d'un étranger dont il a violé l'épouse, comme celle de son père? (LE MESSAGER) La cause de sa mort est son propre char, et les imprécations que ta bouche a lancées contre ton fils, en invoquant ton père, le souverain des mers. (THÉSÉE) Ô dieux, ô Neptune, oui, tu es vraiment mon père, puisque tu as exaucé mes imprécations. — Dis-moi comment il a péri, comment le bras de la Justice vengeresse a frappé celui qui m'a déshonoré ? (LE MESSAGER) (1173) Près du rivage battu par les flots, nous étions occupés à peigner les crins de ses coursiers, et nous pleurions ; car déjà on nous avait annoncé qu'Hippolyte ne reverrait plus cette terre, et qu'il était condamné par toi aux rigueurs de l'exil. Bientôt il arrive sur le rivage, s'unissant lui-même à ce concert de larmes : à sa suite marchait une foule nombreuse d'amis de son âge. Enfin, après avoir calmé ses gémissements, «Pourquoi, dit-il, me désoler de cet exil? il faut obéir aux ordres d'un père. Attelez ces coursiers à mon char ; cette ville n'existe plus pour moi.» Aussitôt chacun s'empresse, et, plus vite que la parole, nous amenons à notre maître ses chevaux attelés. Il saisit les rênes sur le cercle placé au-devant du char, et il monte lui-même. Puis s'adressant aux dieux, les mains étendues : « Ô Jupiter, s'écrie-t-il, fais-moi périr si je suis coupable; mais, soit après ma mort, soit pendant que je vois encore le jour, que mon père sache avec quelle indignité il me traite. » En même temps il saisit l'aiguillon, et en presse ses coursiers. Pour nous, ses serviteurs, derrière le char, et non loin des rênes, nous suivions notre maître, sur la route directe d'Argos et d'Épidaure. A peine étions-nous entrés dans la partie déserte, hors des limites de ce pays, s'offre à nous un rivage,





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Dernière mise à jour : 31/01/2008