Texte grec :
[12,44] Αἱ ἐν Σικελίᾳ λιθοτομίαι περὶ τὰς Ἐπιπολὰς
ἦσαν, σταδίου μῆκος, τὸ εὖρος δύο πλέθρων. ἦσαν
δὲ ἐν αὐταῖς τοῦ χρόνου τοσοῦτον διατρίψαντες ἄνθρωποι,
ὡς καὶ γεγαμηκέναι ἐκεῖ καὶ παιδοποιῆσαι.
καί τινες τῶν παίδων ἐκείνων μηδεπώποτε πόλιν
ἰδόντες, ὅτε ἐς Συρακούσας ἦλθον καὶ εἶδον ἵππους
ὑπεζευγμένους καὶ βόας ἐλαυνομένους, ἔφευγον βοῶντες·
οὕτως ἄρα ἐξεπλάγησαν. τὸ δὲ κάλλιστον τῶν
ἐκεῖ σπηλαίων ἐπώνυμον ἦν Φιλοξένου τοῦ ποιητοῦ,
ἐν ᾧ φασι διατρίβων τὸν Κύκλωπα εἰργάσατο τῶν
ἑαυτοῦ μελῶν τὸ κάλλιστον, παρ´ οὐδὲν θέμενος τὴν
ἐκ Διονυσίου τιμωρίαν καὶ καταδίκην, ἀλλ´ ἐν αὐτῇ
τῇ συμφορᾷ μουσουργῶν ὁ Φιλόξενος.
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Traduction française :
[12,44] Des carrières de Syracuse.
IL y avait en Sicile, près du quartier nommé Épipoles, des carrières d'un
stade de long, et de deux plèthres de large. Il arrivait quelquefois que ceux
qu'on envoyait dans ce lieu, y restaient si longtemps enfermés, qu'ils s'y
mariaient et avaient des enfants. Lorsque quelques-uns de ces enfants, qui
n'avaient jamais vu de ville, allaient à Syracuse, s'ils rencontraient des
chevaux ou des bufs attelés, ils étaient saisis de frayeur, et s'enfuyaient en
criant. La plus belle des cavernes de cet horrible lieu, était celle qui portait
le nom de Philoxène : c'est là, dit-on, que ce poète composa son Cyclope,
le meilleur de ses poèmes. Il était si peu affecté de la peine à laquelle Denys
l'avait condamné, que, dans ce triste état, il ne cessa pas de cultiver la poésie.
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