HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Alceste (tragédie complète)

ὄλβιον



Texte grec :

[400] ὑπάκουσον ἄκουσον, ὦ μᾶτερ, ἀντιάζω.
401 ἐγώ ς´ ἐγώ, μᾶτερ,
402 καλοῦμαι ὁ σὸς ποτὶ σοῖσι πίτνων
403 στόμασιν νεοσσός.
404 (ΑΔΜΗΤΟΣ) τὴν οὐ κλύουσαν οὐδ´ ὁρῶσαν· ὥστ´ ἐγὼ
405 καὶ σφὼ βαρείαι συμφορᾶι πεπλήγμεθα.
406 (ΠΑΙΣ) νέος ἐγώ, πάτερ, λείπομαι φίλας
407 μονόστολός τε ματρός· ὦ
408 σχέτλια δὴ παθὼν
409-410 ἐγὼ ἔργ´, ἃ σὺ σύγκασί μοι συνέτλας κούρα.
411 ὦ πάτερ,
412 ἀνόνατ´ ἀνόνατ´ ἐνύμφευσας οὐδὲ γήρως
413 ἔβας τέλος σὺν τᾶιδ´·
414 ἔφθιτο γὰρ πάρος· οἰχομένας δὲ σοῦ,
415 μᾶτερ, ὄλωλεν οἶκος.
416 (ΧΟΡΟΣ) Ἄδμητ´, ἀνάγκη τάσδε συμφορὰς φέρειν·
417 οὐ γάρ τι πρῶτος οὐδὲ λοίσθιος βροτῶν
418 γυναικὸς ἐσθλῆς ἤμπλακες· γίγνωσκε δὲ
419 ὡς πᾶσιν ἡμῖν κατθανεῖν ὀφείλεται.
420 (ΑΔΜΗΤΟΣ) ἐπίσταμαί τοι, κοὐκ ἄφνω κακὸν τόδε
421 προσέπτατ´· εἰδὼς δ´ αὔτ´ ἐτειρόμην πάλαι.
422 ἀλλ´, ἐκφορὰν γὰρ τοῦδε θήσομαι νεκροῦ,
423 πάρεστε καὶ μένοντες ἀντηχήσατε
424 παιᾶνα τῶι κάτωθεν ἄσπονδον θεῶι.
425 πᾶσιν δὲ Θεσσαλοῖσιν ὧν ἐγὼ κρατῶ
426 πένθους γυναικὸς τῆσδε κοινοῦσθαι λέγω
427 κουρᾶι ξυρήκει καὶ μελαμπέπλωι στολῆι·
428 τέθριππά θ´ οἳ ζεύγνυσθε καὶ μονάμπυκας
429 πώλους, σιδήρωι τέμνετ´ αὐχένων φόβην.
430 αὐλῶν δὲ μὴ κατ´ ἄστυ, μὴ λύρας κτύπος
431 ἔστω σελήνας δώδεκ´ ἐκπληρουμένας.
432 οὐ γάρ τιν´ ἄλλον φίλτερον θάψω νεκρὸν
433 τοῦδ´ οὐδ´ ἀμείνον´ εἰς ἔμ´· ἀξία δέ μοι
434 τιμῆς, ἐπεὶ τέθνηκεν ἀντ´ ἐμοῦ μόνη.
435 (ΧΟΡΟΣ) ὦ Πελίου θύγατερ,
436 χαίρουσά μοι εἰν Ἀίδα δόμοισιν
437 τὸν ἀνάλιον οἶκον οἰκετεύοις.
438 ἴστω δ´ Ἀίδας ὁ μελαγχαίτας
439 θεὸς ὅς τ´ ἐπὶ κώπαι
440 πηδαλίωι τε γέρων
441 νεκροπομπὸς ἵζει
442 πολὺ δὴ πολὺ δὴ γυναῖκ´ ἀρίσταν
443 λίμναν Ἀχεροντίαν πορεύ–
444 σας ἐλάται δικώπωι.
445 πολλά σε μουσοπόλοι
446 μέλψουσι καθ´ ἑπτάτονόν τ´ ὀρείαν
447 χέλυν ἔν τ´ ἀλύροις κλέοντες ὕμνοις,
448 Σπάρται κυκλὰς ἁνίκα Καρνείου
449 περινίσεται ὥρα

Traduction française :

[400] Écoute, écoute-moi, ma mère, je t'en supplie. C'est moi, ma mère, c'est moi qui t'appelle : c'est ton petit enfant qui reste attaché à tes lèvres. ADMÈTE. Elle ne t'entend plus, elle ne te voit plus. Vous et moi, un coup terrible nous a frappés. EUMÉLUS. Encore tout jeune, ô mon père, me voilà seul, abandonné par une mère chérie. Victime infortunée ... Et toi, chère petite sœur, tu partages mon sort. Ô mon père, en vain, en vain tu as pris une épouse; tu n'es pas parvenu avec elle au terme de la vieillesse, elle t'a précédé au tombeau. Mais, ô ma mère, avec toi périt toute notre maison. 416 LE CHOEUR. Admète, c'est une nécessité de supporter ces malheurs. Tu n'es ni le premier ni le dernier des mortels qui ait perdu une épouse vertueuse : sache que mourir est notre lot à tous. ADMÈTE. Oui, je le sais, et ce malheur n'est pas venu fondre à l'improviste; je le prévoyais, et depuis longtemps j'étais en proie à la douleur. Mais je dois rendre à ce corps les funèbres devoirs : secondez-moi, et chantez alternativement l'hymne de l'inexorable dieu des enfers. Que tous les Thessaliens, sur lesquels je règne, prennent part au deuil de cette noble femme, la chevelure rasée et les vêtements sombres. Aux chevaux des quadriges, comme aux coursiers seuls, que le fer coupe les crinières. Que le son des flûtes et de la lyre ne se fasse plus entendre dans la ville, avant douze lunes accomplies. Jamais je n'ensevelirai une personne plus chère, et qui ait mieux mérité de moi. Elle est bien digne que je l'honore, elle qui seule a consenti à mourir pour moi. 435 LE CHOEUR. Ô fille de Pélias, sois heureuse dans le séjour des enfers ténébreux empire de Pluton ! que ce dieu à la noire chevelure, que le vieux conducteur des morts, assis au gouvernail, et qui tient l'aviron en main, sachent que la plus vertueuse des femmes a traversé le marais de l'Achéron sur la barque à double rame. Les poètes te célébreront à l'envi, et sur le luth aux sept cordes, et dans des hymnes que n'accompagnera pas la lyre, à Sparte, quand revient la saison périodique





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Dernière mise à jour : 1/10/2009