[45] (Version A) Ἀνδροφόνος.
Ἄνθρωπόν τις ἀποκτείνας ὑπὸ τῶν ἐκείνου συγγενῶν ἐδιώκετο·
γενόμενος δὲ κατὰ τὸν Νεῖλον ποταμόν, λύκου αὐτῷ ἀπαντήσαντος,
φοβηθεὶς ἀνέβη ἐπὶ δένδρου τῷ ποταμῷ παρακειμένου καὶ ἐκεῖ
ἐκρύπτετο. Θεασάμενος δὲ ἐνταῦθα δράκοντα κατ' αὐτοῦ
διαιρόμενον, ἑαυτὸν εἰς τὸν ποταμὸν καθῆκεν· ἐν δὲ τῷ ποταμῷ
κροκόδειλος αὐτὸν κατεθοινήσατο. Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι τοῖς ἐναγέσι
τῶν ἀνθρώπων οὔτε γῆς, οὔτε ἀέρος, οὔτε ὕδατος στοιχεῖον ἀσφαλές
ἐστι.
(Version B)
Ἀνδροφόνος.
Ἄνθρωπός τις φόνον ποιήσας καὶ διωκόμενος ὑπὸ τῶν συγγενῶν τοῦ
φονευθέντος κατὰ τὸν Νεῖλον ποταμὸν ἐγένετο καὶ λέοντα εὑρὼν
ἀνέβη εἰς δένδρον φοβηθείς, κἀκεῖσε ἰδὼν δράκοντα καὶ ἡμιθνὴς
γενόμενος ἔρριψεν ἑαυτὸν εἰς τὸν ποταμόν. Ἐν δὲ τῷ ποταμῷ
κροκόδειλος τοῦτον κατεθοινήσατο.
Ὁ λόγος πρὸς τοὺς τῶν ἀνθρώπων φονεῖς ὡς οὔτε γῆ, οὔτε ἀήρ, οὔτε
ὕδατος στοιχεῖον, οὔτε ἄλλος τις τόπος φυλάσσει αὐτούς.
| [45] LE MEURTRIER
Un homme qui venait de commettre un assassinat était poursuivi par les parents
de sa victime. Étant arrivé au bord du Nil, il rencontra un loup; il eut peur et
monta sur un arbre de la rive, où il se cacha. Mais là il aperçut un dragon qui
montait vers lui ; alors il se laissa choir dans le fleuve ; mais dans le fleuve
un crocodile le dévora.
La fable montre qu'aucun élément, ni la terre, ni l'air, ni l'eau, n'offre de
sûreté aux criminels poursuivis par les dieux.
(Version B - traduction DDC) :
Un homme qui venait de perpétrer un meurtre était poursuivi par les parents de la victime. Arrivé au bord du Nil, il tomba sur un lion. Pris de panique, il grimpa dans un arbre où il vit un serpent. Plus mort que vif, il se jeta dans le fleuve. Dans le fleuve un crocodile s’en régala.
En ce qui concerne les meurtriers, le récit démontre que ni la terre ni l’air ni l’eau ni nul autre endroit ne les mettra à l’abri.
Commentaire DDC :
Comme toujours l’argument est ramené à l’essentiel,- le récit de la fuite tenant en une seule phrase,-et des détails imagés se perdent. On appréciera quand même que le loup de la version A soit remplacé par un lion, animal plus plausible dans le contexte africain. S’ajoutent des négligences de style, particulièrement quand l’auteur, sans se soucier d’une répétition reprend telle quelle la phrase : Ἐν δὲ τῷ ποταμῷ κροκόδειλος τοῦτοω κατεθοινήσατο, qui débute comme se termine la précédente. Enfin est aussi passée sous silence la malédiction (τοῖς ἐναγέσιν) qui dans la version A marque le meurtrier, ce qui explique qu’il tombe d’un piège dans un autre.
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