HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Alceste (tragédie complète)

λέκτρον



Texte grec :

[850] ἢν δ´ οὖν ἁμάρτω τῆσδ´ ἄγρας καὶ μὴ μόληι
851 πρὸς αἱματηρὸν πελανόν, εἶμι τῶν κάτω
852 Κόρης ἄνακτός τ´ εἰς ἀνηλίους δόμους,
853 αἰτήσομαί τε καὶ πέποιθ´ ἄξειν ἄνω
854 Ἄλκηστιν, ὥστε χερσὶν ἐνθεῖναι ξένου,
855 ὅς μ´ ἐς δόμους ἐδέξατ´ οὐδ´ ἀπήλασεν,
856 καίπερ βαρείαι συμφορᾶι πεπληγμένος,
857 ἔκρυπτε δ´ ὢν γενναῖος, αἰδεσθεὶς ἐμέ.
858 τίς τοῦδε μᾶλλον Θεσσαλῶν φιλόξενος,
859 τίς Ἑλλάδ´ οἰκῶν; τοιγὰρ οὐκ ἐρεῖ κακὸν
860 εὐεργετῆσαι φῶτα γενναῖος γεγώς.
861 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἰώ,
861 στυγναὶ πρόσοδοι, στυγναὶ δ´ ὄψεις
861 χήρων μελάθρων.
862 ἰώ μοί μοι, αἰαῖ αἰαῖ.
863 ποῖ βῶ; ποῖ στῶ; τί λέγω; τί δὲ μή;
864 πῶς ἂν ὀλοίμην;
865 ἦ βαρυδαίμονα μήτηρ μ´ ἔτεκεν.
866 ζηλῶ φθιμένους, κείνων ἔραμαι,
867 κεῖν´ ἐπιθυμῶ δώματα ναίειν.
868 οὔτε γὰρ αὐγὰς χαίρω προσορῶν
869 οὔτ´ ἐπὶ γαίας πόδα πεζεύων·
870 τοῖον ὅμηρόν μ´ ἀποσυλήσας
871 Ἅιδηι Θάνατος παρέδωκεν.
872 (ΧΟΡΟΣ) πρόβα πρόβα, βᾶθι κεῦθος οἴκων.
872 (ΑΔΜΗΤΟΣ) αἰαῖ.
873 (ΧΟΡΟΣ) πέπονθας ἄξι´ αἰαγμάτων.
873 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἒ ἔ.
874 (ΧΟΡΟΣ) δι´ ὀδύνας ἔβας, σάφ´ οἶδα.
874 (ΑΔΜΗΤΟΣ) φεῦ φεῦ.
875 (ΧΟΡΟΣ) τὰν νέρθε δ´ οὐδὲν ὠφελεῖς ...
875 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἰώ μοί μοι.
876 (ΧΟΡΟΣ) τὸ μήποτ´ εἰσιδεῖν φιλίας ἀλόχου
877 πρόσωπόν ς´ ἔσαντα λυπρόν.
878 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἔμνησας ὅ μου φρένας ἥλκωσεν·
879 τί γὰρ ἀνδρὶ κακὸν μεῖζον ἁμαρτεῖν
880 πιστῆς ἀλόχου; μήποτε γήμας
881 ὤφελον οἰκεῖν μετὰ τῆσδε δόμους.
882 ζηλῶ δ´ ἀγάμους ἀτέκνους τε βροτῶν·
883 μία γὰρ ψυχή, τῆς ὑπεραλγεῖν
884 μέτριον ἄχθος.
885 παίδων δὲ νόσους καὶ νυμφιδίους
886 εὐνὰς θανάτοις κεραϊζομένας
887 οὐ τλητὸν ὁρᾶν, ἐξὸν ἀτέκνους
888 ἀγάμους τ´ εἶναι διὰ παντός.
889 (ΧΟΡΟΣ) τύχα τύχα δυσπάλαιστος ἥκει.
889 (ΑΔΜΗΤΟΣ) αἰαῖ.
890 (ΧΟΡΟΣ) πέρας δέ γ´ οὐδὲν ἀλγέων τίθης.
890 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἒ ἔ.
891 (ΧΟΡΟΣ) βαρέα μὲν φέρειν, ὅμως δὲ ...
891 (ΑΔΜΗΤΟΣ) φεῦ φεῦ.
892 (ΧΟΡΟΣ) τλᾶθ´· οὐ σὺ πρῶτος ὤλεσας ...
892 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἰώ μοί μοι.
893 (ΧΟΡΟΣ) γυναῖκα· συμφορὰ δ´ ἑτέρους ἑτέρα
894 πιέζει φανεῖσα θνατῶν.
895 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ὦ μακρὰ πένθη λῦπαί τε φίλων
896 τῶν ὑπὸ γαίας.
897 τί μ´ ἐκώλυσας ῥῖψαι τύμβου
898 τάφρον ἐς κοίλην καὶ μετ´ ἐκείνης
899 τῆς μέγ´ ἀρίστης κεῖσθαι φθίμενον;

Traduction française :

[850] Mais si je manque ma proie, si elle ne vient pas aux gâteaux arrosés de sang, j'irai aux enfers, dans la sombre demeure de Proserpine et de Pluton ; je redemanderai Alceste, et je compte bien la ramener au jour, et la remettre aux mains de l'hôte généreux qui m'a reçu dans sa maison, qui ne m'a pas repoussé, quoique sous le coup d'un malheur accablant, et dont la générosité me cachait ce malheur, par égard pour moi. Est-il dans la Thessalie, est-il dans toute la Grèce un plus religieux observateur de l'hospitalité ? aussi ne dira-t-il pas qu'il a obligé un ingrat, lui qui s'est montré si généreux. 861 ADMÈTE. Ah ! triste retour, triste aspect d'un palais désert ! Hélas ! hélas ! où aller? où m'arrêter? que dire ou ne pas dire? Que ne puis-je mourir ! Quel infortuné ma mère a enfanté! Heureux les morts! je leur porte envie, je veux habiter leur séjour. Je n'aime plus à voir la lumière, ni à fouler la terre sous mes pas. Quel otage la mort m'a ravi, pour le livrer à Pluton ! LE CHOEUR. Avance, avance; cache-toi dans les retraites du palais. ADMÈTE. Ah ! Ah ! LE CHOEUR. Ton sort est bien digne de lamentations. ADMÈTE. Hélas! hélas! LE CHOEUR. Je connais l'excès de la douleur. ADMÈTE. Oh ! oh ! LE CHOEUR. Cependant tu ne soulages en rien celle qui n'est plus. ADMÈTE. Ah malheureux ! LE CHOEUR. Ne plus voir en face une épouse chérie, c'est bien cruel. ADMÈTE. Tu rappelles un souvenir qui déchire mon cœur; car quel plus grand malheur pour un époux que de perdre une épouse chérie ! Plût au ciel que, jamais lié par l'hymen, je n'eusse habité ce palais avec Alceste ! J'envie le sort des mortels qui n'ont ni épouses, ni enfants; ils n'ont qu'une âme, et souffrir pour elle est un fardeau supportable. Mais voir les souffrances de ses enfants, et le lit nuptial dévasté par la mort, c'est là un spectacle insupportable, quand on pouvait passer toute sa vie sans entants et sans compagne. LE CHOEUR. Le destin, l'inévitable destin t'a frappé... ADMÈTE. Ah ! ah ! LE CHOEUR. Et ne met point de terme à ta douleur. ADMÈTE. Hélas ! hélas ! LE CHOEUR. C'est un fardeau bien lourd ; cependant... ADMÈTE. Oh ! oh ! LE CHOEUR. Il faut Ie supporter : tu n'es pas le premier. . . ADMÈTE. Ah ! malheureux ! LE CHOEUR. Qui ait perdu une épouse. Des malheurs divers viennent fondre sur chacun des mortels. ADMÈTE. O deuil éternel ! ô cruels regrets d'un être chéri qui n'est plus ! Pourquoi m'avoir empêché de me précipiter dans la tombe et de reposer dans la mort, auprès de cette femme incomparable ? Au lieu d'une âme,





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Dernière mise à jour : 1/10/2009