HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Alceste (tragédie complète)

πνέουσι



Texte grec :

[350] ὧι προσπεσοῦμαι καὶ περιπτύσσων χέρας
351 ὄνομα καλῶν σὸν τὴν φίλην ἐν ἀγκάλαις
352 δόξω γυναῖκα καίπερ οὐκ ἔχων ἔχειν·
353 ψυχρὰν μέν, οἶμαι, τέρψιν, ἀλλ´ ὅμως βάρος
354 ψυχῆς ἀπαντλοίην ἄν. ἐν δ´ ὀνείρασιν
355 φοιτῶσά μ´ εὐφραίνοις ἄν· ἡδὺ γὰρ φίλους
356 κἀν νυκτὶ λεύσσειν, ὅντιν´ ἂν παρῆι χρόνον.
357 εἰ δ´ Ὀρφέως μοι γλῶσσα καὶ μέλος παρῆν,
358 ὥστ´ ἢ κόρην Δήμητρος ἢ κείνης πόσιν
359 ὕμνοισι κηλήσαντά ς´ ἐξ Ἅιδου λαβεῖν,
360 κατῆλθον ἄν, καί μ´ οὔθ´ ὁ Πλούτωνος κύων
361 οὔθ´ οὑπὶ κώπηι ψυχοπομπὸς ἂν Χάρων
362 ἔσχ´ ἄν, πρὶν ἐς φῶς σὸν καταστῆσαι βίον.
363 ἀλλ´ οὖν ἐκεῖσε προσδόκα μ´, ὅταν θάνω,
364 καὶ δῶμ´ ἑτοίμαζ´, ὡς συνοικήσουσά μοι.
365 ἐν ταῖσιν αὐταῖς γάρ μ´ ἐπισκήψω κέδροις
366 σοὶ τούσδε θεῖναι πλευρά τ´ ἐκτεῖναι πέλας
367 πλευροῖσι τοῖς σοῖς· μηδὲ γὰρ θανών ποτε
368 σοῦ χωρὶς εἴην τῆς μόνης πιστῆς ἐμοί.
369 (ΧΟΡΟΣ) καὶ μὴν ἐγώ σοι πένθος ὡς φίλος φίλωι
370 λυπρὸν συνοίσω τῆσδε· καὶ γὰρ ἀξία.
371 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) ὦ παῖδες, αὐτοὶ δὴ τάδ´ εἰσηκούσατε
372 πατρὸς λέγοντος μὴ γαμεῖν ἄλλην ποτὲ
373 γυναῖκ´ ἐφ´ ὑμῖν μηδ´ ἀτιμάσειν ἐμέ.
374 (ΑΔΜΗΤΟΣ) καὶ νῦν γέ φημι καὶ τελευτήσω τάδε.
375 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) ἐπὶ τοῖσδε παῖδας χειρὸς ἐξ ἐμῆς δέχου.
376 (ΑΔΜΗΤΟΣ) δέχομαι, φίλον γε δῶρον ἐκ φίλης χερός.
377 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) σύ νυν γενοῦ τοῖσδ´ ἀντ´ ἐμοῦ μήτηρ τέκνοις.
378 (ΑΔΜΗΤΟΣ) πολλή μ´ ἀνάγκη, σοῦ γ´ ἀπεστερημένοις.
379 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) ὦ τέκν´, ὅτε ζῆν χρῆν μ´, ἀπέρχομαι κάτω.
380 (ΑΔΜΗΤΟΣ) οἴμοι, τί δράσω δῆτα σοῦ μονούμενος;
381 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) χρόνος μαλάξει ς´· οὐδέν ἐσθ´ ὁ κατθανών.
382 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἄγου με σὺν σοί, πρὸς θεῶν, ἄγου κάτω.
383 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) ἀρκοῦμεν ἡμεῖς οἱ προθνήισκοντες σέθεν.
384 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ὦ δαῖμον, οἵας συζύγου μ´ ἀποστερεῖς.
385 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) καὶ μὴν σκοτεινὸν ὄμμα μου βαρύνεται.
386 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἀπωλόμην ἄρ´, εἴ με δὴ λείψεις, γύναι.
387 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) ὡς οὐκέτ´ οὖσαν οὐδὲν ἂν λέγοις ἐμέ.
388 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ὄρθου πρόσωπον, μὴ λίπηις παῖδας σέθεν.
389 (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) οὐ δῆθ´ ἑκοῦσά γ´· ἀλλὰ χαίρετ´, ὦ τέκνα.
390 (ΑΔΜΗΤΟΣ) βλέψον πρὸς αὐτούς, βλέψον. (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) οὐδέν εἰμ´ ἔτι.
391 (ΑΔΜΗΤΟΣ) τί δρᾶις; προλείπεις; (ΑΛΚΗΣΤΙΣ) χαῖρ´. (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἀπωλόμην
391 τάλας.
392 (ΧΟΡΟΣ) βέβηκεν, οὐκέτ´ ἔστιν Ἀδμήτου γυνή.
393 (ΠΑΙΣ)
393 ἰώ μοι τύχας. μαῖα δὴ κάτω
394 βέβακεν, οὐκέτ´ ἔστιν, ὦ
395 πάτερ, ὑφ´ ἁλίωι,
396-397 προλιποῦσα δ´ ἐμὸν βίον ὠρφάνισεν τλάμων.
398 ἴδε γὰρ ἴδε βλέφαρον καὶ
399 παρατόνους χέρας.

Traduction française :

[350] je l'entourerai de mes bras, et, l'appelant par ton nom, je croirai presser contre mon sein mon épouse chérie, quoique absente : froide consolation, mais qui du moins soulagera le poids de mon cœur ; et, en me visitant dans mes songes, tu me rendras quelque joie. Il est toujours doux de voir ce qu'on aime, même la nuit, ou en quelque moment que ce soit. Si j'avais la voix et les accents d'Orphée, pour fléchir par mes chants la fille de Cérés ou son époux, et te ravir aux enfers, j'y descendrais. Ni le chien de Pluton, ni le conducteur des âmes, Caron, avec sa rame, ne m'empêcheraient de te ramener à la lumière du jour. Du moins attends-moi là-bas, quand je mourrai; prépares-y ma demeure pour l'habiter avec moi ; car j'ordonnerai qu'on me place dans le même cercueil de cèdre, pour que mes flancs reposent auprès de tes flancs. Que la mort même ne me sépare jamais de toi, qui seule m'as été fidèle ! 369 LE CHOEUR. Et moi je partagerai avec toi, comme ton ami, les tristes regrets qu'elle t'inspire, et dont elle est si digne. ALCESTE. Mes enfants, vous avez entendu votre père s'engager à ne pas vous donner une seconde mère, et à ne pas déshonorer ma couche. ADMÈTE. Je le promets encore, et je tiendrai ma promesse. ALCESTE. A cette condition, reçois nos enfants de ma main. ADMÈTE. Je reçois ce don précieux d'une main chérie. ALCESTE. Remplace-moi, et sers-leur de mère. ADMÈTE. Il le faut bien, puisqu'ils t'ont perdue. ALCESTE. Chers enfants, quand je devrais vivre, il me faut mourir. ADMÈTE. Hélas! que ferai-je sans toi? ALCESTE. Le temps adoucira ta douleur : les morts ne sont plus rien. ADMÈTE. Emmène-moi avec toi, au nom des dieux ! emmène moi aux enfers. ALCESTE. C'est assez de moi, qui meurs pour toi. ADMÈTE. Ô destin ! quelle épouse tu me ravis! ALCESTE. Déjà mes yeux s'appesantissent, et se voilent d'un nuage. ADMÈTE. Je meurs, Alceste, si tu m'abandonnes. ALCESTE. Je n'existe plus, je ne suis plus rien. ADMÈTE. Lève les yeux; n'abandonne pas tes enfants. ALCESTE. C'est malgré moi; adieu, mes enfants. ADMÈTE. Tourne un dernier regard sur eux. Hélas ! ALCESTE. C'en est fait. ADMÈTE. Que fais-tu? Tu nous quittes? ALCESTE, expirant. Adieu. ADMÈTE. Je suis perdu ! LE CHOEUR. Elle n'est plus: Admète n'a plus d'épouse. 393 EUMÉLUS. Ô quel est mon malheur ! ma mère est descendue aux enfers, elle ne jouit plus de la lumière du soleil, et en nous quittant, elle me laisse orphelin. Vois, mon père, vois ses paupières fixes et ses mains défaillantes.





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Dernière mise à jour : 1/10/2009