HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Le Cyclope (tragédie complète)

ἀπόντα



Texte grec :

[0] Κύκλωψ.
(Σιληνός)
Ὦ Βρόμιε, διὰ σὲ μυρίους ἔχω πόνους
νῦν χὤτ' ἐν ἥβῃ τοὐμὸν εὐσθένει δέμας·
πρῶτον μὲν ἡνίκ' ἐμμανὴς Ἥρας ὕπο
Νύμφας ὀρείας ἐκλιπὼν ᾤχου τροφούς·
(5) ἔπειθ' ὅτ' ἀμφὶ γηγενῆ μάχην δορὸς
ἐνδέξιος σῷ ποδὶ παρασπιστὴς βεβὼς
Ἐγκέλαδον ἰτέαν ἐς μέσην θενὼν δορὶ
ἔκτειναῲφέρ' ἴδω, τοῦτ' ἰδὼν ὄναρ λέγω;
Οὐ μὰ Δί', ἐπεὶ καὶ σκῦλ' ἔδειξα Βακχίῳ.
(10) Καὶ νῦν ἐκείνων μείζον' ἐξαντλῶ πόνον.
Ἐπεὶ γὰρ Ἥρα σοι γένος Τυρσηνικὸν
λῃστῶν ἐπῶρσεν, ὡς ὁδηθείης μακράν,
<ἐγὼ> πυθόμενος σὺν τέκνοισι ναυστολῶ
σέθεν κατὰ ζήτησιν. Ἐν πρύμνῃ δ' ἄκρᾳ
(15) αὐτὸς βεβὼς ηὔθυνον ἀμφῆρες δόρυ,
παῖδες δ' <ἐπ'> ἐρετμοῖς ἥμενοι γλαυκὴν ἅλα
ῥοθίοισι λευκαίνοντες ἐζήτουν σ', ἄναξ.
Ἤδη δὲ Μαλέας πλησίον πεπλευκότας
ἀπηλιώτης ἄνεμος ἐμπνεύσας δορὶ
(20) ἐξέβαλεν ἡμᾶς τήνδ' ἐς Αἰτναίαν πέτραν,
ἵν' οἱ μονῶπες ποντίου παῖδες θεοῦ
Κύκλωπες οἰκοῦσ' ἄντρ' ἔρημ' ἀνδροκτόνοι.
Τούτων ἑνὸς ληφθέντες ἐσμὲν ἐν δόμοις
δοῦλοι· καλοῦσι δ' αὐτὸν ᾧ λατρεύομεν
(25) Πολύφημον· ἀντὶ δ' εὐίων βακχευμάτων
ποίμνας Κύκλωπος ἀνοσίου ποιμαίνομεν.
Παῖδες μὲν οὖν μοι κλειτύων ἐν ἐσχάτοις
νέμουσι μῆλα νέα νέοι πεφυκότες,
ἐγὼ δὲ πληροῦν πίστρα καὶ σαίρειν στέγας
(30) μένων τέταγμαι τάσδε, τῷδε δυσσεβεῖ
Κύκλωπι δείπνων ἀνοσίων διάκονος.
Καὶ νῦν, τὰ προσταχθέντ', ἀναγκαίως ἔχει
σαίρειν σιδηρᾷ τῇδέ μ' ἁρπάγῃ δόμους,
ὡς τόν τ' ἀπόντα δεσπότην Κύκλωπ' ἐμὸν
(35) καθαροῖσιν ἄντροις μῆλά τ' ἐσδεχώμεθα.
Ἤδη δὲ παῖδας προσνέμοντας εἰσορῶ
ποίμνας. Τί ταῦτα; Μῶν κρότος σικινίδων
ὁμοῖος ὑμῖν νῦν τε χὤτε Βακχίῳ
κῶμος συνασπίζοντες Ἀλθαίας δόμους
(40) προσῇτ' ἀοιδαῖς βαρβίτων σαυλούμενοι;
(Χορός)
(41) Παῖ γενναίων μὲν πατέρων
γενναίων δ' ἐκ τοκάδων,
πᾷ δή μοι νίσῃ σκοπέλους;
Οὐ τᾷδ' ὑπήνεμος αὔρα
(45) καὶ ποιηρὰ βοτάνα;
Δινᾶέν δ' ὕδωρ ποταμῶν
ἐν πίστραις κεῖται πέλας ἄντρων,
οὗ σοι βλαχαὶ τεκέων.
Ψύττ'· οὐ τᾷδ', οὔ;

Traduction française :

[0] LE CYCLOPE. La scène est à l'entrée de la caverne de Polyphème, au pied du mont Etna. SILÈNE. Ô Bacchus, pour toi je souffre mille maux aujourd'hui, comme au temps où mon corps avait la vigueur de la jeunesse : d'abord, lorsque agité, des fureurs envoyées par Junon, tu t'enfuis, abandonnant les nymphes des montagnes, tes nourrices ; puis, dans la guerre des Géants, combattant bravement à tes côtés, je frappai Encelade au milieu de son bouclier, et le tuai d'un coup de ma lance. Eh bien, quoi? est-ce en songe que j'aurais vu ce que je dis là ? — Non, par Jupiter ! car je montrai même les dépouilles à Bacchus. Et maintenant je poursuis une entreprise plus pénible encore. Depuis que Junon a lancé contre toi des pirates tyrrhéniens pour te transporter dans une contrée lointaine, informé de ce dessein, j'ai mis à la voile avec mes enfants pour aller à ta recherche. Au haut de la poupe, tenant moi-même en main le gouvernail, je dirigeais le navire; et mes fils, assis au banc des rameurs et blanchissant d'écume la mer azurée, te cherchaient, ô mon maître ! Déjà nous approchions du promontoire de Malée, lorsqu'un vent d'orient, soufflant avec violence contre le navire, nous jeta ici sur les rochers de l'Etna, dont les antres sauvages servent de retraite aux fils du dieu de la mer, aux Cyclopes, monstres n'ayant qu'un œil, et avides du sang des hommes. Devenus la proie de l'un d'eux, nous sommes esclaves dans sa demeure ; le maître que nous servons s'appelle Polyphème. Plus de joyeux transports bachiques ; nous sommes réduits à paître les troupeaux d'un Cyclope impie. Mes enfants, jeunes encore, conduisent les brebis sur les coteaux les plus éloignés; et moi, je reste ici, chargé du soin de remplir les abreuvoirs, de balayer cet antre, de servir à ce Cyclope impie ses festins abominables. En ce moment, il me faut remplir ma tâche, et nettoyer la caverne avec ce râteau de fer, afin que le Cyclope mon maître, lorsqu'il rentrera, la trouve propre, et prête à le recevoir, lui et ses brebis Mais déja je vois mes fils qui ramènent leurs troupeaux. Qu'est ceci? Dansez-vous donc de bruyants sicinnis, tout comme au temps où vous escortiez Bacchus à la maison d'Althée, avec des chants d'allégresse, qu'accompagnait le son de la lyre? LE CHOEUR. (41) Noble rejeton issu de noble race, où cours-tu parmi les rochers ? Ce n'est pas là que tu trouveras un air doux et frais, une herbe abondante, et l'eau courante des ruisseaux ; mais dans ton abreuvoir, auprès de l'antre du Cyclope, où tes petits t'appellent par leurs bêlements. Psitt ! ne veux-tu pas venir de ce côté ?





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/10/2009