HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Hélène (tragédie complète)

Vers 400-449

  Vers 400-449

[400] ἐγὼ δ´ ἐπ´ οἶδμα πόντιον γλαυκῆς ἁλὸς
401 τλήμων ἀλῶμαι χρόνον ὅσονπερ Ἰλίου
402 πύργους ἔπερσα, κἀς πάτραν χρήιζων μολεῖν
403 οὐκ ἀξιοῦμαι τοῦδε πρὸς θεῶν τυχεῖν.
404 Λιβύης δ´ ἐρήμους ἀξένους τ´ ἐπιδρομὰς
405 πέπλευκα πάσας· χὤταν ἐγγὺς πάτρας,
406 πάλιν μ´ ἀπωθεῖ πνεῦμα κοὔποτ´ οὔριον
407 ἐσῆλθε λαῖφος ὥστε μ´ ἐς πάτραν μολεῖν.
408 καὶ νῦν τάλας ναυαγὸς ἀπολέσας φίλους
409 ἐξέπεσον ἐς γῆν τήνδε· ναῦς δὲ πρὸς πέτραις
410 πολλοὺς ἀριθμοὺς ἄγνυται ναυαγίων.
411 τρόπις δ´ ἐλείφθη ποικίλων ἁρμοσμάτων,
412 ἐφ´ ἧς ἐσώθην μόλις ἀνελπίστωι τύχηι
413 Ἑλένη τε, Τροίας ἣν ἀποσπάσας ἔχω.
414 ὄνομα δὲ χώρας ἥτις ἥδε καὶ λεὼ
415 οὐκ οἶδ´· ὄχλον γὰρ ἐσπεσεῖν ἠισχυνόμην,
416 {ὥσθ´ ἱστορῆσαι τὰς ἐμὰς δυσχλαινίας}
417 κρύπτων ὑπ´ αἰδοῦς τὰς τύχας. ὅταν δ´ ἀνὴρ
418 πράξηι κακῶς ὑψηλός, εἰς ἀηθίαν
419 πίπτει κακίω τοῦ πάλαι δυσδαίμονος.
420 χρεία δὲ τείρει μ´· οὔτε γὰρ σῖτος πάρα
421 οὔτ´ ἀμφὶ χρῶτ´ ἐσθῆτες· αὐτὰ δ´ εἰκάσαι
422 πάρεστι ναὸς ἐκβόλοις ἁμπίσχομαι.
423 πέπλους δὲ τοὺς πρὶν λαμπρά τ´ ἀμφιβλήματα
424 χλιδάς τε πόντος ἥρπας´· ἐν δ´ ἄντρου μυχοῖς
425 κρύψας γυναῖκα τὴν κακῶν πάντων ἐμοὶ
426 ἄρξασαν ἥκω, τούς γε περιλελειμμένους
427 φίλων φυλάσσειν τἄμ´ ἀναγκάσας λέχη.
428 μόνος δὲ νοστῶ, τοῖς ἐκεῖ ζητῶν φίλοις
429 τὰ πρόσφορ´ ἤν πως ἐξερευνήσας λάβω.
430 ἰδὼν δὲ δῶμα περιφερὲς θριγκοῖς τόδε
431 πύλας τε σεμνὰς ἀνδρὸς ὀλβίου τινὸς
432 προσῆλθον· ἐλπὶς δ´ ἔκ γε πλουσίων δόμων
433 λαβεῖν τι ναύταις· ἐκ δὲ μὴ ´χόντων βίον
434 οὐδ´ εἰ θέλοιεν ὠφελεῖν ἔχοιμεν ἄν.
435 ὠή· τίς ἂν πυλωρὸς ἐκ δόμων μόλοι,
436 ὅστις διαγγείλειε τἄμ´ ἔσω κακά;
437 (ΓΡΑΥΣ)
437 τίς πρὸς πύλαισιν; οὐκ ἀπαλλάξηι δόμων
438 καὶ μὴ πρὸς αὐλείοισιν ἑστηκὼς πύλαις
439 ὄχλον παρέξεις δεσπόταις; κατθανῆι
440 Ἕλλην πεφυκώς, οἷσιν οὐκ ἐπιστροφαί.
441 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) γραῖα, ταῦτα ταῦτ´ ἔπη καλῶς λέγεις
442 ἔξεστι, πείσομαι γάρ· ἀλλ´ ἄνες χόλου.
443 (ΓΡΑΥΣ) ἄπελθ´· ἐμοὶ γὰρ τοῦτο πρόσκειται, ξένε,
444 μηδένα πελάζειν τοισίδ´ Ἑλλήνων δόμοις.
445 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) , μὴ πρόσειε χεῖρα μηδ´ ὤθει βίαι.
446 (ΓΡΑΥΣ) πείθηι γὰρ οὐδὲν ὧν λέγω, σὺ δ´ αἴτιος.
447 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) ἄγγειλον εἴσω δεσπόταισι τοῖσι σοῖς ...
448 (ΓΡΑΥΣ) πικρῶς ἂν οἶμαί γ´ ἀγγελεῖν τοὺς σοὺς λόγους.
449 (ΜΕΝΕΛΑΟΣ) ναυαγὸς ἥκω ξένος, ἀσύλητον γένος.
[400] Pour moi, errant et battu des flots depuis que j'ai détruit les tours d'Ilion, je désire en vain revoir ma patrie ; les dieux ne daignent pas m'accorder l'objet de mes vœux : jeté tour à tour sur les rivages déserts de la Libye et dans des ports inhospitaliers, à peine je m'approche de ma patrie, que les vents me repoussent, et jamais un souffle favorable n'enfle mes voiles jusqu'au port désiré : et maintenant malheureux naufragé, après avoir vu périr mes amis, je suis jeté sur ces bords inconnus, où mon vaisseau s'est brisé contre les rochers ; il ne m'est resté que la carène et quelques débris, sur lesquels je me suis sauvé à grand'peine et par un bonheur inespéré, avec Hélène, que j'ai arrachée des mains des Troyens. J'ignore le nom de cette contrée et le peuple qui l'habite : je rougis de me montrer à la foule, et d'étaler mes haillons, la honte me fait cacher ma misère. Celui qui d'un rang élevé tombe dans la détresse, souffre bien plus cruellement de cet état nouveau pour lui, que celui qui fut toujours misérable. Cependant, le besoin me presse, je manque de pain, je manque d'habits pour couvrir mon corps. C'est ce qu'il est facile de reconnaître ; je suis revêtu de lambeaux échappés au naufrage ; la mer a englouti les manteaux, les riches vêtements, et tout le luxe de la parure. J'ai laissé dans une grotte voisine l'épouse qui est la cause de tous mes malheurs; je l'ai confiée a la garde du petit nombre d'amis qui me restent, et j'erre seul en ces lieux, pour chercher de quoi subvenir aux besoins de mes compagnons. En voyant ce palais orné de créneaux, ces portes dont l'aspect annonce l'opulence, je me suis approché : j'espère trouver dans cette riche demeure des secours pour mes matelots. Quant à ceux qui n'ont pas de quoi vivre, le voulussent-ils, ils ne pourraient pas nous servir. Holà ! n'y a-t-il pas un portier, qui aille annoncer ma misère aux maîtres de ce palais ? UNE VIEILLE ESCLAVE. 437 Qui frappe à cette porte? Retire-toi; ta présence devant cette entrée est importune à mes maîtres, sinon tu cours risque de mourir; tu es Grec, et il n'y a point ici d'asile pour eux. MÉNÉLAS. Ô vieille, tout ce que tu dis là est fort bien ; j'obéirai ; mais parle avec plus de douceur. LA VIEILLE. Retire-toi, étranger; j'ai la mission expresse d'empêcher aucun Grec d'approcher de ce palais. MÉNÉLAS. Ah ! ne me repousse pas, n'use pas de violence. LA VIEILLE. Tu ne veux pas m'écouter : la faute en est à toi. MÉNÉLAS. Va annoncer à tes maîtres... LA VIEILLE. Il m'en coûterait cher d'aller porter tes paroles, MÉNÉLAS. J'ai fait naufrage, je demande l'hospitalité; ce sont des droits inviolables,


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Dernière mise à jour : 25/09/2009