HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

Πάτερ



Texte grec :

[1250] ἀτὰρ τοσοῦτόν γ' οὐ δυνήσομαί ποτε,
τὸν σὸν πιθέσθαι παῖδ' ὅπως ἐστὶν κακός,
οὐδ' εἰ γυναικῶν πᾶν κρεμασθείη γένος
καὶ τὴν ἐν Ἴδῃ γραμμάτων πλήσειέ τις
πεύκην·
ἐπεί νιν ἐσθλὸν ὄντ' ἐπίσταμαι.
(Χορός)
(1255) Αἰαῖ, κέκρανται συμφορὰ νέων κακῶν,
οὐδ' ἔστι μοίρας τοῦ χρεών τ' ἀπαλλαγή.
(Θησεύς)
Μίσει μὲν ἀνδρὸς τοῦ πεπονθότος τάδε
λόγοισιν ἥσθην τοῖσδε·
νῦν δ' αἰδούμενος
θεούς τ' ἐκεῖνόν θ', οὕνεκ' ἐστὶν ἐξ ἐμοῦ,
(1260) οὔθ' ἥδομαι τοῖσδ' οὔτ' ἐπάχθομαι κακοῖς.
(Ἄγγελος)
Πῶς οὖν; Κομίζειν, ἢ τί χρὴ τὸν ἄθλιον
δράσαντας ἡμᾶς σῇ χαρίζεσθαι φρενί;
Φρόντιζ'·
ἐμοῖς δὲ χρώμενος βουλεύμασιν
οὐκ ὠμὸς ἐς σὸν παῖδα δυστυχοῦντ' ἔσῃ.
(Θησεύς)
(1265) Κομίζετ' αὐτόν, ὡς ἰδὼν ἐν ὄμμασιν
(1267) λόγοις τ' ἐλέγξω δαιμόνων τε συμφοραῖς.
(1266) Τὸν τἄμ' ἀπαρνηθέντα μὴ χρᾶναι λέχη
(Χορός)
(1268) Σὺ τὰν θεῶν ἄκαμπτον φρένα καὶ βροτῶν
ἄγεις, Κύπρι, σὺν δ'
(1270) ὁ ποικιλόπτερος ἀμφιβαλὼν
ὠκυτάτῳ πτερῷ.
Ποτᾶται δὲ γαῖαν εὐάχητόν θ'
ἁλμυρὸν ἐπὶ πόντον,
θέλγει δ' Ἔρως ᾧ μαινομένᾳ κραδίᾳ
(1275) πτανὸς ἐφορμάσῃ χρυσοφαής,
φύσιν ὀρεσκόων σκύμνων πελαγίων θ'
ὅσα τε γᾶ τρέφει
τά τ' αἰθόμενος ἅλιος δέρκεται,
(1280) ἄνδρας τε·
συμπάντων βασιληίδα τιμάν,
Κύπρι, τῶνδε μόνα κρατύνεις.
(Ἄρτεμις)
(1283) Σὲ τὸν εὐπατρίδην Αἰγέως κέλομαι
παῖδ' ἐπακοῦσαι·
(1285) Λητοῦς δὲ κόρη σ' Ἄρτεμις αὐδῶ.
Θησεῦ, τί τάλας τοῖσδε συνήδῃ,
παῖδ' οὐχ ὁσίως σὸν ἀποκτείνας
ψευδέσι μύθοις ἀλόχου πεισθεὶς
ἀφανῆ; Φανερὰν δ' ἔσχεθες ἄτην.
(1290) Πῶς οὐχ ὑπὸ γῆς τάρταρα κρύπτεις
δέμας αἰσχυνθείς,
ἢ πτηνὸς ἄνω μεταβὰς βίοτον
πήματος ἔξω πόδα τοῦδ' ἀνέχεις;
Ὡς ἔν γ' ἀγαθοῖς ἀνδράσιν οὔ σοι
(1295) κτητὸν βιότου μέρος ἐστίν.
Ἄκουε, Θησεῦ, σῶν κακῶν κατάστασιν.
Καίτοι προκόψω γ' οὐδέν, ἀλγυνῶ δέ σε·
ἀλλ' ἐς τόδ' ἦλθον, παιδὸς ἐκδεῖξαι φρένα
τοῦ σοῦ δικαίαν, ὡς ὑπ' εὐκλείας θάνῃ,

Traduction française :

[1250] mais je ne pourrai jamais croire que ton fils est un méchant ; non, quand toutes les femmes se pendraient, quand on ferait des pins du mont Ida autant de tablettes accusatrices, je resterais convaincu de son innocence. (LE CHOEUR) Hélas! voilà ces nouveaux malheurs qui devaient combler tous les autres. Contre le destin et la nécessité, il n'est pas de refuge. (THÉSÉE) Ma haine pour ce perfide m'a fait d'abord entendre ce récit avec quelque joie ; mais par respect pour les dieux, et par égard pour celui-ci, qui est né de moi, je ne puis ni me réjouir ni m'affliger de ce malheur. (LE MESSAGER) Eh bien donc, faut-il le transporter ici? ou comment devons-nous le traiter pour te plaire? Songes-y. Mais si tu veux m'en croire, tu ne te montreras pas cruel envers ton fils dans le malheur. (THÉSÉE) Qu'on le transporte en ces lieux; je veux le voir en face : lui qui niait avoir souillé mon lit, je veux le confondre et par mes paroles, et par le châtiment que les dieux lui ont envoyé. (LE CHOEUR) (1268) C'est toi, Vénus, qui gouvernes à ton gré le cœur inflexible des dieux et celui des mortels ; et, à ta suite, l'enfant ailé parcourt l'univers d'un vol rapide : il plane sur la terre et sur la mer retentissante; l'Amour, quand, le cœur en délire, il s'élance dans les airs, brillant de l'éclat de l'or, adoucit la nature sauvage des animaux des montagnes, de ceux qui peuplent la mer, ou que nourrit la terre, que l'ardent soleil éclaire de ses rayons ; il adoucit aussi les hommes. Entre tous ces êtres, Vénus, tu possèdes seule les honneurs de la royauté. (DIANE) (1283) Noble fils d'Égée, je t'ordonne d'entendre ton fils : c'est la fille de Latone, c'est Diane qui te parle. Thésée, ô malheureux, pourquoi te réjouir des maux dont tu es l'auteur ? Après avoir fait mourir injustement ton fils, et t'être laissé abuser par les calomnies de ton épouse, après avoir causé des malheurs trop certains pour des soupçons imaginaires, pourquoi ne caches-tu pas ta honte avec toi dans les profonds abîmes du Tartare ? ou que ne t'élances-tu dans les airs, sur des ailes, loin du désastre qui est ton ouvrage? car il ne t'est plus permis de vivre parmi les hommes justes. Écoute, Thésée, contemple le tableau de tes infortunes ; et quoique ce soit sans profit, je te laisserai du moins des regrets. Je suis venue en ces lieux pour faire connaître l'innocence de ton fils, et la gloire qui entoure sa mort,





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Dernière mise à jour : 31/01/2008