HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Sept contre Thèbes

δίμοιρα



Texte grec :

[850] κάκ᾽ αὐτοφόνα, δίμοιρα τέλεια
τάδε πάθη. τί φῶ;
τί δ᾽ ἄλλο γ᾽ ἢ πόνοι πόνων
δόμων ἐφέστιοι;
ἀλλὰ γόων, ὦ φίλαι, κατ᾽ οὖρον
855 ἐρέσσετ᾽ ἀμφὶ κρατὶ πόμπιμον χεροῖν
πίτυλον, ὃς αἰὲν δι᾽ Ἀχέροντ᾽ ἀμείβεται
τὰν ἄστολον μελάγκροκον {ναύστολον} θεωρίδα,
τὰν ἀστιβῆ Ἀπόλλωνι, τὰν ἀνάλιον
860 πάνδοκον εἰς ἀφανῆ τε χέρσον.
ἀλλὰ γὰρ ἥκουσ᾽ αἵδ᾽ ἐπὶ πρᾶγος
πικρὸν (Ἀντιγόνη) τ᾽ ἠδ᾽ (Ἰσμήνη),
θρῆνον ἀδελφοῖν· οὐκ ἀμφιβόλως
οἶμαί σφ᾽ ἐρατῶν ἐκ βαθυκόλπων
865 στηθέων ἥσειν ἄλγος ἐπάξιον.
ἡμᾶς δὲ δίκη πρότερον φήμης
τὸν δυσκέλαδόν θ᾽ ὕμνον Ἐρινύος
ἰαχεῖν Ἀίδα τ᾽
870 ἐχθρὸν παιᾶν᾽ ἐπιμέλπειν.
ἰώ, δυσαδελφόταται πασῶν ὁπόσαι
στρόφον ἐσθῆσιν περιβάλλονται,
κλαίω, στένομαι, καὶ δόλος οὐδεὶς
μὴ ᾽κ φρενὸς ὀρθῶς με λιγαίνειν.
875 ἰὼ ἰὼ δύσφρονες,
φίλων ἄπιστοι καὶ κακῶν ἀτρύμονες,
δόμους πατρῴους ἑλόντες
μέλεοι σὺν αἰχμᾷ.
μέλεοι δῆθ᾽ οἳ μελέους θανάτους
880 εὕροντο δόμων ἐπὶ λύμῃ.
ἰὼ ἰὼ δωμάτων
ἐρειψίτοιχοι καὶ πικρὰς μοναρχίας
ἰδόντες, ἤδη διήλλαχθε
885 σὺν σιδάρῳ.
κάρτα δ᾽ ἀληθῆ πατρὸς Οἰδιπόδα
πότνι᾽ Ἐρινὺς ἐπέκρανεν.
δι᾽ εὐωνύμων τετυμμένοι,
τετυμμένοι δῆθ᾽,
890 ὁμοσπλάγχνων τε πλευρωμάτων
- - -
892 αἰαῖ δαιμόνιοι,
αἰαῖ δ᾽ ἀντιφόνων
θανάτων ἀραί.
895 διανταίαν λέγεις {πλαγὰν} δόμοισι καὶ
σώμασιν πεπλαγμένους, {ἐννέπω}
ἀναυδάτῳ μένει
ἀραίῳ τ᾽ ἐκ πατρὸς
<οὐ> διχόφρονι πότμῳ.

Traduction française :

[850] double victime d'un mutuel homicide! double
peine, qui comble la mesure ! Que dirai-je ? sinon
que le malheur, ici, succède au malheur ! Allons,
chères compagnes ; le vent des larmes souffle. Que
vos mains, de concert, frappent votre visage : accompagnez
ainsi les coups de rames, qui, sur l'Achéron,
poussent vers ces régions invisibles , où abordent
tous les mortels, la THEORIDE aux tristes agrès,
aux noires voiles, qu'Apollon ni le jour n'ont jamais
aperçue.
Mais, voici Antigone et Ismène. Elles viennent
remplir un triste devoir et pleurer leurs frères. Ah !
sans doute, du fond de leurs seins délicats, vont sortir
de plaintifs et trop justes soupirs. Prévenons leurs
ordres ; chantons l'hymne dissonant d'Erinnys, et que
notre concert funèbre retentisse chez Pluton !
(PREMIER DEMI-CHOEUR)
O de tout le sexe qui ceint ses vêtements, les plus
malheureuses en frères! Je pleure, je gémis, et vous
ne doutez pas que mes cris ne partent du fond de
mon coeur.
(SECOND DEMI-CHOEUR)
Hélas! insensés! sourds aux conseils de vos amis!
artisans infatigables de maux ! Vous avez disputé,
avec l'épée, l'héritage paternel ! Malheureux !
(PREMIER DEMI-CHOEUR)
Malheureux, certes ! Ils ont trouvé la mort la plus
malheureuse, pour la ruine de leur famille.
(SECOND DEMI-CHOEUR)
Hélas ! hélas ! Destructeurs de vos foyers! Divisés pour
un trône funeste, le fer vous a donc enfin réconciliés ?
Ce n'est point l'amitié, c'est la mort qui vous juge.
La redoutable Erinnys a bien exaucé les voeux de
votre père !
(PREMIER DEMI-CHOEUR)
Percés jusqu'au coeur ...
(SECOND DEMI-CHOEUR)
Oui, percés, et par une main fraternelle.
(PREMIER DEMI-CHOEUR)
Hélas ! hélas! les infortunés! hélas! hélas ! dévoués
à un mutuel fratricide !
(SECOND DEMI-CHOEUR)
Quel coup pénétrant !
(PREMIER DEMI-CHOEUR)
Coup mortel, pour eux, et pour leur race!
(SECOND DEMI-CHOEUR)
Fureur inouïe ! Fatal effet de la malédiction d'un père !





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Dernière mise à jour : 17/05/2006