HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Le Cyclope (tragédie complète)

ἀνέκαυσε



Texte grec :

[350] Ὦ Παλλάς, ὦ δέσποινα Διογενὲς θεά,
νῦν νῦν ἄρηξον· κρείσσονας γὰρ Ἰλίου
πόνους ἀφῖγμαι κἀπὶ κινδύνου βάθη.
Σύ τ', ὦ φαεννὰς ἀστέρων οἰκῶν ἕδρας
Ζεῦ ξένι', ὅρα τάδ'· εἰ γὰρ αὐτὰ μὴ βλέπεις,
(355) ἄλλως νομίζῃ Ζεὺς τὸ μηδὲν ὢν θεός.
(Χορός)
(356) Εὐρείας λάρυγγος, ὦ (Κύκλωψ),
ἀναστόμου τὸ χεῖλος· ὡς ἕτοιμά σοι
ἑφθὰ καὶ ὀπτὰ καὶ ἀνθρακιᾶς ἄπο <θερμὰ>
χναύειν βρύκειν
κρεοκοπεῖν μέλη ξένων
(360) δασυμάλλῳ ἐν αἰγίδι κλινομένῳ.
Μὴ 'μοὶ μὴ προσδίδου·
μόνος μόνῳ γέμιζε πορθμίδος σκάφος.
Χαιρέτω μὲν αὖλις ἅδε,
χαιρέτω δὲ θυμάτων
(365) ἀποβώμιος ἃν ἀνέχει θυσία
Κύκλωψ Αἰτναῖος ξενικῶν
κρεῶν κεχαρμένος βορᾷ.
(370) Νηλής, τλᾶμον, ὅστε δωμάτων
ἐφεστίους ἱκτῆρας ἐκθύει ξένους,
(373) ἑφθά τε δαινύμενος, μυσαροῖσί τ' ὀδοῦσιν
(372) κόπτων βρύκων
(374) θέρμ' ἀπ' ἀνθράκων κρέα
(Ὀδυσσεύς)
(375) Ὦ Ζεῦ, τί λέξω, δείν' ἰδὼν ἄντρων ἔσω
κοὐ πιστά, μύθοις εἰκότ' οὐδ' ἔργοις βροτῶν;
(Χορός)
Τί δ' ἔστ', Ὀδυσσεῦ; Μῶν τεθοίναται σέθεν
φίλους ἑταίρους ἀνοσιώτατος (Κύκλωψ);
(Ὀδυσσεύς)
Δισσούς γ' ἀθρήσας κἀπιβαστάσας χεροῖν,
(380) οἳ σαρκὸς εἶχον εὐτραφέστατον πάχος.
(Χορός)
Πῶς, ὦ ταλαίπωρ', ἦτε πάσχοντες τάδε;
(Ὀδυσσεύς)
(382) Ἐπεὶ πετραίαν τήνδ' ἐσήλθομεν στέγην,
ἀνέκαυσε μὲν πῦρ πρῶτον, ὑψηλῆς δρυὸς
κορμοὺς πλατείας ἐσχάρας βαλὼν ἔπι,
(385) τρισσῶν ἁμαξῶν ὡς ἀγώγιμον βάρος,
(392) καὶ χάλκεον λέβητ' ἐπέζεσεν πυρί,
(386) ἔπειτα φύλλων ἐλατίνων χαμαιπετῆ
ἔστρωσεν εὐνὴν πλησίον πυρὸς φλογί.
Κρατῆρα δ' ἐξέπλησεν ὡς δεκάμφορον,
μόσχους ἀμέλξας, λευκὸν ἐσχέας γάλα,
(390) σκύφος τε κισσοῦ παρέθετ' εἰς εὖρος τριῶν
πήχεων, βάθος δὲ τεσσάρων ἐφαίνετο,
(393) ὀβελούς τ', ἄκρους μὲν ἐγκεκαυμένους πυρί,
ξεστοὺς δὲ δρεπάνῳ τἄλλα, παλιούρου κλάδων,
(395) Αἰτναῖά τε σφαγεῖα πελέκεων γνάθοις.
Ὡς δ' ἦν ἕτοιμα πάντα τῷ θεοστυγεῖ
Ἅιδου μαγείρῳ, φῶτε συμμάρψας δύο
(399) τὸν μὲν λέβητος ἐς κύτος χαλκήλατον
(398) ἔσφαζ' ἑταίρων τῶν ἐμῶν ῥυθμῷ τινι,

Traduction française :

[350] Ô Pallas, fille de Jupiter, ô ma souveraine, c'est à présent que j'ai besoin de ton secours; car je suis aux prises avec des dangers plus menaçants que ceux d'Ilion, et dans une crise plus terrible. Et toi qui habites le séjour des brillantes étoiles, Jupiter hospitalier, vois ce qui m'arrive ; si tu ne le vois pas, c'est à tort, Jupiter, que l'on t'adore comme un dieu : tu n'es rien. (Ils entrent dans la caverne. ) LE CHOEUR. (356) Ouvre, Cyclope, les lèvres qui ferment le passage de ton large gosier, car on t'a préparé des viandes bouillies et rôties que tu peux ôter de dessus les charbons ardents, mâcher et dévorer; tu peux disséquer les membres de tes hôtes, préparés dans la peau velue d'une chèvre. Ne me fais point participer à ce repas. Garde pour toi seul tout le vaisseau que tu charges de cet horrible mets. Je dis adieu à cet antre ; oui, je veux fuir les sacrifices du Cyclope impie de l'Etna, qui se réjouit de manger la chair de ses hôtes. Quelle est donc la barbarie de celui qui ose immoler sur son foyer de malheureux suppliants réfugiés dans sa maison ; qui les coupe, qui les mange, qui fait craquer leurs membres sous ses dents sacrilèges, qui fait bouillir des chairs humaines, ou les retire de dessus les charbons toutes brûlantes, pour s'en repaître ! ULYSSE. (375) Ô Jupiter! que dirai-je de l'affreux spectacle que cet antre vient de m'offrir? Spectacle incroyable, semblable aux récits fabuleux, et non aux actions des hommes. LE CHOEUR. Qu'est-il arrivé, Ulysse? Le Cyclope impie a-t-il fait un festin de tes chers compagnons? ULYSSE. Il en a mangé deux, après les avoir bien examinés des yeux et palpés des mains, pour reconnaître la chair la plus grasse et la plus ferme. LE CHOEUR. Infortunés! Comment leur a-t-il l'ait subir ce cruel supplice? ULYSSE. (382) Aussitôt que nous sommes entrés dans la caverne, le Cyclope a commencé par allumer du feu, en jetant sur le large foyer les branches d'un grand chêne qui aurait fait la charge de trois chariots: ensuite il s'est fait près du feu un lit de feuilles de sapin. Il a pris un cratère de la capacité de dix amphores, s'est mis à traire ses vaches, et l'a rempli de lait. Il posa à côté une coupe de bois de lierre, large de trois coudées, et qui paraissait en avoir quatre de profondeur; puis il mit sur le feu une marmite d'airain pour bouillir ; il prit des broches de bois d'épine grossièrement taillées avec la serpe, et dont l'extrémité avait été durcie au feu, et prépara des vases à recevoir le sang des victimes, grossièrement travaillés avec la serpe. Lorsque tout fut disposé par l'horrible cuisinier de Pluton, il saisit deux de mes compagnons, et les égorgea avec une certaine symétrie : l'un fut jeté dans une marmite d'airain;





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Dernière mise à jour : 2/10/2009