HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hélène (tragédie complète)



Texte grec :

[950] καίτοι λέγουσιν ὡς πρὸς ἀνδρὸς εὐγενοῦς
951 ἐν ξυμφοραῖσι δάκρυ´ ἀπ´ ὀφθαλμῶν βαλεῖν.
952 ἀλλ´ οὐχὶ τοῦτο τὸ καλόν, εἰ καλὸν τόδε,
953 αἱρήσομαι ´γὼ πρόσθε τῆς εὐψυχίας.
954 ἀλλ´, εἰ μὲν ἄνδρα σοι δοκεῖ σῶσαι ξένον
955 ζητοῦντά γ´ ὀρθῶς ἀπολαβεῖν δάμαρτ´ ἐμήν,
956 ἀπόδος τε καὶ πρὸς σῶσον· εἰ δὲ μὴ δοκεῖ,
957 ἐγὼ μὲν οὐ νῦν πρῶτον ἀλλὰ πολλάκις
958 ἄθλιος ἂν εἴην, σὺ δὲ γυνὴ κακὴ φανῆι.
959 ἃ δ´ ἄξι´ ἡμῶν καὶ δίκαι´ ἡγούμεθα
960 καὶ σῆς μάλιστα καρδίας ἀνθάψεται,
961 λέξω τάδ´ ἀμφὶ μνῆμα σοῦ πατρὸς πεσών·
962 Ὦ γέρον, ὃς οἰκεῖς τόνδε λάινον τάφον,
963 ἀπόδος, ἀπαιτῶ τὴν ἐμὴν δάμαρτά σε,
964 ἣν Ζεὺς ἔπεμψε δεῦρό σοι σώιζειν ἐμοί.
965 οἶδ´ οὕνεχ´ ἡμῖν οὔποτ´ ἀποδώσεις θανών·
966 ἀλλ´ ἥδε πατέρα νέρθεν ἀνακαλούμενον
967 οὐκ ἀξιώσει τὸν πρὶν εὐκλεέστατον
968 κακῶς ἀκοῦσαι· κυρία γάρ ἐστι νῦν.
969 νέρτερ´ Ἅιδη, καὶ σὲ σύμμαχον καλῶ,
970 ὃς πόλλ´ ἐδέξω τῆσδ´ ἕκατι σώματα
971 πεσόντα τὠμῶι φασγάνωι, μισθὸν δ´ ἔχεις·
972 ἢ νῦν ἐκείνους ἀπόδος ἐμψύχους πάλιν
973 ἢ τήνδ´ ἀνάγκασόν γ´ ἔτ´ εὐσεβοῦς πατρὸς
974 κρείσσω φανεῖσαν τἄμ´ ἀποδοῦναι λέχη.
975 εἰ δ´ ἐμὲ γυναῖκα τὴν ἐμὴν συλήσετε,
976 ἅ σοι παρέλιπεν ἥδε τῶν λόγων φράσω.
977 ὅρκοις κεκλήιμεθ´, ὡς μάθηις, παρθένε,
978 πρῶτον μὲν ἐλθεῖν διὰ μάχης σῶι συγγόνωι,
979 κἀκεῖνον ἢ ´μὲ δεῖ θανεῖν· ἁπλοῦς λόγος.
980 ἢν δ´ ἐς μὲν ἀλκὴν μὴ πόδ´ ἀντιθῆι ποδί,
981 λιμῶι δὲ θηρᾶι τύμβον ἱκετεύοντε νώ,
982 κτανεῖν δέδοκται τήνδε μοι κἄπειτ´ ἐμὸν
983 πρὸς ἧπαρ σαι δίστομον ξίφος τόδε
984 τύμβου ´πὶ νώτοις τοῦδ´, ἵν´ αἵματος ῥοαὶ
985 τάφου καταστάζωσι· κεισόμεσθα δὲ
986 νεκρὼ δύ´ ἑξῆς τῶιδ´ ἐπὶ ξεστῶι τάφωι,
987 ἀθάνατον ἄλγος σοί, ψόγον δὲ σῶι πατρί.
988 οὐ γὰρ γαμεῖ τήνδ´ οὔτε σύγγονος σέθεν
989 οὔτ´ ἄλλος οὐδείς· ἀλλ´ ἐγώ σφ´ ἀπάξομαι
990 εἰ μὴ πρὸς οἴκους δυνάμεθ´ ἀλλὰ πρὸς νεκρούς.
991 {τί ταῦτα; δακρύοις εἰς τὸ θῆλυ τρεπόμενος
992 ἐλεινὸς ἦν ἂν μᾶλλον ἢ δραστήριος.
993 κτεῖν´, εἰ δοκεῖ σοι· δυσκλεᾶς γὰρ οὐ κτενεῖς·
994 μᾶλλόν γε μέντοι τοῖς ἐμοῖς πείθου λόγοις,
995 ἵν´ ἦις δικαία καὶ δάμαρτ´ ἐμὴν λάβω.}
996 (ΧΟΡΟΣ) ἐν σοὶ βραβεύειν, νεᾶνι, τοὺς λόγους·
997 οὕτω δὲ κρῖνον ὡς ἅπασιν ἁνδάνηις.
998 (ΘΕΡΑΠΩΝ) ἐγὼ πέφυκά τ´ εὐσεβεῖν καὶ βούλομαι
999 φιλῶ τ´ ἐμαυτήν, καὶ κλέος τοὐμοῦ πατρὸς

Traduction française :

[950] On dit cependant qu'un homme de cœur peut verser des larmes dans le malheur ; mais cette faiblesse, quelque belle qu'on la dise, ne saurait prévaloir sur ma résolution courageuse. Mais, si tu crois devoir sauver la vie d'un étranger qui vient réclamer son épouse, rends-la-lui et sauve ses jours. Si tu rejettes ma prière, j'ai appris dès longtemps à supporter le malheur ; mais toi, on t'accusera de cruauté. Pour une prière digne de moi et propre à toucher ton cœur, je puis la faire entendre sur le tombeau de ton père. « O vieillard qui reposes sous cette pierre, rends-moi, je t'en conjure, l'épouse que Jupiter t'a confiée. La mort t'empêche de me satisfaire, mais ta fille ne souffrira pas que ta gloire soit ternie ; car ce que je demande est en son pouvoir. » Dieu des enfers, j'implore aussi ton secours, moi dont le bras enrichit ton empire et t'offrit pour Hélène de nombreuses victimes : ou rends-les à la vie, ou fais que celle-ci, la digne héritière des vertus et de la piété de son père, rende une épouse à mon amour. Enfin, si vous me l'arrachez, je vous dirai ce qu'elle a passé sous silence : sache-le, vierge, nous nous sommes promis par serment de combattre d'abord ton frère : il faut que lui ou moi succombe. Voilà qui est bien simple. S'il refuse le combat, s'il veut nous forcer par la faim jusque dans cet asile, j'ai juré de tuer Hélène et ensuite de me percer le cœur de ce glaive sur le tombeau de ton père, pour que notre sang arrose sa cendre, et nos deux corps reposeront auprès du sien, éternel monument de douleur pour toi et de reproche pour lui. Car jamais elle ne sera l'épouse de ton frère ni d'aucun autre mortel que moi. Si je ne puis l'emmener dans la Grèce, je l'emmènerai dans la tombe. Mais pourquoi ces paroles ? Si je donnais cours à des larmes efféminées, je pourrais te toucher, mais aux dépens de ma gloire. Tu peux m'arracher la vie, je ne mourrai point sans honneur ; mais plutôt laisse-toi fléchir ; sois juste, et rends-moi mon épouse. LE CHOEUR. 996 C'est à toi, jeune fille, à prononcer : puisse ton jugement être agréable à tous ! THÉONOÉ. Je suis naturellement amie de la piété, et je la respecte : je sais ce que je me dois à moi-même, et je ne souillerai point la gloire de mon père ;





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Dernière mise à jour : 25/09/2009