HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Le Cyclope (tragédie complète)

ἀπ



Texte grec :

[200] Φρυγῶν ὑπέστην πολλάκις σὺν ἀσπίδι.
Ἀλλ', εἰ θανεῖν δεῖ, κατθανούμεθ' εὐγενῶς
ἢ ζῶντες αἶνον τὸν πάρος συσσώσομεν.
(Κύκλωψ)
(203) Ἄνεχε πάρεχε· τί τάδε; Τίς ἡ ῥᾳθυμία;
Τί βακχιάζετ'; Οὐχὶ Διόνυσος τάδε,
(205) οὐ κρόταλα χαλκοῦ τυμπάνων τ' ἀράγματα.
Πῶς μοι κατ' ἄντρα νεόγονα βλαστήματα;
Ἦ πρός τε μαστοῖς εἰσι χὐπὸ μητέρων
πλευρὰς τρέχουσι, σχοινίνοις τ' ἐν τεύχεσιν
πλήρωμα τυρῶν ἐστιν ἐξημελγμένον;
(210) Τί φατε; Τί λέγετε; Τάχα τις ὑμῶν τῷ ξύλῳ
δάκρυα μεθήσει. Βλέπετ' ἄνω καὶ μὴ κάτω.
(Χορός)
Ἰδού· πρὸς αὐτὸν τὸν Δί' ἀνακεκύφαμεν
τά τ' ἄστρα, καὶ τὸν Ὠρίωνα δέρκομαι.
(Κύκλωψ)
Ἄριστόν ἐστιν εὖ παρεσκευασμένον;
(Χορός)
(215) Πάρεστιν. Ὁ φάρυγξ εὐτρεπὴς ἔστω μόνον.
(Κύκλωψ)
Ἦ καὶ γάλακτός εἰσι κρατῆρες πλέῳ;
(Χορός)
Ὥστ' ἐκπιεῖν γέ σ', ἢν θέλῃς, ὅλον πίθον.
(Κύκλωψ)
Μήλειον ἢ βόειον ἢ μεμιγμένον;
(Χορός)
Ὃν ἂν θέλῃς σύ· μὴ 'μὲ καταπίῃς μόνον.
(Κύκλωψ)
(220) Ἥκιστ'· ἐπεί μ' ἂν ἐν μέσῃ τῇ γαστέρι
πηδῶντες ἀπολέσαιτ' ἂν ὑπὸ τῶν σχημάτων.
Ἔα· τίν' ὄχλον τόνδ' ὁρῶ πρὸς αὐλίοις;
Λῃσταί τινες κατέσχον ἢ κλῶπες χθόνα;
Ὁρῶ γέ τοι τούσδ' ἄρνας ἐξ ἄντρων ἐμῶν
(225) στρεπταῖς λύγοισι σῶμα συμπεπλεγμένους,
τεύχη τε τυρῶν συμμιγῆ γέροντά τε
πληγαῖς μέτωπον φαλακρὸν ἐξῳδηκότα.
(Σιληνός)
Ὤμοι, πυρέσσω συγκεκομμένος τάλας.
(Κύκλωψ)
Ὑπὸ τοῦ; Τίς ἐς σὸν κρᾶτ' ἐπύκτευσεν, γέρον;
(Σιληνός)
(230) Ὑπὸ τῶνδε, (Κύκλωψ), ὅτι τὰ σ' οὐκ εἴων φέρειν.
(Κύκλωψ)
Οὐκ ᾖσαν ὄντα θεόν με καὶ θεῶν ἄπο;
(Σιληνός)
(232) Ἔλεγον ἐγὼ τάδ'· οἱ δ' ἐφόρουν τὰ χρήματα,
καὶ τόν τε τυρὸν οὐκ ἐῶντος ἤσθιον
τούς τ' ἄρνας ἐξεφοροῦντο· δήσαντες δὲ σὲ
(235) κλῳῷ τριπήχει κατὰ τὸν ὀφθαλμὸν μέσον
τὰ σπλάγχν' ἔφασκον ἐξαμήσεσθαι βίᾳ,
μάστιγί τ' εὖ τὸ νῶτον ἀπολέψειν σέθεν,
κἄπειτα συνδήσαντες ἐς θἀδώλια
τῆς ναὸς ἐμβαλόντες ἀποδώσειν τινὶ
(240) πέτρους μοχλεύειν, ἢ 'ς μυλῶνα καταβαλεῖν.
(Κύκλωψ)
(241) Ἀληθες; Οὔκουν κοπίδας ὡς τάχιστ' ἰὼν
θήξεις μαχαίρας καὶ μέγαν φάκελον ξύλων
ἐπιθεὶς ἀνάψεις; Ὡς σφαγέντες αὐτίκα
πλήσουσι νηδὺν τὴν ἐμὴν ἀπ' ἄνθρακος
(245) θερμὴν διδόντες δαῖτα τῷ κρεανόμῳ,
τὰ δ' ἐκ λέβητος ἑφθὰ καὶ τετηκότα.
Ὡς ἔκπλεώς γε δαιτός εἰμ' ὀρεσκόου·
ἅλις λεόντων ἐστί μοι θοινωμένῳ
ἐλάφων τε, χρόνιος δ' εἴμ' ἀπ' ἀνθρώπων βορᾶς.

Traduction française :

[200] j'ai plus d'une fois, les armes à la main, résisté au choc d'une multitude de Phrygiens. S'il faut mourir, nous mourrons en gens de cœur ; ou en sauvant notre vie, nous sauverons aussi notre gloire. LE CYCLOPE (sans apercevoir les Grecs retirés au fond du théâtre, et s'adressant au choeur des Satyres qui dansent). (203) Tenez-vous tranquilles, rangez vous. Qu'est-ce donc ? quel est ce jeu? pourquoi ces bacchanales? Vous n'avez ici ni Bacchus, ni les grelots d'airain, ni le bruit des tambours. Comment vont les petits récemment nés dans ma caverne? sont-ils pendants à la mamelle de leurs mères, ou se jouent-ils à leurs côtés? les corbeilles de joncs sont-elles remplies de fromages? Que dites-vous? que répondez-vous ? Tout à l'heure ce bâton va vous faire pleurer. Levez les yeux, ne les baissez pas vers la terre. LE CHOEUR. Tiens, nous les levons jusqu'à Jupiter lui-même ; je vois les astres et Orion. LE CYCLOPE. Mon dîner est-il prêt? LE CHOEUR. Oui; pourvu que ton estomac le soit aussi. LE CYCLOPE. Et les coupes sont-elles pleines de lait? LE CHOEUR. Si pleines, qu'il ne tient qu'à toi d'en boire un tonneau entier. LE CYCLOPE. Est-ce du lait de brebis, ou de vache, ou mêlé? LE CHOEUR. Comme tu le voudras : seulement ne m'avale pas moi-même. LE CYCLOPE. (220) Je m'en garderai bien ; car, en sautillant dans mon ventre, vous me feriez périr par vos gambades. (Apercevant tout à coup les Grecs et Silène, qui feint de les repousser.} Oh ! oh ! quelle est cette troupe que je vois près de I'étable? Ce sont des pirates ou des voleurs venus sur ce rivage. Et vraiment, je vois des agneaux de ma caverne, attachés avec des liens d'osier, des vases remplis de fromage, et la tête chauve de ce vieillard tout enflée des coups qu'il a reçus. SILÈNE. Ah ! malheureux que je suis ! j'ai la fièvre à force d'avoir été battu. LE CYCLOPE. Par qui? Vieillard, qui t'a ainsi frappé à la tète? SILÈNE. Ce sont ces gens-là, Cyclope, parce que je ne voulais pas leur laisser prendre ton bien. LE CYCLOPE. Ils ne savaient donc pas que je suis dieu, et issu des dieux? SILÈNE. (232) Je le leur ai dit ; mais ils n'emportaient pas moins tes trésors, ils mangeaient ton fromage malgré moi, ils emmenaient tes agneaux ; ils disaient qu'ils t'attacheraient toi-même à un carcan de trois coudées ; qu'à ta vue et sous ton oeil unique, ils t'arracheraient les entrailles ; qu'ils te sillonneraient le dos à coups de fouet ; qu'ensuite ils te lieraient, te jetteraient sous les bancs de leur vaisseau, et te vendraient pour travailler dans les carrières, ou pour faire tourner le moulin. LE CYCLOPE. (241) Vraiment? Va donc au plus vite aiguiser mes couteaux, mes épées, mon sabre tranchant; entasse des fagots, et mets-y le feu ; car je veux les égorger sur-le- champ et m'en rassasier: je mangerai les uns rôtis sur les charbons, les autres cuits à la marmite et bouillis. Aussi bien suis-je las de ma nourriture sauvage ; j'ai assez mangé de lions et de cerfs, et voilà longtemps que je suis privé de chair humaine.





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Dernière mise à jour : 2/10/2009