HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

Ζηνὸς



Texte grec :

[1200] πρὸς πόντον ἤδη κειμένη Σαρωνικόν.
Ἔνθεν τις ἠχὼ χθόνιος ὡς βροντὴ Διὸς
βαρὺν βρόμον μεθῆκε, φρικώδη κλύειν·
ὀρθὸν δὲ κρᾶτ' ἔστησαν οὖς τ' ἐς οὐρανὸν
ἵπποι·
παρ' ἡμῖν δ' ἦν φόβος νεανικὸς
(1205) πόθεν ποτ' εἴη φθόγγος. Ἐς δ' ἁλιρρόθους
ἀκτὰς ἀποβλέψαντες ἱερὸν εἴδομεν
κῦμ' οὐρανῷ στηρίζον, ὥστ' ἀφῃρέθη
Σκίρωνος ἀκτὰς ὄμμα τοὐμὸν εἰσορᾶν,
ἔκρυπτε δ' Ἰσθμὸν καὶ πέτραν Ἀσκληπιοῦ.
(1210) Κἄπειτ' ἀνοιδῆσάν τε καὶ πέριξ ἀφρὸν
πολὺν καχλάζον ποντίῳ φυσήματι
χωρεῖ πρὸς ἀκτὰς οὗ τέθριππος ἦν ὄχος.
Αὐτῷ δὲ σὺν κλύδωνι καὶ τρικυμίᾳ
κῦμ' ἐξέθηκε ταῦρον, ἄγριον τέρας·
(1215) οὗ πᾶσα μὲν χθὼν φθέγματος πληρουμένη
φρικῶδες ἀντεφθέγγετ', εἰσορῶσι δὲ
κρεῖσσον θέαμα δεργμάτων ἐφαίνετο.
Εὐθὺς δὲ πώλοις δεινὸς ἐμπίπτει φόβος.
Καὶ δεσπότης μὲν ἱππικοῖσιν ἤθεσιν
(1220) πολὺς ξυνοικῶν ἥρπασ' ἡνίας χεροῖν,
ἕλκει δὲ κώπην ὥστε ναυβάτης ἀνήρ,
ἱμᾶσιν ἐς τοὔπισθεν ἀρτήσας δέμας·
αἱ δ' ἐνδακοῦσαι στόμια πυριγενῆ γνάθοις
βίᾳ φέρουσιν, οὔτε ναυκλήρου χερὸς
(1225) οὔθ' ἱπποδέσμων οὔτε κολλητῶν ὄχων
μεταστρέφουσαι. Κεἰ μὲν ἐς τὰ μαλθακὰ
γαίας ἔχων οἴακας εὐθύνοι δρόμον,
προυφαίνετ' ἐς τὸ πρόσθεν, ὥστ' ἀναστρέφειν,
ταῦρος, φόβῳ τέτρωρον ἐκμαίνων ὄχον·
(1230) εἰ δ' ἐς πέτρας φέροιντο μαργῶσαι φρένας,
σιγῇ πελάζων ἄντυγι ξυνείπετο,
ἐς τοῦθ' ἕως ἔσφηλε κἀνεχαίτισεν
ἁψῖδα πέτρῳ προσβαλὼν ὀχήματος.
Σύμφυρτα δ' ἦν ἅπαντα·
σύριγγές τ' ἄνω
(1235) τροχῶν ἐπήδων ἀξόνων τ' ἐνήλατα,
αὐτὸς δ' ὁ τλήμων ἡνίαισιν ἐμπλακεὶς
δεσμὸν δυσεξήνυστον ἕλκεται δεθείς,
σποδούμενος μὲν πρὸς πέτραις φίλον κάρα
θραύων τε σάρκας, δεινὰ δ' ἐξαυδῶν κλύειν·
(1240) Στῆτ', ὦ φάτναισι ταῖς ἐμαῖς τεθραμμέναι,
μή μ' ἐξαλείψητ'·
ὦ πατρὸς τάλαιν' ἀρά.
Τίς ἄνδρ' ἄριστον βούλεται σῶσαι παρών;
Πολλοὶ δὲ βουληθέντες ὑστέρῳ ποδὶ
ἐλειπόμεσθα. Χὠ μὲν ἐκ δεσμῶν λυθεὶς
(1245) τμητῶν ἱμάντων οὐ κάτοιδ' ὅτῳ τρόπῳ
πίπτει, βραχὺν δὴ βίοτον ἐμπνέων ἔτι·
ἵπποι δ' ἔκρυφθεν καὶ τὸ δύστηνον τέρας
ταύρου λεπαίας οὐ κάτοιδ' ὅποι χθονός.
Δοῦλος μὲν οὖν ἔγωγε σῶν δόμων, ἄναξ,

Traduction française :

[1200] à l'entrée même du golfe Saronique. Là, tout à coup un bruit comme un tonnerre souterrain de Jupiter éclate avec un fracas terrible, et à faire frissonner. Les chevaux dressent la tête et les oreilles; une vive frayeur nous saisit, ignorant d'où venait ce bruit : mais, en regardant vers le rivage de la mer, nous voyons s'élever jusqu'au ciel une vague immense, qui dérobe à nos yeux la vue des plages de Sciron; elle cache l'isthme et le rocher d'Esculape : puis elle se gonfle, et lance à l'entour avec fracas des flots d'écume poussés par le souffle de la mer; elle s'abat sur le rivage où était le char d'Hippolyte, et, se brisant et crevant comme un orage, elle vomit un taureau, monstre sauvage dont les affreux mugissements font retentir tous les lieux d'alentour; spectacle dont les yeux ne pouvaient supporter l'horreur. Soudain un effroi terrible s'empare des coursiers : leur maître, si exercé à les conduire, saisit les rênes, les tire à lui comme un matelot qui meut la rame, et les entrelace à son propre corps ; mais les chevaux effrayés mordent leur frein, s'emportent, et ne connaissent plus ni la main de leur conducteur, ni les rênes, ni le char. Si, les guides en main, il s'efforçait de diriger leur course dans des chemins unis, le monstre apparaissait au-devant d'eux pour faire reculer le char, en jetant l'épouvante au milieu de l'attelage : s'élançaient-ils furieux à travers les rochers, il se glissait le long du char, et suivait les chevaux en silence; jusqu'à ce qu'enfin la roue heurte contre le roc, le char se brise, et Hippolyte est renversé. Tout est dans la confusion ; les rayons des roues et les chevilles des essieux volent en éclats. Cependant l'infortuné, embarrassé dans les rênes, sans pouvoir se dégager de ces liens funestes, était traîné à travers les rochers, qui lui brisaient la tête et déchiraient son corps. «Arrêtez, criait-il d'une voix lamentable, coursiers que j'ai nourris avec tant de soin! épargnez votre maître. Terribles imprécations de mon père! Qui viendra délivrer un innocent du supplice? » Nous voulions voler à son secours, mais nous restions en arrière. Enfin les rênes se brisent, je ne sais comment; dégagé de ses liens, il tombe, près de rendre le dernier soupir. A l'instant les chevaux et le monstre ont disparu je ne sais où, derrière les montagnes. Pour moi, ô roi, je suis un esclave de ta maison ;





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Dernière mise à jour : 31/01/2008