HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Le Cyclope (tragédie complète)

ἄκρατος



Texte grec :

[600] λαμπρὸν πυρώσας ὄμμ' ἀπαλλάχθηθ' ἅπαξ,
σύ τ', ὦ μελαίνης Νυκτὸς ἐκπαίδευμ', Ὕπνε,
ἄκρατος ἐλθὲ θηρὶ τῷ θεοστυγεῖ,
καὶ μὴ 'πὶ καλλίστοισι Τρωϊκοῖς πόνοις
αὐτόν τε ναύτας τ' ἀπολέσητ' Ὀδυσσέα
(605) ὑπ' ἀνδρὸς ᾧ θεῶν οὐδὲν ἢ βροτῶν μέλει.
Ἢ τὴν τύχην μὲν δαίμον' ἡγεῖσθαι χρεών,
τὰ δαιμόνων δὲ τῆς τύχης ἐλάσσονα.
(Χορός)
(608) Λήψεται τὸν τράχηλον
ἐντόνως ὁ καρκίνος
(610) τοῦ ξενοδαιτυμόνος· πυρὶ γὰρ τάχα
φωσφόρους ὀλεῖ κόρας.
ἤδη δαλὸς ἠνθρακωμένος
(615) κρύπτεται ἐς σποδιάν, δρυὸς ἄσπετον
ἔρνος. ἀλλ' ἴτω Μάρων,
πρασσέτω,
μαινομένου 'ξελέτω βλέφαρον
Κύκλωπος, ὡς πίῃ κακῶς.
κἆτ' ἐγὼ
(620) τὸν φιλοκισσοφόρον Βρόμιον
ποθεινὸν εἰσιδεῖν θέλω,
Κύκλωπος λιπὼν ἐρημίαν·
ἆρ' ἐς τοσόνδ' ἀφίξομαι;
(Ὀδυσσεύς)
(625) Σιγᾶτε πρὸς θεῶν, θῆρες, ἡσυχάζετε,
συνθέντες ἄρθρα στόματος· οὐδὲ πνεῖν ἐῶ,
οὐ σκαρδαμύσσειν οὐδὲ χρέμπτεσθαί τινα,
ὡς μὴ 'ξεγερθῇ τὸ κακόν, ἔστ' ἂν ὄμματος
ὄψις Κύκλωπος ἐξαμιλληθῇ πυρί.
(Χορός)
Σιγῶμεν ἐγκάψαντες αἰθέρα γνάθοις.
(Ὀδυσσεύς)
(630) Ἄγε νυν ὅπως ἅψεσθε τοῦ δαλοῦ χεροῖν
ἔσω μολόντες· διάπυρος δ' ἐστὶν καλῶς.
(Χορός)
Οὔκουν σὺ τάξεις οὕστινας πρώτους χρεὼν
καυτὸν μοχλὸν λαβόντας ἐκκάειν τὸ φῶς
Κύκλωπος, ὡς ἂν τῆς τύχης κοινώμεθα;
(Χορός) α
(635) Ἡμεῖς μέν ἐσμεν μακροτέρω πρὸ τῶν θυρῶν
ἑστῶτες ὠθεῖν ἐς τὸν ὀφθαλμὸν τὸ πῦρ.
(Χορός) β
Ἡμεῖς δὲ χωλοί γ' ἀρτίως γεγενήμεθα.
(Χορός) α
Ταὐτὸν πεπόνθατ' ἆρ' ἐμοί· τοὺς γὰρ πόδας
ἑστῶτες ἐσπάσθημεν οὐκ οἶδ' ἐξ ὅτου.
(Ὀδυσσεύς)
(640) Ἑστῶτες ἐσπάσθητε;
(Χορός) α
Καὶ τά γ' ὄμματα
μέστ' ἐστὶν ἡμῖν κόνεος ἢ τέφρας ποθέν.
(Ὀδυσσεύς)
Ἄνδρες πονηροὶ κοὐδὲν οἵδε σύμμαχοι.
(Χορός)
(643) Ὁτιὴ τὸ νῶτον τὴν ῥάχιν τ' οἰκτίρομεν
καὶ τοὺς ὀδόντας ἐκβαλεῖν οὐ βούλομαι
(645) τυπτόμενος, αὕτη γίγνεται πονηρία;
Ἀλλ' οἶδ' ἐπῳδὴν Ὀρφέως ἀγαθὴν πάνυ,
ὥστ' αὐτόματον τὸν δαλὸν ἐς τὸ κρανίον
στείχονθ' ὑφάπτειν τὸν μονῶπα παῖδα γῆς.
(Ὀδυσσεύς)
Πάλαι μὲν ᾔδη σ' ὄντα τοιοῦτον φύσει,

Traduction française :

[600] consume l'œil de ce méchant voisin, et délivre-toi enfin de ses regards ! Et toi sommeil, fils de la sombre nuit, viens fondre avec toute ta puissance sur ce monstre haï des dieux : après les nobles travaux d'ilion, ne laissez pas périr Ulysse et ses compagnons par la main d'un homme qui ne se soucie ni des dieux ni des mortels. Sinon, il faudra croire que la Fortune est une divinité, et que la puissance des dieux est inférieure à relie de la Fortune. (Il entre dans la caverne. ) LE CHOEUR, seul. (608) Les tenailles de la douleur vont saisir le cou du barbare qui mange ses hôtes : bientôt le feu va consumer l'œil qui l'éclaire. Déjà le tison s'embrase, déjà la branche vigoureuse est cachée sous la cendre. Maron, viens, en troublant sa raison, préparer notre vengeance ; arrache l'œil du front du Cyclope, et que ta liqueur lui soit fatale. Je veux enfin revoir Bacchus couronné de lierre, et que j'ai tant regretté, et quitter le désert du Cyclope. Un tel bonheur me sera-t-il donné? ULYSSE. (625) Au nom des dieux, Satyres, faites silence, tenez-vous tranquilles, et n'ouvrez pas la bouche. Je vous défends de respirer, de cligner des yeux, de cracher, de peur d'éveiller le monstre avant que le feu ne soit venu à bout de l'oeil du Cyclope. LE CHOEUR. Nous faisons silence, et nous retenons notre haleine dans nos poitrines. ULYSSE. Allons, prenez en main le tison, et entrez dans la caverne; il est suffisamment enflammé. LE CHOEUR. Ne veux-tu pas régler ceux qui doivent les premiers s'armer de l'arbre en flammes et crever l'œil du Cyclope, afin d'avoir part à cette aventure? DEMI-CHOEUR. Pour nous, nous sommes trop loin de la porte, pour atteindre son œil avec le tison enflammé. DEMI-CHOEUR. Et nous tout à coup nous sommes devenus boiteux. DEMI-CHOEUR. Il vous arrive donc la même chose qu'à moi ; car tandis que je reste debout, mes pieds tout à coup entrent en convulsion sans que je sache pourquoi. ULYSSE. Debout en convulsion? DEMI-CHOEUR. Et nos yeux sont pleins de poussière et de cendre qui s'élèvent je ne sais d'où. ULYSSE. Hommes lâches, amis inutiles! LE CHOEUR. (643) C'est que nous avons pitié de notre dos et de nos épaules ; je ne me soucie pas de voir sauter les dents de ma mâchoire: est-ce là de la lâcheté? Mais je sais une chanson magique d'Orphée, assez puissante pour faire aller le tison de lui-même brûler l'œil unique du Géant fils de la Terre. ULYSSE. Dès longtemps je connaissais ton caractère :





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/10/2009