[800] τὰς δ᾽ ἑβδόμας ὁ σεμνὸς ἑβδομαγέτης	
 ἄναξ Ἀπόλλων εἵλετ᾽, Οἰδίπου γένει
 κραίνων παλαιὰς Λαΐου δυσβουλίας.
 (Χορός)
 τί δ᾽ ἔστι πρᾶγμα νεόκοτον πόλει πλέον;
 (Ἄγγελος)
 πόλις σέσωσται· βασιλέες δ᾽ ὁμόσποροι -
 805 (Χορός)
 τίνες; τί δ᾽ εἶπας; παραφρονῶ φόβῳ λόγου.	
 (Ἄγγελος)
 φρονοῦσα νῦν ἄκουσον· Οἰδίπου τόκοι -
 (Χορός)
 οἲ ᾽γὼ τάλαινα, μάντις εἰμὶ τῶν κακῶν.
 (Ἄγγελος)
 οὐδ᾽ ἀμφιλέκτως μὴν κατεσποδημένοι -
 (Χορός)
 ἐκεῖθι κεῖσθον ; βαρέα δ᾽ οὖν ὅμως φράσον.
 810 (Ἄγγελος)
 ἅνδρες τεθνᾶσιν ἐκ χερῶν αὐτοκτόνων.	
 (Χορός)
 οὕτως ἀδελφαῖς χερσὶν ἠναίρονθ᾽ ἅμα ;
 οὕτως ὁ δαίμων κοινὸς ἦν ἀμφοῖν ἄγαν.
 αὐτὸς δ᾽ ἀναλοῖ δῆτα δύσποτμον γένος.
 τοιαῦτα χαίρειν καὶ δακρύεσθαι πάρα·
 815 πόλιν μὲν εὖ πράσσουσαν, οἱ δ᾽ ἐπιστάται,	
 δισσὼ στρατηγώ, διέλαχον σφυρηλάτῳ
 Σκύθῃ σιδήρῳ κτημάτων παμπησίαν.
 ἕξουσι δ᾽ ἣν λάβωσιν ἐν ταφῇ χθονός,
 πατρὸς κατ᾽ εὐχὰς δυσπότμως φορούμενοι.
 820 {πόλις σέσωσται· βασιλέοιν δ᾽ ὁμοσπόροιν	
 πέπωκεν αἷμά γαῖ᾽ ὑπ᾽ ἀλλήλων φόνῳ.}
 ὦ μεγάλε Ζεῦ καὶ πολιοῦχοι
 δαίμονες, οἳ δὴ Κάδμου πύργους
 τούσδε ῥύεσθε,
 825 πότερον χαίρω κἀπολολύξω	
 πόλεως ἀσινεῖ < > σωτῆρι - - -
 ἢ τοὺς μογεροὺς καὶ δυσδαίμονας
 830 ἀτέκνους κλαύσω πολεμάρχους;	
 οἳ δῆτ᾽ ὀρθῶς κατ᾽ ἐπωνυμίαν
 καὶ πολυνεικεῖς
 ὤλοντ᾽ ἀσεβεῖ διανοίᾳ.	
 ὦ μέλαινα καὶ τελεία
 γένεος Οἰδίπου τ᾽ ἀρά,	
 κακόν με καρδίαν τι περιπίτνει κρύος.
 835 ἔτευξα τύμβῳ μέλος	
 Θυιὰς αἱματοσταγεῖς
 νεκροὺς κλύουσα δυσμόρως
 θανόντας· ἦ δύσορνις ἅδε 
 ξυναυλία δορός.
 840 ἐξέπραξεν, οὐδ᾽ ἀπεῖπεν	
 πατρόθεν εὐκταία φάτις·
 βουλαὶ δ᾽ ἄπιστοι Λαΐου διήρκεσαν.
 μέριμνα δ᾽ ἀμφὶ πτόλιν·
 θέσφατ᾽ οὐκ ἀμβλύνεται.
 845 ἰὼ πολύστονοι, τόδ᾽ ἠργάσασθ᾽ 
 ἄπιστον· ἦλθε δ᾽ αἰακτὰ 
 πήματ᾽ οὐ λόγῳ.
 τάδ᾽ αὐτόδηλα, προῦπτος ἀγγέλου λόγος·
 διπλαῖ μέριμναι, <> διδυμάνορα
 | [800] s'est trouvé le terrible Hebdomagète, le divin Apollon ;  
il y a puni sur la race d'OEdipe l'ancienne imprudence de Laïus. 
(LE CHOEUR) 
Quels coups nouveaux ont donc frappé Thèbes ? 
(LE THÉBAIN) 
Thèbes est sauvée ; mais, les rois nés du même sang  
se sont mutuellement donné la mort. 
(LE CHOEUR) 
Quels rois ! que dis-tu ! la frayeur me trouble. 
(LE THÉBAIN) 
Calme-toi; écoute-moi : les fils d'OEdipe... 
(LE CHOEUR) 
Malheureuse! j'ai trop bien présagé nos malheurs. 
(LE THÉBAIN) 
C'en est fait : ils ont mordu la poussière. 
(LE CHŒUR) 
Ils ont osé... Quelle horreur... toutefois, achève. 
(LE THÉBAIN) 
Leurs mains fraternelles, d'un coup trop assuré ! 
(LE CHŒUR) 
Ainsi, le même destin leur était réservé ! 
(LE THÉBAIN) 
Le destin voulait détruire une race infortunée. Nous  
avons tout ensemble, un sujet de larmes et de joie :  
Thèbes triomphe ; mais, ses deux chefs, ses deux  
princes, ont partagé avec le fer, trempé chez le Scythe,  
leurs vastes possessions ; il leur en reste à chacun un  
tombeau. Ainsi, seront accomplis les funestes voeux  
de leur père ! Thèbes est sauvée ; mais, les deux rois,  
qu'avait conçus le même sein, ont mutuellement 
abreuvé la terre de leur sang. 
(LE CHŒUR) 
O grand Jupiter! O Dieux tutélaires qui avez défendu  
les remparts de Cadmus ! Chanterai-je, avec joie, la  
victoire qui nous sauve! Ou, pleurerai-je de tristes et  
malheureux princes, morts sans postérité ? Qu'ils ont 
bien répondu à leur nom ! Vrais Polynices, une fureur  
impie les a perdus. 
O noire et funeste imprécation d'Odipe contre sa  
race! Un froid mortel a glacé mon coeur. Les malheureux!  
Ils meurent, dégouttant du sang fraternel ! ...  
Pareille à la Ménade, je pousse des cris funèbres.  
Quel funeste auspice les conduisit au combat ! Le  
voeu d'un père l'a emporté, et n'a point été vain.  
L'incrédulité de Laïus a eu son effet. Les destins de Thèbes,  
les oracles des Dieux, ne se démentent point. O  
déplorables princes ! vous l'avez donc commis ce  
forfait inouï? Ces maux désastreux ne sont plus un  
récit ; ils sont sous nos yeux. 
Les voici ; le rapport est fidèle : double objet de douleur!  
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