HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hélène (tragédie complète)

εἴθ´



Texte grec :

[250] τὸ δ´ ἐμὸν ὄνομα παρὰ Σιμουντίοις ῥοαῖσι
251 μαψίδιον ἔχει φάτιν.
253 (ΧΟΡΟΣ) ἔχεις μὲν ἀλγείν´, οἶδα· σύμφορον δέ τοι
254 ὡς ῥᾶιστα τἀναγκαῖα τοῦ βίου φέρειν.
255 (ΕΛΕΝΗ) φίλαι γυναῖκες, τίνι πότμωι συνεζύγην;
256 ἆρ´ ἡ τεκοῦσά μ´ ἔτεκεν ἀνθρώποις τέρας;
257 {γυνὴ γὰρ οὔθ´ Ἑλληνὶς οὔτε βάρβαρος
258 τεῦχος νεοσσῶν λευκὸν ἐκλοχεύεται,
259 ἐν ὧι με Λήδαν φασὶν ἐκ Διὸς τεκεῖν.}
260 τέρας γὰρ ὁ βίος καὶ τὰ πράγματ´ ἐστί μου,
261 τὰ μὲν δι´ Ἥραν, τὰ δὲ τὸ κάλλος αἴτιον.
262 εἴθ´ ἐξαλειφθεῖς´ ὡς ἄγαλμ´ αὖθις πάλιν
263 αἴσχιον εἶδος ἔλαβον ἀντὶ τοῦ καλοῦ,
264 καὶ τὰς τύχας μὲν τὰς κακὰς ἃς νῦν ἔχω
265 Ἕλληνες ἐπελάθοντο, τὰς δὲ μὴ κακὰς
266 ἔσωιζον ὥσπερ τὰς κακὰς σώιζουσί μου.
267 ὅστις μὲν οὖν ἐς μίαν ἀποβλέπων τύχην
268 πρὸς θεῶν κακοῦται, βαρὺ μέν, οἰστέον δ´ ὅμως·
269 ἡμεῖς δὲ πολλαῖς συμφοραῖς ἐγκείμεθα.
270 πρῶτον μὲν οὐκ οὖς´ ἄδικός εἰμι δυσκλεής·
271 καὶ τοῦτο μεῖζον τῆς ἀληθείας κακόν,
272 ὅστις τὰ μὴ προσόντα κέκτηται κακά.
273 ἔπειτα πατρίδος θεοί μ´ ἀφιδρύσαντο γῆς
274 ἐς βάρβαρ´ ἤθη, καὶ φίλων τητωμένη
275 δούλη καθέστηκ´ οὖς´ ἐλευθέρων ἄπο·
276 τὰ βαρβάρων γὰρ δοῦλα πάντα πλὴν ἑνός.
277 ἄγκυρα δ´ ἥ μου τὰς τύχας ὤχει μόνη,
278 πόσιν ποθ´ ἥξειν καί μ´ ἀπαλλάξειν κακῶν,
279 ἐπεὶ τέθνηκεν οὗτος, οὐκέτ´ ἔστι δή.
280 μήτηρ δ´ ὄλωλε καὶ φονεὺς αὐτῆς ἐγώ,
281 ἀδίκως μέν, ἀλλὰ τἄδικον τοῦτ´ ἔστ´ ἐμόν.
282 ἣ δ´ ἀγλάισμα δωμάτων ἐμόν τ´ ἔφυ,
283 θυγάτηρ ἄνανδρος πολιὰ παρθενεύεται.
284 τὼ τοῦ Διὸς δὲ λεγομένω Διοσκόρω
285 οὐκ ἐστόν. ἀλλὰ πάντ´ ἔχουσα δυστυχῆ
286 τοῖς πράγμασιν τέθνηκα, τοῖς δ´ ἔργοισιν οὔ.
287 {τὸ δ´ ἔσχατον τοῦτ´, εἰ μόλοιμεν ἐς πάτραν,
288 κλήιθροις ἂν εἰργοίμεσθα, τὴν ὑπ´ Ἰλίωι
289 δοκοῦντες Ἑλένην Μενέλεώ μ´ ἐλθεῖν μέτα.
290 εἰ μὲν γὰρ ἔζη πόσις, ἀνεγνώσθημεν ἄν,
291 εἰς ξύμβολ´ ἐλθόντες ἃ φανερὰ μόνοις ἂν ἦν.
292 νῦν δ´ οὔτε τοῦτ´ ἔστ´ οὔτε μὴ σωθῆι ποτε.}
293 τί δῆτ´ ἔτι ζῶ; τίν´ ὑπολείπομαι τύχην;
294 γάμους ἑλομένη τῶν κακῶν ὑπαλλαγὰς
295 μετ´ ἀνδρὸς οἰκεῖν βαρβάρου, πρὸς πλουσίαν
296 τράπεζαν ἵζους´; ἀλλ´ ὅταν πόσις πικρὸς
297 ξυνῆι γυναικί, καὶ τὸ σῶμ´ ἐστὶν πικρόν.
298 {θανεῖν κράτιστον· πῶς θάνοιμ´ ἂν οὖν καλῶς;
299 ἀσχήμονες μὲν ἀγχόναι μετάρσιοι,

Traduction française :

[250] et sur les bords du Simoïs un déshonneur non mérité poursuit mon nom. LE CHOEUR. Tu as bien des sujets de douleur, je le sais; mais il faut supporter avec patience les maux inévitables de la vie. HÉLÈNE. 255 Chères compagnes, à quelle destinée suis-je attachée? ma mère en me mettant au monde a-t-elle voulu montrer aux hommes un prodige ? car nulle femme, ni Grecque, ni Barbare n'a jamais enfanté une blanche enveloppe comme l'oeuf dans lequel, dit-on, Léda me mit au monde. Ma vie est un prodige et un tissu de calamités : Junon et ma beauté en sont la double cause. Plût au ciel que ces traits, comme les couleurs d'une statue, pussent être effacés et devenir difformes ! Plût au ciel que les Grecs pussent perdre la mémoire de la mauvaise renommée qui me poursuit, et conserver le souvenir de ma vertu ! Qu'un seul revers envoyé par les dieux, vienne fondre sur nous, quoique cruel, il est cependant supportable ; mais je suis en proie à mille calamités. D'abord je suis déshonorée sans être coupable ; et des accusations injustes sont plus pénibles que des reproches mérités. Ensuite les dieux m'ont enlevée de ma terre natale pour me transporter parmi les Barbares; j'ai perdu tout ce qui m'était cher; née libre, je suis esclave ; car chez les Barbares tous sont esclaves, hors un seul. Il me restait une ancre dans la tempête, l'espoir que mon époux viendrait me délivrer; il est mort, il n'est plus. Ma mère a péri, et je suis la cause de sa mort ; accusation injuste, il est vrai, mais enfin cette accusation n'en pèse pas moins sur moi. Et ma fille, qui était l'ornement de ma maison, la gloire de sa mère, ma chère fille est condamnée à vieillir dans une éternelle virginité. Enfin les fils de Jupiter, les nobles Dioscures, ne sont plus parmi les vivants. Ainsi tout m'est contraire, et je puis me regarder comme morte, quoique je vive encore. Enfin, pour dernière infortune, si je retourne dans ma patrie, on me jettera dans les fers; car on ne doute point que je ne sois l'Hélène d'Ilion, venue avec Ménélas. Si mon époux vivait encore, il m'aurait reconnue aux signes mutuels dont nous étions convenus, et qui n'étaient connus que de nous seuls. Mais ce n'est plus possible; je ne le verrai plus. Pourquoi vivre encore? quel sort puis-je espérer? Faut-il, pour un échange d'infortune, devenir l'épouse d'un Barbare, et m'asseoir à sa table opulente ? Ah ! lorsqu'un époux est odieux à sa femme, alors la vie aussi lui est odieuse; mieux vaut mourir. Choisissons donc une mort honorable. Se suspendre à un nœud fatal





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Dernière mise à jour : 25/09/2009