HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

Ζεὺς



Texte grec :

[400] Τρίτον δ', ἐπειδὴ τοισίδ' οὐκ ἐξήνυτον
Κύπριν κρατῆσαι, κατθανεῖν ἔδοξέ μοι,
κράτιστον οὐδεὶς ἀντερεῖ βουλευμάτων.
Ἐμοὶ γὰρ εἴη μήτε λανθάνειν καλὰ
μήτ' αἰσχρὰ δρώσῃ μάρτυρας πολλοὺς ἔχειν.
(405) Τὸ δ' ἔργον ᾔδη τὴν νόσον τε δυσκλεᾶ,
γυνή τε πρὸς τοῖσδ' οὖσ' ἐγίγνωσκον καλῶς,
μίσημα πᾶσιν. Ὡς ὄλοιτο παγκάκως
ἥτις πρὸς ἄνδρας ἤρξατ' αἰσχύνειν λέχη
πρώτη θυραίους. Ἐκ δὲ γενναίων δόμων
(410) τόδ' ἦρξε θηλείαισι γίγνεσθαι κακόν·
ὅταν γὰρ αἰσχρὰ τοῖσιν ἐσθλοῖσιν δοκῇ,
ἦ κάρτα δόξει τοῖς κακοῖς γ' εἶναι καλά.
Μισῶ δὲ καὶ τὰς σώφρονας μὲν ἐν λόγοις,
λάθρᾳ δὲ τόλμας οὐ καλὰς κεκτημένας·
(415) αἳ πῶς ποτ', ὦ δέσποινα ποντία Κύπρι,
βλέπουσιν ἐς πρόσωπα τῶν ξυνευνετῶν
οὐδὲ σκότον φρίσσουσι τὸν ξυνεργάτην
τέραμνά τ' οἴκων μή ποτε φθογγὴν ἀφῇ;
Ἡμᾶς γὰρ αὐτὸ τοῦτ' ἀποκτείνει, φίλαι,
(420) ὡς μήποτ' ἄνδρα τὸν ἐμὸν αἰσχύνασ' ἁλῶ,
μὴ παῖδας οὓς ἔτικτον·
ἀλλ' ἐλεύθεροι
παρρησίᾳ θάλλοντες οἰκοῖεν πόλιν
κλεινῶν Ἀθηνῶν, μητρὸς οὕνεκ' εὐκλεεῖς.
Δουλοῖ γὰρ ἄνδρα, κἂν θρασύσπλαγχνός τις ᾖ,
(425) ὅταν ξυνειδῇ μητρὸς ἢ πατρὸς κακά.
Μόνον δὲ τοῦτό φασ' ἁμιλλᾶσθαι βίῳ,
γνώμην δικαίαν κἀγαθήν ὅτῳ παρῇ.
Κακοὺς δὲ θνητῶν ἐξέφην' ὅταν τύχῃ,
προθεὶς κάτοπτρον ὥστε παρθένῳ νέᾳ,
(430) χρόνος·
παρ' οἷσι μήποτ' ὀφθείην ἐγώ.
(Χορός)
Φεῦ φεῦ, τὸ σῶφρον ὡς ἁπανταχοῦ καλὸν
καὶ δόξαν ἐσθλὴν ἐν βροτοῖς καρπίζεται.
(Τροφός)
(433) Δέσποιν', ἐμοί τοι συμφορὰ μὲν ἀρτίως
ἡ σὴ παρέσχε δεινὸν ἐξαίφνης φόβον·
(435) νῦν δ' ἐννοοῦμαι φαῦλος οὖσα, κἀν βροτοῖς
αἱ δεύτεραί πως φροντίδες σοφώτεραι.
Οὐ γὰρ περισσὸν οὐδὲν οὐδ' ἔξω λόγου
πέπονθας, ὀργαὶ δ' ἐς σ' ἀπέσκηψαν θεᾶς.
Ἐρᾷς·
τί τοῦτο θαῦμα; Σὺν πολλοῖς βροτῶν.
(440) Κἄπειτ' ἔρωτος οὕνεκα ψυχὴν ὀλεῖς;
Οὔ τἄρα λύει τοῖς ἐρῶσι τῶν πέλας,
ὅσοι τε μέλλουσ', εἰ θανεῖν αὐτοὺς χρεών.
Κύπρις γὰρ οὐ φορητὸν ἢν πολλὴ ῥυῇ,
ἣ τὸν μὲν εἴκονθ' ἡσυχῇ μετέρχεται,
(445) ὃν δ' ἂν περισσὸν καὶ φρονοῦνθ' εὕρῃ μέγα,
τοῦτον λαβοῦσα πῶς δοκεῖς καθύβρισεν.
Φοιτᾷ δ' ἀν' αἰθέρ', ἔστι δ' ἐν θαλασσίῳ
κλύδωνι Κύπρις, πάντα δ' ἐκ ταύτης ἔφυ·
ἥδ' ἐστὶν ἡ σπείρουσα καὶ διδοῦσ' ἔρον,

Traduction française :

[400] Mais enfin, ne pouvant, par ce moyens, triompher de Vénus, mourir me parut être le meilleur parti : personne ne condamnera ces résolutions. Puisse, en effet, ma vertu ne pas rester cachée, et mon déshonneur ne point avoir de témoins! Je ne m'abusais pas, je connaissais l'infamie de ma passion ; je savais d'ailleurs que j'étais femme, objet de haine pour tous. Périsse misérablement la femme qui, la première, souilla le lit conjugal par l'adultère ! C'est des nobles familles que cette corruption commença à se répandre parmi les femmes; car quand le crime est en honneur auprès des gens de bien, certes il doit l'être bien plus auprès des méchants. Je hais aussi ces femmes qui, chastes en paroles, se livrent en secret à des désordres audacieux. De quel front, ô Vénus ! osent-elles lever les yeux sur leurs époux? Ne redoutent-elles point les ténèbres, complices de leurs crimes? ne craignent-elles pas que les voûtes de leurs maisons ne prennent la parole pour les accuser ? Voilà, chères amies, voilà ce qui me décide à mourir; je ne veux point déshonorer mon époux et les enfants dont je suis mère : qu'ils puissent habiter la noble Athènes, libres, florissants, parlant sans crainte, et glorieux de leur mère; car l'homme, même le plus intrépide, devient esclave dès qu'il a à rougir de sa mère ou de son père. On le dit avec raison, le seul bien préférable à la vie, c'est un cœur juste et honnête. Le temps dévoile les méchants, lorsque le moment est venu, comme un miroir reproduit les traits de la jeune fille qui s'y contemple : que jamais on ne m'associe à leur nombre ! (LE CHOEUR) Ciel ! que la vertu est belle, et quels glorieux hommages elle obtient parmi les mortels ! (LA NOURRICE) (433) O ma maîtresse, tout à l'heure, il est vrai, ton malheur m'a inspiré soudain un effroi terrible : mais à présent je reconnais mon erreur; et, chez les hommes, la réflexion est plus sage d'ordinaire que le premier mouvement. Ce qui t'arrive n'a en effet rien d'extraordinaire, ni qui surpasse la raison ; la colère d'une déesse s'est appesantie sur toi. Tu aimes : qu'y a-t-il d'étonnant? c'est le partage de bien des mortels. Et faut-il que l'amour te fasse renoncer à la vie? Malheur à ceux qui aiment ou qui aimeront désormais, si la mort est le prix qui leur est réservé ! Vénus est irrésistible, lorsqu'elle déchaîne toute sa violence : ceux qui lui cèdent, elle les traite avec douceur ; mais quand elle rencontre un cœur fier et rebelle, avec quelle hauteur pensez-vous qu'elle s'en empare et se plaise à l'humilier? Vénus s'élance dans les airs, elle pénètre au sein des mers ; tout est né d'elle ; c'est elle qui fait germer et qui nourrit l'amour,





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Dernière mise à jour : 31/01/2008