HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

ἄρξομαι



Texte grec :

[950] Οὐκ ἂν πιθοίμην τοῖσι σοῖς κόμποις ἐγὼ
θεοῖσι προσθεὶς ἀμαθίαν φρονεῖν κακῶς.
Ἤδη νυν αὔχει καὶ δι' ἀψύχου βορᾶς
σίτοις καπήλευ' Ὀρφέα τ' ἄνακτ' ἔχων
βάκχευε πολλῶν γραμμάτων τιμῶν καπνούς·
(955) ἐπεί γ' ἐλήφθης. Τοὺς δὲ τοιούτους ἐγὼ
φεύγειν προφωνῶ πᾶσι·
θηρεύουσι γὰρ
σεμνοῖς λόγοισιν, αἰσχρὰ μηχανώμενοι.
Τέθνηκεν ἥδε·
τοῦτό σ' ἐκσώσειν δοκεῖς;
Ἐν τῷδ' ἁλίσκῃ πλεῖστον, ὦ κάκιστε σύ·
(960) ποῖοι γὰρ ὅρκοι κρείσσονες, τίνες λόγοι
τῆσδ' ἂν γένοιντ' ἄν, ὥστε σ' αἰτίαν φυγεῖν;
Μισεῖν σε φήσεις τήνδε, καὶ τὸ δὴ νόθον
τοῖς γνησίοισι πολέμιον πεφυκέναι·
κακὴν ἄρ' αὐτὴν ἔμπορον βίου λέγεις,
(965) εἰ δυσμενείᾳ σῇ τὰ φίλτατ' ὤλεσεν.
Ἀλλ' ὡς τὸ μῶρον ἀνδράσιν μὲν οὐκ ἔνι,
γυναιξὶ δ' ἐμπέφυκεν; Οἶδ' ἐγὼ νέους,
οὐδὲν γυναικῶν ὄντας ἀσφαλεστέρους,
ὅταν ταράξῃ Κύπρις ἡβῶσαν φρένα·
(970) τὸ δ' ἄρσεν αὐτοὺς ὠφελεῖ προσκείμενον.
Νῦν οὖν τί ταῦτα σοῖς ἁμιλλῶμαι λόγοις
νεκροῦ παρόντος μάρτυρος σαφεστάτου;
Ἔξερρε γαίας τῆσδ' ὅσον τάχος φυγάς,
καὶ μήτ' Ἀθήνας τὰς θεοδμήτους μόλῃς
(975) μήτ' εἰς ὅρους γῆς ἧς ἐμὸν κρατεῖ δόρυ.
Εἰ γὰρ παθών γε σοῦ τάδ' ἡσσηθήσομαι,
οὐ μαρτυρήσει μ' Ἴσθμιος Σίνις ποτὲ
κτανεῖν ἑαυτὸν ἀλλὰ κομπάζειν μάτην,
οὐδ' αἱ θαλάσσῃ σύννομοι Σκιρωνίδες
(980) φήσουσι πέτραι τοῖς κακοῖς μ' εἶναι βαρύν.
(Χορός)
Οὐκ οἶδ' ὅπως εἴποιμ' ἂν εὐτυχεῖν τινα
θνητῶν·
τὰ γὰρ δὴ πρῶτ' ἀνέστραπται πάλιν.
(Ἱππόλυτος)
(983) Πάτερ, μένος μὲν ξύντασίς τε σῶν φρενῶν
δεινή·
τὸ μέντοι πρᾶγμ', ἔχον καλοὺς λόγους,
(985) εἴ τις διαπτύξειεν οὐ καλὸν τόδε.
Ἐγὼ δ' ἄκομψος εἰς ὄχλον δοῦναι λόγον,
ἐς ἥλικας δὲ κὠλίγους σοφώτερος·
ἔχει δὲ μοῖραν καὶ τόδ'·
οἱ γὰρ ἐν σοφοῖς
φαῦλοι παρ' ὄχλῳ μουσικώτεροι λέγειν.
(990) Ὅμως δ' ἀνάγκη, ξυμφορᾶς ἀφιγμένης,
γλῶσσάν μ' ἀφεῖναι. Πρῶτα δ' ἄρξομαι λέγειν
ὅθεν μ' ὑπῆλθες πρῶτον ὡς διαφθερῶν
οὐκ ἀντιλέξοντ'. Εἰσορᾷς φάος τόδε
καὶ γαῖαν·
ἐν τοῖσδ' οὐκ ἔνεστ' ἀνὴρ ἐμοῦ,
(995) οὐδ' ἢν σὺ μὴ φῇς, σωφρονέστερος γεγώς.
Ἐπίσταμαι γὰρ πρῶτα μὲν θεοὺς σέβειν
φίλοις τε χρῆσθαι μὴ ἀδικεῖν πειρωμένοις
ἀλλ' οἷσιν αἰδὼς μήτ' ἐπαγγέλλειν κακὰ
μήτ' ἀνθυπουργεῖν αἰσχρὰ τοῖσι χρωμένοι,·

Traduction française :

[950] Non, je ne crois plus à tes jactances ; je ne suppose pas les dieux jouets de l'ignorance et de l'erreur. Vante-toi désormais, abuse les hommes en t'abstenant de manger de la chair des animaux, suis la trace d'Orphée, fréquente les mystères de Bacchus, et repais-toi des fumées de la science : te voilà démasqué. Je le dis hautement, fuyez ces hypocrites : sous de nobles paroles, ils cachent la bassesse de leurs intrigues. Phèdre n'est plus : crois-tu que sa mort te dérobe au châtiment? mais, misérable, cette mort même dépose contre toi. Eh ! quels serments, quels discours pourraient démentir cet irrécusable témoin, et te justifier du crime dont il t'accuse? Diras-tu qu'elle te haïssait et que le fils d'une étrangère est odieux aux enfants légitimes ? Il fallait donc qu'elle connût bien peu le prix de la vie, si par haine pour toi, elle a sacrifié ce qu'elle avait de plus cher. Mais peut-être l'impudicité naturelle aux femmes n'est pas un défaut des hommes? — Ah ! je connais des jeunes gens qui ne sont pas plus invulnérables que les femmes, lorsque Vénus trouble leur jeune cœur ; mais ils se couvrent du manteau de la fierté virile. Maintenant à quoi bon discuter tes paroles, quand ce cadavre est contre toi le témoin le plus irrécusable? Fuis au plus tôt de cette terre, et ne porte point tes pas vers Athènes fondée par une main divine, ni dans les limites de la contrée soumise à mon empire. Car si je laissais une telle offense impunie, le brigand Sinis, qui infestait l'isthme de Corinthe, ne s'avouerait plus mis à mort par moi, et m'accuserait d'une vaine jactance ; et les rochers que la mer vit naître des ossements de Sciron ne témoigneraient plus que je suis le fléau des méchants. (LE CHOEUR) Comment pourrais-je appeler aucun mortel heureux, quand la destinée des rois est sujette à de telles révolutions? (HIPPOLYTE) (983) Mon père, ta colère et les transports de ton âme sont terribles : cette accusation, dont les apparences me sont contraires, si on l'examinait de près, n'aurait plus la même force. Je suis peu fait à parler devant la foule ; devant un petit nombre d'auditeurs et d'hommes de mon âge, je serais plus habile. Et ce n'est pas sans raison ; car ceux qui sont méprisés des sages sont ceux dont la parole charme le mieux la multitude. Cependant quand le malheur fond sur moi, il me faut rompre le silence. Et d'abord je commence par le premier reproche que tu as dirigé contre moi, comme pour m'accabler, sans que j'aie rien à répondre. Tu vois l'astre du jour, et-la terre? entre tous ceux qu'elle porte, il n'est point, malgré tes accusations, d'homme plus pur que moi. Je sais avant tout honorer les dieux ; j'ai des amis incapables de faire le mal, et dont l'honneur rougirait de demander de honteux services, ou d'en rendre d'également honteux.





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Dernière mise à jour : 31/01/2008