HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

φρονεῖν



Texte grec :

[1000] οὐκ ἐγγελαστὴς τῶν ὁμιλούντων, πάτερ,
ἀλλ' αὑτὸς οὐ παροῦσι κἀγγὺς ὢν φίλοις.
Ἑνὸς δ' ἄθικτος, ᾧ με νῦν ἔχειν δοκεῖς·
λέχους γὰρ ἐς τόδ' ἡμέρας ἁγνὸν δέμας·
οὐκ οἶδα πρᾶξιν τήνδε πλὴν λόγῳ κλύων
(1005) γραφῇ τε λεύσσων·
οὐδὲ ταῦτα γὰρ σκοπεῖν
πρόθυμός εἰμι, παρθένον ψυχὴν ἔχων.
Καὶ δὴ τὸ σῶφρον τοὐμὸν οὐ πείθει σ'·
ἴτω·
δεῖ δή σε δεῖξαι τῷ τρόπῳ διεφθάρην.
Πότερα τὸ τῆσδε σῶμ' ἐκαλλιστεύετο
(1010) πασῶν γυναικῶν; Ἢ σὸν οἰκήσειν δόμον
ἔγκληρον εὐνὴν προσλαβὼν ἐπήλπισα;
Μάταιος ἆρ' ἦν, οὐδαμοῦ μὲν οὖν φρενῶν.
Ἀλλ' ὡς τυραννεῖν ἡδὺ τοῖσι σώφροσιν;
Ἥκιστ', ἐπεί τοι τὰς φρένας διέφθορεν
(1015) θνητῶν ὅσοισιν ἁνδάνει μοναρχία.
Ἐγὼ δ' ἀγῶνας μὲν κρατεῖν Ἑλληνικοὺς
πρῶτος θέλοιμ' ἄν, ἐν πόλει δὲ δεύτερος
σὺν τοῖς ἀρίστοις εὐτυχεῖν ἀεὶ φίλοις·
πράσσειν τε γὰρ πάρεστι, κίνδυνός τ' ἀπὼν
(1020) κρείσσω δίδωσι τῆς τυραννίδος χάριν.
Ἓν οὐ λέλεκται τῶν ἐμῶν, τὰ δ' ἄλλ' ἔχεις·
εἰ μὲν γὰρ ἦν μοι μάρτυς οἷός εἰμ' ἐγὼ
καὶ τῆσδ' ὁρώσης φέγγος ἠγωνιζόμην,
ἔργοις ἂν εἶδες τοὺς κακοὺς διεξιών·
(1025) νῦν δ' ὅρκιόν σοι Ζῆνα καὶ πέδον χθονὸς
ὄμνυμι τῶν σῶν μήποθ' ἅψασθαι γάμων
μηδ' ἂν θελῆσαι μηδ' ἂν ἔννοιαν λαβεῖν.
Ἦ τἄρ' ὀλοίμην ἀκλεὴς ἀνώνυμος
ἄπολις ἄοικος, φυγὰς ἀλητεύων χθόνα,
(1030) καὶ μήτε πόντος μήτε γῆ δέξαιτό μου
σάρκας θανόντος, εἰ κακὸς πέφυκ' ἀνήρ.
Τί δ' ἥδε δειμαίνουσ' ἀπώλεσεν βίον
οὐκ οἶδ', ἐμοὶ γὰρ οὐ θέμις πέρα λέγειν·
ἐσωφρόνησε δ' οὐκ ἔχουσα σωφρονεῖν,
(1035) ἡμεῖς δ' ἔχοντες οὐ καλῶς ἐχρώμεθα.
(Χορός)
(1036) Ἀρκοῦσαν εἶπας αἰτίας ἀποστροφήν,
ὅρκους παρασχών, πίστιν οὐ σμικράν, θεῶν.
(Θησεύς)
Ἆρ' οὐκ ἐπῳδὸς καὶ γόης πέφυχ' ὅδε,
ὃς τὴν ἐμὴν πέποιθεν εὐοργησίᾳ
(1040) ψυχὴν κρατήσειν, τὸν τεκόντ' ἀτιμάσας;
(Ἱππόλυτος)
Καὶ σοῦ γε ταὐτὰ κάρτα θαυμάζω, πάτερ·
εἰ γὰρ σὺ μὲν παῖς ἦσθ', ἐγὼ δὲ σὸς πατήρ,
ἔκτεινά τοί σ' ἂν κοὐ φυγαῖς ἐζημίουν,
εἴπερ γυναικὸς ἠξίους ἐμῆς θιγεῖν.
(Θησεύς)
(1045) Ὡς ἄξιον τόδ' εἶπας·
οὐχ οὕτω θανῇ,
ὥσπερ σὺ σαυτῷ τόνδε προύθηκας νόμον·
ταχὺς γὰρ Ἅιδης ῥᾷστος ἀνδρὶ δυστυχεῖ·
ἀλλ' ἐκ πατρῴας φυγὰς ἀλητεύων χθονὸς
ξένην ἐπ' αἶαν λυπρὸν ἀντλήσεις βίον.

Traduction française :

[1000] Je ne tourne pas mes amis en ridicule, mais je suis le même pour eux, absents ou présents. Enfin, s'il est un crime dont je sois innocent, c'est celui dont tu me crois convaincu. Jusqu'à ce jour, mon corps est resté pur du commerce des femmes ; je ne connais les plaisirs de l'amour que de nom, et par les peintures que j'en ai vues ; et je n'ai aucun goût pour ces spectacles, car j'ai encore la virginité de l'âme. Peut être ma chasteté ne peut te convaincre ; mais c'est à toi de montrer comment je me suis corrompu. Serait-ce que sa beauté surpassait celle de toutes les femmes? ou bien espérais-je hériter de ton trône, et te remplacer dans ton lit ? J'aurais été fou, et complètement dépourvu de sens. Diras-tu que la royauté a des charmes ? Nullement pour les sages ; et le pouvoir des rois ne plaît qu'à ceux dont il a corrompu le cœur. Je voudrais vaincre et occuper le premier rang dans les combats de la Grèce; dans la cité, le second rang me suffît, avec l'amitié des gens de bien, pour être heureux. Ce bonheur est en ma puissance, et l'absence du danger me donne plus de joie que le souverain pouvoir. Sur un seul point j'ai gardé le silence : je t'ai dit tout le reste. Si j'avais un témoin qui pût dire ce que je suis, si je me défendais en présence de Phèdre encore vivante, les faits feraient paraître les coupables à tes recherches. Mais j'en jure par Jupiter, gardien des serments, et par cette terre qui me porte, jamais je n'attentai sur le lit paternel, jamais je n'en eus le désir, jamais je n'en conçus la pensée. Que je meure obscur et sans nom, sans patrie, sans famille, errant, proscrit de ma terre natale ; que la terre et la mer rejettent de leur sein mon corps privé de sépulture, si j'ai commis le forfait qu'on m'impute. Quant à Phèdre, si la crainte l'a portée à se donner la mort, c'est ce que j'ignore ; il ne m'est pas permis d'en dire davantage. Elle a été avisée, ne pouvant être chaste : mais moi qui ai la chasteté, j'ai manqué de prudence. (LE CHOEUR) (1036) Tu t'es suffisamment justifié d'une odieuse accusation, en prenant les dieux à témoin de tes serments. (THÉSÉE) N'est-ce pas un enchanteur et un faiseur de prodiges, pour espérer fléchir mon âme à force de soumission, après m'avoir indignement outragé? (HIPPOLYTE) De ta part, mon père, une chose m'étonne : si tu étais mon fils, et moi ton père, je t'aurais donné la mort, au lieu de te punir de l'exil, si tu avais osé porter sur mon épouse une main criminelle. (THÉSÉE) Combien cet arrêt est juste ! Mais tu ne mourras pas en vertu de la loi que tu t'imposes toi-même : une prompte mort doit en effet plaire au malheureux. Mais, errant exilé de ta patrie, tu traîneras une vie misérable sur une terre étrangère :





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Dernière mise à jour : 31/01/2008