HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hippolyte (tragédie complète)

Vers 650-699

  Vers 650-699

[650] βουλεύματ', ἔξω δ' ἐκφέρουσι πρόσπολοι.
Ὡς καὶ σύ γ' ἡμῖν πατρός, κακὸν κάρα,
λέκτρων ἀθίκτων ἦλθες ἐς συναλλαγάς·
ἁγὼ ῥυτοῖς νασμοῖσιν ἐξομόρξομαι,
ἐς ὦτα κλύζων. Πῶς ἂν οὖν εἴην κακός,
(655) ὃς οὐδ' ἀκούσας τοιάδ' ἁγνεύειν δοκῶ;
Εὖ δ' ἴσθι, τοὐμόν σ' εὐσεβὲς σῴζει, γύναι·
εἰ μὴ γὰρ ὅρκοις θεῶν ἄφαρκτος ᾑρέθην,
οὐκ ἄν ποτ' ἔσχον μὴ οὐ τάδ' ἐξειπεῖν πατρί.
Νῦν δ' ἐκ δόμων μέν, ἔστ' ἂν ἔκδημος χθονὸς
(660) Θησεύς, ἄπειμι·
σῖγα δ' ἕξομεν στόμα.
Θεάσομαι δὲ σὺν πατρὸς μολὼν ποδὶ
πῶς νιν προσόψῃ καὶ σὺ καὶ δέσποινα σή.
Τῆς σῆς δὲ τόλμης εἴσομαι γεγευμένος.
Ὄλοισθε. Μισῶν δ' οὔποτ' ἐμπλησθήσομαι
(665) γυναῖκας, οὐδ' εἴ φησί τίς μ' ἀεὶ λέγειν·
ἀεὶ γὰρ οὖν πώς εἰσι κἀκεῖναι κακαί.
νύν τις αὐτὰς σωφρονεῖν διδαξάτω,
κἄμ' ἐάτω ταῖσδ' ἐπεμβαίνειν ἀεί.
(Τροφός)
(668) Τάλανες κακοτυχεῖς
γυναικῶν πότμοι.
Τίν' νῦν τέχναν ἔχομεν λόγον
(670) σφαλεῖσαι κάθαμμα λύειν λόγου;
Ἐτύχομεν δίκας. Ἰὼ γᾶ καὶ φῶς·
πᾷ ποτ' ἐξαλύξω τύχας;
Πῶς δὲ πῆμα κρύψω, φίλαι;
(675) Τίς ἂν θεῶν ἀρωγὸς τίς ἂν βροτῶν
πάρεδρος ξυνεργὸς ἀδίκων ἔργων
φανείη; Τὸ γὰρ παρ' ἡμῖν πάθος
πέραν δυσεκπέρατον ἔρχεται βίου.
Κακοτυχεστάτα γυναικῶν ἐγώ.
(Χορός)
(680) Φεῦ φεῦ, πέπρακται, κοὐ κατώρθωνται τέχναι,
δέσποινα, τῆς σῆς προσπόλου, κακῶς δ' ἔχει.
(Φαίδρα)
παγκακίστη καὶ φίλων διαφθορεῦ,
οἷ' εἰργάσω με. Ζεύς σε γεννήτωρ ἐμὸς
πρόρριζον ἐκτρίψειεν οὐτάσας πυρί.
(685) Οὐκ εἶπον οὐ σῆς προυνοησάμην φρενός;
Σιγᾶν ἐφ' οἷσι νῦν ἐγὼ κακύνομαι;
Σὺ δ' οὐκ ἀνέσχου·
τοιγὰρ οὐκέτ' εὐκλεεῖς
θανούμεθ'. Ἀλλὰ δεῖ με δὴ καινῶν λόγων.
Οὗτος γὰρ ὀργῇ συντεθηγμένος φρένας
(690) ἐρεῖ καθ' ἡμῶν πατρὶ σὰς ἁμαρτίας,
ἐρεῖ δὲ Πιτθεῖ τῷ γέροντι συμφοράς,
πλήσει τε πᾶσαν γαῖαν αἰσχίστων λόγων.
Ὄλοιο καὶ σὺ χὤστις ἄκοντας φίλους
πρόθυμός ἐστι μὴ καλῶς εὐεργετεῖν.
(Τροφός)
(695) Δέσποιν', ἔχεις μὲν τἀμὰ μέμψασθαι κακά,
τὸ γὰρ δάκνον σου τὴν διάγνωσιν κρατεῖ·
ἔχω δὲ κἀγὼ πρὸς τάδ', εἰ δέξῃ, λέγειν.
Ἔθρεψά σ' εὔνους τ' εἰμί·
τῆς νόσου δέ σοι
ζητοῦσα φάρμαχ' ηὗρον οὐχ ἁβουλόμην.
[650] que leurs servantes vont réaliser au dehors. C'est ainsi, âme dépravée, que tu es venue à moi, pour négocier l'opprobre du lit de mon père ; souillure dont je me purifierai dans une eau courante. Comment livrerais-je mon cœur au crime, moi qui me crois moins pur pour t'avoir entendue ? Sache-le bien, malheureuse, c'est ma piété qui te sauve ; car si tu ne m'avais arraché par surprise un serment sacré, jamais je n'aurais pu me défendre de révéler ce crime à mon père. Mais maintenant, tant que Thésée sera absent de ce palais et de cette contrée, je m'éloigne, et ma bouche gardera le silence. Je verrai, en revenant au retour de mon père, de quel front vous le recevrez, toi et ta maîtresse. Je serai témoin de ton audace, qui m'est déjà connue. Malédiction sur vous! Jamais je ne me lasserai de haïr les femmes, dût-on dire que je me répète toujours : c'est qu'en effet elles sont toujours méchantes. Ou qu'on leur enseigne enfin la modestie, ou qu'on souffre que je les attaque toujours. (LE CHOEUR) (668) Infortunées ! malheureuse destinée des femmes ! quel moyen, quelle ressource avons-nous pour dénouer le nœud fatal dans lequel Phèdre est enlacée ? (PHÈDRE) Je subis un juste châtiment. O terre, ô lumière, où fuir pour échapper à mon sort? Comment cacher ma honte? Quel dieu viendrait à mon aide, quel mortel voudrait être complice de mes crimes? Les malheurs de ma vie sont arrivés à leur comble; je suis la plus misérable des femmes. (LE CHOEUR) Hélas ! hélas ! c'en est fait : ô ma maîtresse, les artifices de ta servante ont mal réussi ; tu es perdue. (PHÈDRE) Ô monstre, ô corruptrice d'une trop crédule amitié ! qu'as-tu fait de moi? Puisse Jupiter mon père t'écraser de ses foudres ! N'avais-je pas prévu ce qui arrive? Ne t'avais-je pas dit d'ensevelir dans le silence ce qui cause aujourd'hui ma honte et ma misère? Tu n'as pu te taire, et je meurs déshonorée. Il faut que j'aie recours à de nouveaux artifices. En effet, celui-ci, le cœur enflammé de colère, m'accusera devant son père de tes crimes ; il dira mon aventure au vieux Pitthée, et remplira la terre de Trézène du bruit de mon infamie. Va, puisses-tu périr, toi et tous ceux qui, prompts à servir un penchant coupable, entraînent leurs amis au crime malgré eux ! (LA NOURRICE) (695) O ma maîtresse, il est vrai, tu as droit de me reprocher mes torts ; ce que tu souffres est en effet plus fort que ton jugement. Mais si tu veux m'écouter, je pourrai aussi te répondre : c'est moi qui t'ai élevée, et je te suis dévouée ; en cherchant à te guérir, j'ai aigri tes douleurs.


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Dernière mise à jour : 31/01/2008