HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Alceste (tragédie complète)

σοῖς



Texte grec :

[800] ὡς τοῖς γε σεμνοῖς καὶ συνωφρυωμένοις
801 ἅπασίν ἐστιν, ὥς γ´ ἐμοὶ χρῆσθαι κριτῆι,
802 οὐ βίος ἀληθῶς ὁ βίος ἀλλὰ συμφορά.
803 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) ἐπιστάμεσθα ταῦτα· νῦν δὲ πράσσομεν
804 οὐχ οἷα κώμου καὶ γέλωτος ἄξια.
805 (ΗΡΑΚΛΗΣ) γυνὴ θυραῖος ἡ θανοῦσα· μὴ λίαν
806 πένθει· δόμων γὰρ ζῶσι τῶνδε δεσπόται.
807 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) τί ζῶσιν; οὐ κάτοισθα τἀν δόμοις κακά;
808 (ΗΡΑΚΛΗΣ) εἰ μή τι σός με δεσπότης ἐψεύσατο.
809 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) ἄγαν ἐκεῖνός ἐστ´ ἄγαν φιλόξενος.
810 (ΗΡΑΚΛΗΣ) οὐ χρῆν μ´ ὀθνείου γ´ οὕνεκ´ εὖ πάσχειν νεκροῦ;
811 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) ἦ κάρτα μέντοι καὶ λίαν ὀθνεῖος ἦν.
812 (ΗΡΑΚΛΗΣ) μῶν ξυμφοράν τιν´ οὖσαν οὐκ ἔφραζέ μοι;
813 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) χαίρων ἴθ´· ἡμῖν δεσποτῶν μέλει κακά.
814 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ὅδ´ οὐ θυραίων πημάτων ἄρχει λόγος.
815 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) οὐ γάρ τι κωμάζοντ´ ἂν ἠχθόμην ς´ ὁρῶν.
816 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ἀλλ´ ἦ πέπονθα δείν´ ὑπὸ ξένων ἐμῶν;
817 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) οὐκ ἦλθες ἐν δέοντι δέξασθαι δόμοις.
818 {πένθος γὰρ ἡμῖν ἐστι· καὶ κουρὰν βλέπεις
819 μελαμπέπλους στολμούς τε. (ΗΡΑΚΛΗΣ) τίς δ´ ὁ κατθανών;}
820 (ΗΡΑΚΛΗΣ) μῶν ἢ τέκνων τι φροῦδον ἢ γέρων πατήρ;
821 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) γυνὴ μὲν οὖν ὄλωλεν Ἀδμήτου, ξένε.
822 (ΗΡΑΚΛΗΣ) τί φήις; ἔπειτα δῆτά μ´ ἐξενίζετε;
823 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) ἠιδεῖτο γάρ σε τῶνδ´ ἀπώσασθαι δόμων.
824 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ὦ σχέτλι´, οἵας ἤμπλακες ξυναόρου.
825 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) ἀπωλόμεσθα πάντες, οὐ κείνη μόνη.
826 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ἀλλ´ ἠισθόμην μὲν ὄμμ´ ἰδὼν δακρυρροοῦν
827 κουράν τε καὶ πρόσωπον· ἀλλ´ ἔπειθέ με
828 λέγων θυραῖον κῆδος ἐς τάφον φέρειν.
829 βίαι δὲ θυμοῦ τάσδ´ ὑπερβαλὼν πύλας
830 ἔπινον ἀνδρὸς ἐν φιλοξένου δόμοις,
831 πράσσοντος οὕτω. κἆιτα κωμάζω κάρα
832 στεφάνοις πυκασθείς; ἀλλὰ σοῦ τὸ μὴ φράσαι,
833 κακοῦ τοσούτου δώμασιν προσκειμένου.
834 ποῦ καί σφε θάπτει; ποῖ νιν εὑρήσω μολών;
835 (ΘΕΡΑΠΑΙΝΑ) ὀρθὴν παρ´ οἶμον ἣ ´πὶ Λαρίσαν φέρει
836 τύμβον κατόψηι ξεστὸν ἐκ προαστίου.
837 (ΗΡΑΚΛΗΣ) ὦ πολλὰ τλᾶσα καρδία καὶ χεὶρ ἐμή,
838 νῦν δεῖξον οἷον παῖδά ς´ ἡ Τιρυνθία
839 ἐγείνατ´ Ἠλεκτρύωνος Ἀλκμήνη Διί.
840 δεῖ γάρ με σῶσαι τὴν θανοῦσαν ἀρτίως
841 γυναῖκα κἀς τόνδ´ αὖθις ἱδρῦσαι δόμον
842 Ἄλκηστιν Ἀδμήτωι θ´ ὑπουργῆσαι χάριν.
843 ἐλθὼν δ´ ἄνακτα τὸν μελάμπτερον νεκρῶν
844 Θάνατον φυλάξω, καί νιν εὑρήσειν δοκῶ
845 πίνοντα τύμβου πλησίον προσφαγμάτων.
846 κἄνπερ λοχαίας αὐτὸν ἐξ ἕδρας συθεὶς
847 μάρψω, κύκλον γε περιβαλὼν χεροῖν ἐμαῖν,
848 οὐκ ἔστιν ὅστις αὐτὸν ἐξαιρήσεται
849 μογοῦντα πλευρά, πρὶν γυναῖκ´ ἐμοὶ μεθῆι.

Traduction française :

[800] car pour les caractères tristes et austères, la vie, à mon jugement, est moins une vie qu'une misère. LE SERVITEUR. Je sais tout cela; mais ce qui m'occupe à présent s'accorde peu avec les festins et les rires. HERCULE. Celle qui est morte est une femme étrangère. Ne t'afflige pas à l'excès, quand les maîtres de ce palais sont pleins de vie. LE SERVITEUR. Comment, pleins de vie? tu ne connais donc pas les malheurs de cette maison? HERCULE. A moins que ton maître ne m'ait pas dit la vérité. LE SERVITEUR. Il poussait trop loin, oui trop loin, le respect de l'hospitalité. HERCULE. Quoi! pour la mort d'une étrangère, fallait-il me mal recevoir ? LE SERVITEUR. Mais vraiment elle n'était que trop de la famille ! HERCULE. Y a-t-il donc quelque malheur dont il ne m'ait pas parlé? LE SERVITEUR. Va-t'en en joie ; c'est à nous de pleurer les maux de nos maîtres. HERCULE. Ce n'est pas d'un malheur étranger qu'il s'agit, si j'en crois ce langage. LE SERVITEUR. Autrement je ne me serais pas attristé, quand tu te livrais à la joie du festin. HERCULE. Ah ! mes hôtes ne m'ont-ils pas fait injure? LE SERVITEUR. Tu n'es pas venu à propos demander asile, car nous sommes dans le deuil : tu vois ces cheveux coupés et ces vêtements lugubres. HERCULE. Qui donc est mort ? Est-ce un de ses enfants? est-ce son père? LE SERVITEUR. C'est l'épouse même d'Admète qui est morte, étranger. HERCULE. Que dis-tu? Et cependant vous m'avez donné l'hospitalité? LE SERVITEUR. Admète craignait de te repousser de sa maison. HERCULE. Infortuné, quelle épouse tu as perdue ! LE SERVITEUR. Avec elle nous périssons tous. HERCULE. Je l'avais pressenti à son air, à ses yeux mouillés de larmes, à sa chevelure coupée : mais il a dissipé mes soupçons, en disant qu'il allait ensevelir une étrangère. C'est contre mon gré que j'ai franchi ce seuil; j'ai bu dans la maison d'un hôte généreux en proie à l'affliction, je me suis livré à la joie du festin, et j'ai couronné ma tète de fleurs. C'est ta faute de ne m'avoir rien dit, quand un si grand malheur afflige votre maison. Où est sa sépulture? où dois-je aller pour la trouver? LE SERVITEUR. Sur les bords de la route qui conduit à Larisse, tu verras un tombeau hors du faubourg. HERCULE. O mon coeur éprouvé par tant de travaux, ô mon âme, c'est maintenant qu'il faut montrer quel fils la Tirynthienne Alcmène, fille d'Électryon, a donné à Jupiter. Il faut en effet que je sauve cette femme qui vient de mourir, que je ramène Alceste dans cette maison, et que je prouve ma reconnaissance à Admète. J'irai trouver la Mort, noire souveraine des ombres ; je l'épierai, et j'espère la rencontrer près du tombeau, buvant le sang des victimes. Je me mettrai en embuscade, je fondrai sur elle; et si je puis la saisir et l'envelopper dans le cercle de mes bras, il ne sera au pouvoir de personne de me l'arracher, les flancs tout meurtris, avant qu'elle ne m'ait rendu Alceste.





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Dernière mise à jour : 1/10/2009