HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Prométhée enchaîné

ἐκεῖνό



Texte grec :

[950] ἀλλ´ αὔθ´ ἕκαστα φράζε· μηδέ μοι διπλᾶς
951 ὁδούς, Προμηθεῦ, προσβάλῃς· ὁρᾷς δ´ ὅτι
952 Ζεὺς τοῖς τοιούτοις οὐχὶ μαλθακίζεται.
953 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) σεμνόστομός γε καὶ φρονήματος πλέως
954 ὁ μῦθός ἐστιν, ὡς θεῶν ὑπηρέτου.
955 νέον νέοι κρατεῖτε καὶ δοκεῖτε δὴ
956 ναίειν ἀπενθῆ πέργαμ´· οὐκ ἐκ τῶνδ´ ἐγὼ
957 δισσοὺς τυράννους ἐκπεσόντας ᾐσθόμην;
958 τρίτον δὲ τὸν νῦν κοιρανοῦντ´ ἐπόψομαι
959 αἴσχιστα καὶ τάχιστα. μή τί σοι δοκῶ
960 ταρβεῖν ὑποπτήσσειν τε τοὺς νέους θεούς;
961 πολλοῦ γε καὶ τοῦ παντὸς ἐλλείπω. σὺ δὲ
962 κέλευθον ἥνπερ ἦλθες ἐγκόνει πάλιν·
963 πεύσῃ γὰρ οὐδὲν ὧν ἀνιστορεῖς ἐμέ.
964 (ΕΡΜΗΣ) τοιοῖσδε μέντοι καὶ πρὶν αὐθαδίσμασιν
965 ἐς τάσδε σαυτὸν πημονὰς καθώρμισας.
966 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) τῆς σῆς λατρείας τὴν ἐμὴν δυσπραξίαν,
967 σαφῶς ἐπίστας´, οὐκ ἂν ἀλλάξαιμ´ ἐγώ.
968 (ΕΡΜΗΣ) κρεῖσσον γὰρ οἶμαι τῇδε λατρεύειν πέτρᾳ
969 ἢ πατρὶ φῦναι Ζηνὶ πιστὸν ἄγγελον;
970 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) οὕτως ὑβρίζειν τοὺς ὑβρίζοντας χρεών.
971 (ΕΡΜΗΣ) χλιδᾶν ἔοικας τοῖς παροῦσι πράγμασιν.
972 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) χλιδῶ; χλιδῶντας ὧδε τοὺς ἐμοὺς ἐγὼ
973 ἐχθροὺς ἴδοιμι· καὶ σὲ δ´ ἐν τούτοις λέγω.
974 (ΕΡΜΗΣ) ἦ κἀμὲ γάρ τι συμφοραῖς ἐπαιτιᾷ;
975 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) ἁπλῷ λόγῳ τοὺς πάντας ἐχθαίρω θεούς,
976 ὅσοι παθόντες εὖ κακοῦσί μ´ ἐκδίκως.
977 (ΕΡΜΗΣ) κλύω ς´ ἐγὼ μεμηνότ´ οὐ σμικρὰν νόσον.
978 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) νοσοῖμ´ ἄν, εἰ νόσημα τοὺς ἐχθροὺς στυγεῖν.
979 (ΕΡΜΗΣ) εἴης φορητὸς οὐκ ἄν, εἰ πράσσοις καλῶς.
980 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) ὤμοι.
980 (ΕΡΜΗΣ) 〈ὤμοι·〉 τόδε Ζεὺς τοὔπος οὐκ ἐπίσταται.
981 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) ἀλλ´ ἐκδιδάσκει πάνθ´ ὁ γηράσκων χρόνος.
982 (ΕΡΜΗΣ) καὶ μὴν σύ γ´ οὔπω σωφρονεῖν ἐπίστασαι.
983 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) σὲ γὰρ προσηύδων οὐκ ἂν ὄνθ´ ὑπηρέτην.
984 (ΕΡΜΗΣ) ἐρεῖν ἔοικας οὐδὲν ὧν χρῄζει πατήρ.
985 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) καὶ μὴν ὀφείλων γ´ ἂν τίνοιμ´ αὐτῷ χάριν.
986 (ΕΡΜΗΣ) ἐκερτόμησας δῆθεν ὥστε παῖδά με.
987 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) οὐ γὰρ σὺ παῖς τε κἄτι τοῦδ´ ἀνούστερος,
988 εἰ προσδοκᾷς ἐμοῦ τι πεύσεσθαι πάρα;
989 οὐκ ἔστιν αἴκισμ´ οὐδὲ μηχάνημ´ ὅτῳ
990 προτρέψεταί με Ζεὺς γεγωνῆσαι τάδε,
991 πρὶν ἂν χαλασθῇ δεσμὰ λυμαντήρια.
992 πρὸς ταῦτα ῥιπτέσθω μὲν αἰθαλοῦσσα φλόξ,
993 λευκοπτέρῳ δὲ νιφάδι καὶ βροντήμασι
994 χθονίοις κυκάτω πάντα καὶ ταρασσέτω·
995 γνάμψει γὰρ οὐδὲν τῶνδέ μ´ ὥστε καὶ φράσαι
996 πρὸς οὗ χρεών νιν ἐκπεσεῖν τυραννίδος.
997 (ΕΡΜΗΣ) ὅρα νυν εἴ σοι ταῦτ´ ἀρωγὰ φαίνεται.
998 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) ὦπται πάλαι δὴ καὶ βεβούλευται τάδε.
999 (ΕΡΜΗΣ) τόλμησον, ὦ μάταιε, τόλμησόν ποτε

Traduction française :

[950] il faut tout dévoiler. Prométhée, ne m'occasionne
point un second message. Ce n'est point ainsi, tu le sais,
qu'on désarme Jupiter.
PROMÉTHÉE.
Quel discours arrogant et superbe ! qu'il sied bien
au ministre des Dieux! Nouveaux maîtres d'un nouvel
empire, vous croyez habiter des palais inaccessibles
aux revers. Eh! n'en ai-je donc pas vu tomber deux
tyrans? Je verrai la chute du troisième; elle sera la
plus prompte et la plus honteuse. Penses-tu donc que
je tremble, que je m'abaisse sous ces nouveaux Dieux?
j'en suis bien éloigné. Va, retourne, sans tarder, aux
lieux d'où tu viens : tu n'apprendras rien de moi.
MERCURE.
Voilà donc encore cet orgueil qui a déjà causé tes malheurs !
PROMÉTHÉE.
Sache que je ne changerais pas ma misère pour ton
esclavage. J'aime mieux, oui, j'aime mieux être lié à
ce roc, que d'être le messager confident de ton père.
C'est ainsi qu'il faut outrager qui nous outrage.
MERCURE.
Sans doute, tes maux présents sont tes délices!
PROMÉTHÉE.
Mes délices! ah! telles soient les délices de mes
ennemis, et de toi le premier!
MERCURE.
Eh! quoi, m'accuses-tu de ton malheur'?
PROMÉTHÉE.
Je n'ai qu'un mot : je hais tous les Dieux, qui, comblés
de mes bienfaits, m'accablent injustement.
MERCURE.
Ta raison se trouble, je le vois; le mal est violent.
PROMÉTHÉE.
Qu'il me dure, si c'en est un de haïr ses ennemis.
MERCURE.
Que tu serais insupportable dans la prospérité!
PROMÉTHÉE.
Hélas !
MERCURE.
Ce mot, Jupiter ne le connaît point.
PROMÉTHÉE.
Le temps le lui apprendra : le temps mûrit tout.
MERCURE.
Toutefois il ne t'a pas rendu sage.
PROMÉTHÉE.
Non : car je ne te parlerais pas, vil esclave.
MERCURE.
Tu ne diras donc point ce que mon père demande?
PROMÉTHÉE.
Je lui dois tant! il faudrait lui complaire.
MERCURE.
Tu me railles ; tu me traites en enfant.
PROMÉTHÉE.
Eh ! n'est-tu pas un enfant, et plus simple encore, si
tu t'attends à tirer de moi quelque lumière? Il n'est
tourment, ni ruse, qui me force à dévoiler ce secret à
Jupiter, avant que ces funestes liens soient relâchés :
j'ai dit. Maintenant, que la foudre étincelante tombe
en éclats, que les feux souterrains se mèlent à la neige
blanchâtre des airs, et confondent la nature, rien ne
me fera fléchir, je ne lui nommerai point celui qui doit
le renverser de son trône.
MERCURE.
Mais, vois si cette obstination peut te servir.
PROMÉTHÉE.
Tout est vu; mon parti est pris dès longtemps.
MERCURE.
Insensé! ose, ose, une fois,





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Dernière mise à jour : 3/05/2006