HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ESCHYLE, Prométhée enchaîné

ἐκεῖνό



Texte grec :

[700] (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) τὴν πρίν γε χρείαν ἠνύσασθ´ ἐμοῦ πάρα
701 κούφως· μαθεῖν γὰρ τῆσδε πρῶτ´ ἐχρῄζετε
702 τὸν ἀμφ´ ἑαυτῆς ἆθλον ἐξηγουμένης·
703 τὰ λοιπὰ νῦν ἀκούσαθ´, οἷα χρὴ πάθη
704 τλῆναι πρὸς Ἥρας τήνδε τὴν νεάνιδα.
705 σύ τ´, Ἰνάχειον σπέρμα, τοὺς ἐμοὺς λόγους
706 θυμῷ βάλ´, ὡς ἂν τέρματ´ ἐκμάθῃς ὁδοῦ.
707 πρῶτον μὲν ἐνθένδ´ ἡλίου πρὸς ἀντολὰς
708 στρέψασα σαυτὴν στεῖχ´ ἀνηρότους γύας·
709 Σκύθας δ´ ἀφίξῃ νομάδας, οἳ πλεκτὰς στέγας
710 πεδάρσιοι ναίους´ ἐπ´ εὐκύκλοις ὄχοις,
711 ἑκηβόλοις τόξοισιν ἐξηρτυμένοι·
712 οἷς μὴ πελάζειν, ἀλλ´ ἁλιστόνοις πόδας
713 χρίμπτουσα ῥαχίαισιν ἐκπερᾶν χθόνα.
714 λαιᾶς δὲ χειρὸς οἱ σιδηροτέκτονες
715 οἰκοῦσι Χάλυβες, οὓς φυλάξασθαί σε χρή,
716 ἀνήμεροι γὰρ οὐδὲ πρόσπλατοι ξένοις.
717 ἥξεις δ´ ὑβριστὴν ποταμὸν οὐ ψευδώνυμον,
718 ὃν μὴ περάσῃς, οὐ γὰρ εὔβατος περᾶν,
719 πρὶν ἂν πρὸς αὐτὸν Καύκασον μόλῃς, ὀρῶν
720 ὕψιστον, ἔνθα ποταμὸς ἐκφυσᾷ μένος
721 κροτάφων ἀπ´ αὐτῶν. ἀστρογείτονας δὲ χρὴ
722 κορυφὰς ὑπερβάλλουσαν ἐς μεσημβρινὴν
723 βῆναι κέλευθον, ἔνθ´ Ἀμαζόνων στρατὸν
724 ἥξεις στυγάνορ´, αἳ Θεμίσκυράν ποτε
725 κατοικιοῦσιν ἀμφὶ Θερμώδονθ´, ἵνα
726 τραχεῖα πόντου Σαλμυδησσία γνάθος,
727 ἐχθρόξενος ναύτῃσι, μητρυιὰ νεῶν·
728 αὗταί ς´ ὁδηγήσουσι καὶ μάλ´ ἀσμένως.
729 ἰσθμὸν δ´ ἐπ´ αὐταῖς στενοπόροις λίμνης πύλαις
730 Κιμμερικὸν ἥξεις, ὃν θρασυσπλάγχνως σε χρὴ
731 λιποῦσαν αὐλῶν´ ἐκπερᾶν Μαιωτικόν·
732 ἔσται δὲ θνητοῖς εἰσαεὶ λόγος μέγας
733 τῆς σῆς πορείας, Βόσπορος δ´ ἐπώνυμος
734 κεκλήσεται. λιποῦσα δ´ Εὐρώπης πέδον
735 ἤπειρον ἥξεις Ἀσιάδα. ἆρ´ ὑμῖν δοκεῖ
736 ὁ τῶν θεῶν τύραννος ἐς τὰ πάνθ´ ὁμῶς
737 βίαιος εἶναι; τῇδε γὰρ θνητῇ θεὸς
738 χρῄζων μιγῆναι τάσδ´ ἐπέρριψεν πλάνας.
739 πικροῦ δ´ ἔκυρσας, ὦ κόρη, τῶν σῶν γάμων
740 μνηστῆρος. οὓς γὰρ νῦν ἀκήκοας λόγους,
741 εἶναι δόκει σοὶ μηδέπω ´ν προοιμίοις.
742 (ΙΩ) ἰώ μοί μοι· ἓ ἕ.
743 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) σὺ δ´ αὖ κέκραγας κἀναμυχθίζῃ· τί που
744 δράσεις, ὅταν τὰ λοιπὰ πυνθάνῃ κακά;
745 (ΧΟΡΟΣ) ἦ γάρ τι λοιπὸν τῇδε πημάτων ἐρεῖς;
746 (ΠΡΟΜΗΘΕΥΣ) δυσχείμερόν γε πέλαγος ἀτηρᾶς δύης.
747 (ΙΩ) τί δῆτ´ ἐμοὶ ζῆν κέρδος, ἀλλ´ οὐκ ἐν τάχει
748 ἔρριψ´ ἐμαυτὴν τῆσδ´ ἀπὸ στύφλου πέτρας,
749 ὅπως πέδοι σκήψασα τῶν πάντων πόνων

Traduction française :

[700] PROMÉTHÉE.
Vous avez aisément obtenu de moi votre première
demande ; vous vouliez entendre d'abord d'elle-méme
le récit de ses peines : écoutez maintenant ce que
Junon prépare encore à cette infortunée. Et toi, fille
d'Inachus, grave mes discours dans ton esprit, ils
t'apprendront le terme de tes courses. Au sortir de ces
lieux, tourne tes pas vers les portes de l'Orient. Au
travers de déserts que le soc n'a jamais sillonnés, tu
arriveras près des Scythes nomades, peuples armés
de flèches légères, et qui n'ont pour demeure que des
cabanes de roseaux élevées sur des chars; évite-les,
et, pour traverser leur pays, suis les bords rocailleux
de la mer gémissante. A ta gauche ensuite seront les
Chalybes, qui forgent le fer, il faut les fuir ; ils sont
féroces, inhospitaliers. Tu arriveras aux bords du
fleuve orgueilleux, qui ne dément point son nom.
N'essaye point à le passer, le passage n'en est facile
qu'auprès du Caucase, le plus haut des monts, et du sommet
duquel ce fleuve prend sa course impétueuse. La
cime du Caucase est voisine des nues, il faut la franchir,
et descendre vers le midi ; tu y trouveras les
Amazones, ces filles guerrières, qui abhorrent les
hommes, et se fixeront un jour à Thémiscyre près du
Thermodon, là où s'avancent dans le Pont les âpres
dents de la roche Salmydessienne, dure marâtre des
navires, hôtesse haïe des nochers. Les Amazones te
guideront elles-mêmes avec plaisir. Ainsi tu parviendras
à l'isthme des Cimmériens, aux portes étroites du
marais Moeotide. Là, d'un courage ferme, quitte la
terre, franchis la mer : les mortels garderont à jamais
la mémoire de ton trajet; ce détroit, d'après toi, sera
nommé le Bosphore. Alors, tu n'es plus en Europe,
tu entres en Asie. Eh bien ! que vous en semble ?
est-il assez violent, ce tyran des cieux ? Parce qu'il
veut lui ravir ses faveurs (un Dieu à une mortelle !)
il la condamne à ces pénibles courses. Quel funeste
amant, ô ma fille, le sort t'avait destiné ! et ce que tu
viens d'entendre n'est pas même le prélude de tes maux.
IO.
O ciel ! ah malheureuse !
PROMfTHÉE.
Tu soupires, tu gémis. Que feras-tu quand tu auras tout appris?
LE CHOEUR.
Et, que vois-tu encore pour elle dans l'avenir ?
PROMÉTHÉE.
Une mer orageuse, un abîme de malheurs.
IO.
De quoi donc me sert la vie? Que tardai-je à me
précipiter de ce roc escarpé? La pierre où je m'écraserai
sera mon salut :





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Dernière mise à jour : 3/05/2006