[38] (Version A) Ἀλώπηξ καὶ πίθηκος βασιλεὺς αἱρεθείς.
Ἐν συνόδῳ τῶν ἀλόγων ζώων πίθηκος ὀρχησάμενος καὶ εὐδοκιμήσας
βασιλεὺς ὑπ' αὐτῶν ἐχειροτονήθη. Ἀλώπηξ δὲ αὐτῷ φθονήσασα, ὡς
ἐθεάσατο ἔν τινι πάγῃ κρέας κείμενον, ἀγαγοῦσα αὐτὸν ἐνταῦθα
ἔλεγεν ὡς εὑροῦσα θησαυρὸν αὐτὴ μὲν οὐκ ἐχρήσατο, γέρας δὲ αὐτῷ
τῆς βασιλείας τετήρηκε, καὶ παρῄνει αὐτῷ λαμβάνειν. Τοῦ δὲ
ἀτημελήτως ἐπελθόντος καὶ ὑπὸ τῆς πάγης συλληφθέντος,
αἰτιωμένου τε τὴν ἀλώπεκα ὡς ἐνεδρεύσασαν αὐτῷ, ἐκείνη ἔφη· "Ὦ
πίθηκε, σὺ δὲ τοιαύτην μωρίαν ἔχων τῶν ἀλόγων ζώων βασιλεύεις;"
Οὕτως οἱ τοῖς πράγμασιν ἀπερισκέπτως ἐπιχειροῦντες ἐπὶ τῷ
δυστυχεῖν καὶ γέλωτα
ὀφλισκάνουσιν.
(Version B)
Ἀλώπηξ καὶ πίθηκος βασιλεὺς αἱρεθείς.
Ἐν συνόδῳ τῶν ἀλόγων ζώων ὠρχήσατο πίθηκος καὶ εὐδικιμήσας
βασιλεὺς ὑπ' αὐτῶν ἐχειροτονήθη. Ἀλώπηξ δὲ αὐτῷ φθονήσασα
ἐθεάσατο ἔν τινι πάγῃ κρέας κείμενον. Ἀγαγοῦσα οὖν αὐτὸν
ἐνταὺθα ἔλεγεν ὡς εὑροῦσα θησαυρὸν αὐτὴ κατὰ τὸν νόμον οὐκ
ἐχρήσατο διὰ τὴν βασιλείαν, τὸ γέρας δὲ αὐτῷ τῆς βασιλείας
τετήρηκε· καὶ παρῄνει αὐτῷ ὡς ἂν τοῦτο αὐτὸς λάβῃ. Τοῦ δὲ
ἀμεταμελήτως ἐλθοντος καὶ ὑπὸ τῆς πάγης συλληφθέντος, ᾐτιᾶτο
παρ' αὐτοῦ ἡ ἀλώπηξ ὡς δελεάσασα καὶ ἐνενδρεύσασα αὐτῷ. Ἐκείνη
δὲ πρὸς αὐτὸν ἔφη· Ὦ πίθηκε, σὺ τοιαύτην μωρίαν ἔχων, τῶν ἀλόγων
ζώων βασιλεύεις;
Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οὕτω καὶ οἱ τοῖς πράγμασιν ἀπερισκέπτως
ἐπιχειροῦντες ἐπὶ τῷ δυστυχεῖν καὶ γέλωτα ὀφλισκάνουσιν.
| [38] LE RENARD ET LE SINGE ÉLU ROI
Le singe, ayant dansé dans une assemblée des bêtes et gagné leur faveur, fut élu
roi par elles. Le renard en fut jaloux et, ayant vu un morceau de viande dans un
lacs, il y mena le singe en lui disant qu'il avait trouvé un trésor, mais qu'au
lieu d'en user lui-même, il le lui avait gardé, comme étant un apanage de la
royauté, et il l'engagea à le prendre. Le singe s'en approcha étourdiment et fut
pris au lacs. Comme il accusait le renard de lui avoir tendu un piège, celui-ci
répliqua : « O singe, sot comme tu es, tu veux régner sur les bêtes ! »
C'est ainsi que ceux qui se lancent inconsidérément dans une entreprise, non
seulement échouent, mais encore prêtent à rire.
(Version B - traduction DDC) :
Devant l’assemblée des animaux -privés de raison !-, le singe avait dansé et s’était fait acclamer. Ainsi fut-il élu leur roi à main levée. Le renard se prit à le jalouser. Or il avait vu de la viande placée dans un piège. Il y amena donc le singe tout en lui disant qu’il avait trouvé un trésor, mais qu’il n’en disposait pas selon la loi à cause de son élection au trône. Au contraire, il le lui avait réservé comme apanage de sa royauté. Il l’engageait aussi à s’en saisir lui-même. L’autre s’approcha sans réfléchir et le piège se referma sur lui. Le singe alors d’accuser le renard de l’avoir enjôlé et attiré dans le piège. « C’est à cause d’une folie comme la tienne que tu règnes sur des êtres privés de raison» !
La fable démontre qu’ainsi ceux qui s’engagent inconsidérément dans des entreprises s’exposent à l’échec et au ridicule.
Commentaire DDC :
Les deux versions ne sont pas très différentes, si ce n’est que dans la première le singe se rend de lui-même vers le soi-disant trésor. Les deux versions insistent en désignant les animaux par ἄλογα ζῷα sur la bêtise du singe si fier de son titre. On peut se demander si cette appellation inclut le renard.
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