HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Alceste (tragédie complète)

ὁρῶν



Texte grec :

[750] κακίον´ ἐς τήνδ´ ἑστίαν ἐδεξάμην.
751 ὃς πρῶτα μὲν πενθοῦντα δεσπότην ὁρῶν
752 ἐσῆλθε κἀτόλμης´ ἀμείψασθαι πύλας.
753 ἔπειτα δ´ οὔτι σωφρόνως ἐδέξατο
754 τὰ προστυχόντα ξένια, συμφορὰν μαθών,
755 ἀλλ´, εἴ τι μὴ φέροιμεν, ὤτρυνεν φέρειν.
756 ποτῆρα δ´ ἐν χείρεσσι κίσσινον λαβὼν
757 πίνει μελαίνης μητρὸς εὔζωρον μέθυ,
758 ἕως ἐθέρμην´ αὐτὸν ἀμφιβᾶσα φλὸξ
759 οἴνου. στέφει δὲ κρᾶτα μυρσίνης κλάδοις,
760 ἄμους´ ὑλακτῶν· δισσὰ δ´ ἦν μέλη κλύειν·
761 ὁ μὲν γὰρ ἦιδε, τῶν ἐν Ἀδμήτου κακῶν
762 οὐδὲν προτιμῶν, οἰκέται δ´ ἐκλαίομεν
763 δέσποιναν, ὄμμα δ´ οὐκ ἐδείκνυμεν ξένωι
764 τέγγοντες· Ἄδμητος γὰρ ὧδ´ ἐφίετο.
765 καὶ νῦν ἐγὼ μὲν ἐν δόμοισιν ἑστιῶ
766 ξένον, πανοῦργον κλῶπα καὶ ληιστήν τινα,
767 ἡ δ´ ἐκ δόμων βέβηκεν, οὐδ´ ἐφεσπόμην
768 οὐδ´ ἐξέτεινα χεῖρ´ ἀποιμώζων ἐμὴν
769 δέσποιναν, ἣ ´μοὶ πᾶσί τ´ οἰκέταισιν ἦν
770 μήτηρ· κακῶν γὰρ μυρίων ἐρρύετο,
771 ὀργὰς μαλάσσους´ ἀνδρός. ἆρα τὸν ξένον
772 στυγῶ δικαίως, ἐν κακοῖς ἀφιγμένον;
773 (ΗΡΑΚΛΗΣ) οὗτος, τί σεμνὸν καὶ πεφροντικὸς βλέπεις;
774 οὐ χρὴ σκυθρωπὸν τοῖς ξένοις τὸν πρόσπολον
775 εἶναι, δέχεσθαι δ´ εὐπροσηγόρωι φρενί.
776 σὺ δ´ ἄνδρ´ ἑταῖρον δεσπότου παρόνθ´ ὁρῶν
777 στυγνῶι προσώπωι καὶ συνωφρυωμένωι
778 δέχηι, θυραίου πήματος σπουδὴν ἔχων.
779 δεῦρ´ ἔλθ´, ὅπως ἂν καὶ σοφώτερος γένηι.
780 τὰ θνητὰ πράγματ´ οἶδας ἣν ἔχει φύσιν;
781 οἶμαι μὲν οὔ· πόθεν γάρ; ἀλλ´ ἄκουέ μου.
782 βροτοῖς ἅπασι κατθανεῖν ὀφείλεται,
783 κοὐκ ἔστι θνητῶν ὅστις ἐξεπίσταται
784 τὴν αὔριον μέλλουσαν εἰ βιώσεται·
785 τὸ τῆς τύχης γὰρ ἀφανὲς οἷ προβήσεται,
786 κἄστ´ οὐ διδακτὸν οὐδ´ ἁλίσκεται τέχνηι.
787 ταῦτ´ οὖν ἀκούσας καὶ μαθὼν ἐμοῦ πάρα
788 εὔφραινε σαυτόν, πῖνε, τὸν καθ´ ἡμέραν
789 βίον λογίζου σόν, τὰ δ´ ἄλλα τῆς τύχης.
790 τίμα δὲ καὶ τὴν πλεῖστον ἡδίστην θεῶν
791 Κύπριν βροτοῖσιν· εὐμενὴς γὰρ ἡ θεός.
792 τὰ δ´ ἄλλ´ ἔασον πάντα καὶ πιθοῦ λόγοις
793 ἐμοῖσιν, εἴπερ ὀρθά σοι δοκῶ λέγειν.
794 οἶμαι μέν. οὔκουν τὴν ἄγαν λύπην ἀφεὶς
795 πίηι μεθ´ ἡμῶν {τάσδ´ ὑπερβαλὼν τύχας,
796 στεφάνοις πυκασθείς}; καὶ σάφ´ οἶδ´ ὁθούνεκα
797 τοῦ νῦν σκυθρωποῦ καὶ ξυνεστῶτος φρενῶν
798 μεθορμιεῖ σε πίτυλος ἐμπεσὼν σκύφου.
799 ὄντας δὲ θνητοὺς θνητὰ καὶ φρονεῖν χρεών·

Traduction française :

[750] mais je n'ai pas encore reçu à ce foyer d'hôte plus grossier que celui-ci. D'abord il voit mon maître en pleurs, et il entre, il ne craint pas de franchir le seuil : ensuite, au lieu d'user avec modération des dons de l'hospitalité, lui qui sait le malheur de la famille, il demande avec exigence ce qu'on tardé à lui offrir; et, prenant en main une coupe entourée de lierre, il boit à longs traits un vin pur et noir, jusqu'à ce que la flamme de cette liqueur l'ait embrasé ; il couronne sa tête de branches de myrte, et il hurle des chants grossiers. C'était un double concert; car lui il chantait, sans tenir aucun compte de la tristesse d'Admète, et nous autres serviteurs nous pleurions notre maîtresse : et cependant nous cachions nos yeux mouillés de larmes à l'étranger, car tel était l'ordre d'Admète. Et maintenant je suis à la maison, à servir le festin d'un étranger, qui est sans doute quelque rusé voleur, quelque brigand, tandis que ma maîtresse sort pour toujours du palais, sans que j'aie pu la suivre, lui tendre la main, en pleurant celle qui était une mère pour tous ses serviteurs ; car elle nous épargnait bien des maux, en calmant la colère de son époux. N'ai -je donc pas sujet de haïr cet hôte, qui est survenu dans notre affliction ? 773 HERCULE. Holà ! pourquoi cet air grave et soucieux? un serviteur ne doit pas montrer aux hôtes un visage chagrin ; il doit les accueillir d'une manière affable. Mais toi, en voyant en ces lieux un ami de ton maître, tu le reçois avec un visage farouche, les sourcils froncés, et préoccupé d'un malheur étranger. Viens ici, je veux te rendre plus sage. Sais-tu quelle est la nature des choses humaines? Tu l'ignores, je suppose ; car d'où l'aurais-tu appris ? Écoute-moi donc : tous les hommes sont condamnés à mourir, et il n'est aucun d'eux qui sache s'il vivra le lendemain. Ce qui dépend de la fortune nous est caché ; rien ne peut nous en instruire, l'art même est impuissant à le découvrir. En vertu de ces maximes, et instruit par moi, livre-toi à la joie, au plaisir de boire ; regarde comme à toi la vie de chaque jour, et le reste comme dépendant de la fortune. Honore aussi Vénus, qui donne aux mortels les plaisirs les plus doux, car c'est une aimable déesse. Laisse là tes autres soins, et crois-en mes conseils s'ils te paraissent bons, comme je les crois : ainsi, fais trêve à cette excessive tristesse, bois avec moi, franchis cette porte, et couronne-toi de fleurs. Je suis certain que le bruit des coupes te tirera de ce noir chagrin qui resserre ton cœur. Mortels, nous devons prendre les sentiments de notre condition mortelle ;





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Dernière mise à jour : 1/10/2009