HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Le Cyclope (tragédie complète)

Vers 250-299

  Vers 250-299

[250] (Σιληνός) Τὰ καινά γ' ἐκ τῶν ἠθάδων, δέσποτα, ἡδίον' ἐστίν. Οὐ γὰρ οὖν νεωστί γε ἄλλοι πρὸς οἴκους σοὺς ἀφίκοντο ξένοι. (Ὀδυσσεύς) (253) (Κύκλωψ), ἄκουσον ἐν μέρει καὶ τῶν ξένων. Ἡμεῖς βορᾶς χρῄζοντες ἐμπολὴν λαβεῖν (255) σῶν ἆσσον ἄντρων ἤλθομεν νεὼς ἄπο. Τοὺς δ' ἄρνας ἡμῖν οὗτος ἀντ' οἴνου σκύφου ἀπημπόλα τε κἀδίδου πιεῖν λαβὼν ἑκὼν ἑκοῦσι, κοὐδὲν ἦν τούτων βίᾳ. Ἀλλ' οὗτος ὑγιὲς οὐδὲν ὧν φησιν λέγει, (260) ἐπεί γ' ἐλήφθη σοῦ λάθρᾳ πωλῶν τὰ σά. (Σιληνός) Ἐγώ; Κακῶς γ' ἄρ' ἐξόλοι'. (Ὀδυσσεύς) Εἰ ψεύδομαι. (Σιληνός) (262) Μὰ τὸν Ποσειδῶ τὸν τεκόντα σ', (Κύκλωψ), μὰ τὸν μέγαν Τρίτωνα καὶ τὸν Νηρέα, μὰ τὴν Καλυψὼ τάς τε Νηρέως κόρας, (265) μὰ θαἰερὰ κύματ' ἰχθύων τε πᾶν γένος, ἀπώμοσ', κάλλιστον Κυκλώπιον, δεσποτίσκε, μὴ τὰ σ' ἐξοδᾶν ἐγὼ ξένοισι χρήματ'. κακῶς οὗτοι κακοὶ οἱ παῖδες ἀπόλοινθ', οὓς μάλιστ' ἐγὼ φιλῶ. (Χορός) (270) Αὐτὸς ἔχ'. Ἔγωγε τοῖς ξένοις τὰ χρήματα περνάντα σ' εἶδον· εἰ δ' ἐγὼ ψευδῆ λέγω, ἀπόλοιθ' πατήρ μου· τοὺς ξένους δὲ μὴ ἀδίκει. (Κύκλωψ) Ψεύδεσθἔγωγε τῷδε τοῦ Ῥαδαμάνθυος μᾶλλον πέποιθα καὶ δικαιότερον λέγω. (275) Θέλω δ' ἐρέσθαι· πόθεν ἐπλεύσατ', ξένοι; Ποδαποί; Τίς ὑμᾶς ἐξεπαίδευσεν πόλις; (Ὀδυσσεύς) (277) Ἰθακήσιοι μὲν τὸ γένος, Ἰλίου δ' ἄπο, πέρσαντες ἄστυ, πνεύμασιν θαλασσίοις σὴν γαῖαν ἐξωσθέντες ἥκομεν, (Κύκλωψ). (Κύκλωψ) (280) τῆς κακίστης οἳ μετήλθεθ' ἁρπαγὰς Ἑλένης Σκαμάνδρου γείτον' Ἰλίου πόλιν; (Ὀδυσσεύς) Οὗτοι, πόνον τὸν δεινὸν ἐξηντληκότες. (Κύκλωψ) Αἰσχρὸν στράτευμά γ', οἵτινες μιᾶς χάριν γυναικὸς ἐξεπλεύσατ' ἐς γαῖαν Φρυγῶν. (Ὀδυσσεύς) (285) Θεοῦ τὸ πρᾶγμα· μηδέν' αἰτιῶ βροτῶν. Ἡμεῖς δέ σ', θεοῦ ποντίου γενναῖε παῖ, ἱκετεύομέν τε καὶ ψέγομεν ἐλευθέρως· μὴ τλῇς πρὸς οἴκους σοὺς ἀφιγμένους φίλους κτανεῖν βοράν τε δυσσεβῆ θέσθαι γνάθοις· (290) οἳ τὸν σόν, ὦναξ, πατέρ' ἔχειν ναῶν ἕδρας ἐρρυσάμεσθα γῆς ἐν Ἑλλάδος μυχοῖς· ἱερᾶς τ' ἄθραυστος Ταινάρου μένει λιμὴν Μαλέας τ' ἄκρας κευθμῶνες τε Σουνίου δίας Ἀθάνας σῶς ὑπάργυρος πέτρα (295) Γεραίστιοί τε καταφυγαί· τά θ' Ἑλλάδος δύσφρον' ὀνείδη Φρυξὶν οὐκ ἐδώκαμεν. Ὧν καὶ σὺ κοινοῖ· γῆς γὰρ Ἑλλάδος μυχοὺς οἰκεῖς ὑπ' Αἴτνῃ, τῇ πυριστάκτῳ πέτρᾳ. Νόμος δὲ θνητοῖς, εἰ λόγους ἀποστρέφῃ,
[250] SILÈNE. Des plats nouveaux sont toujours plus agréables, ô mon maître ! et il n'y a pas peu de temps qu'il est arrivé des étrangers dans cette caverne. ULYSSE. (253) Cyclope, écoute-moi à notre tour. C'est le besoin que nous avions d'acheter des vivres qui nous a fait sortir de notre vaisseau et venir vers ta caverne. Ce vieillard nous a vendu des agneaux pour une coupe de vin, et il nous les a livrés après avoir vidé la coupe, le tout de son plein gré; il n'y a pas eu la moindre violence. Mais à présent il ne dit pas un mot de vrai, parce qu'il a été surpris à vendre en cachette ce qui t'appartenait. SILÈNE. Moi?... Puisses-tu périr mille fois... ULYSSE. Si je mens. SILÈNE. (262) Non, par Neptune ton père, ô Cyclope, par le grand Triton, par Nérée, par Calypso et par les filles de Nérée, par les flots sacrés et toute la race des poissons, je le jure, ô mon charmant petit Cyclope, mon cher petit maître, je n'ai pas vendu tes biens à ces étrangers. Si je mens, puissent périr misérablement ces méchants enfants, que je chéris plus que tout au monde ! LE CHOEUR. Que tes imprécations retombent sur toi. Je t'ai vu moi- même vendre des vivres à ces étrangers. Si je ne dis pas vrai, que mon père périsse : mais ne fais pas de mal à ces étrangers. LE CYCLOPE. (Aux Satyres ) Vous mentez. (Montrant Silène) Je me fie à ce juge-là plus qu'à Rhadamanthe, et je le déclare plus juste que lui. Mais je veux interroger les coupables : D'où venez- vous, étrangers ? de quel pays êtes-vous? quelle ville vous a élevés? ULYSSE. (277) Nous sommes nés à Ithaque; nous venons d'ilion, que nous avons détruite ; et, poussés par les vents et les tempêtes, nous avons été jetés sur tes bords, ô Cyclope ! LE CYCLOPE. Est-ce vous qui, pour reprendre la perfide Hélène à son ravisseur, avez été jusqu'à Troie, aux bords du Scamandre? ULYSSE. Nous-mêmes, et nous avons supporté de rudes travaux. LE CYCLOPE . Voilà certes une honteuse expédition : pour une seule femme, naviguer jusqu'aux rivages phrygiens ! ULYSSE. (285) C'est l'ouvrage des dieux, n'en accuse aucun mortel. Mais, ô noble fils du dieu des mers, nous te supplions, et nous te parlons en hommes libres : crains de donner la mort à des infortunés venus en amis dans ta grotte, et de te repaître de cette nourriture impie. Épargne-nous, ô roi, nous qui avons élevé des temples à ton père dans les parties les plus reculées de la Grèce : le port sacré de Ténare reste inviolable, ainsi que les retraites de Malée ; le rocher de Sunium, où Minerve a un temple, et qui recèle des mines d'argent dans ses entrailles, et l'asile du promontoire de Géreste, sont toujours debout : nous n'avons pu pardonner aux Phrygiens un outrage difficile à supporter. Et tu as aussi part à notre gloire; car tu habites une terre grecque, au pied des rochers de l'Etna, qui vomit la flamme. Docile à la raison et aux lois des mortels,


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Dernière mise à jour : 2/10/2009