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[12,9] Τιμησίας ὁ Κλαζομένιος καλῶς ἐξηγήσατο τῶν
Κλαζομενίων· ἦν γὰρ τῶν ἀγαθῶν ἀνδρῶν. ὅς γε
μὴν εἴωθε κατισχύειν τῶν τοιούτων φθόνος, καὶ τοῦ
Τιμησίου κατεκράτει. καὶ τὰ μὲν πρῶτα ὀλίγον ἔμελε
φθονουμένῳ αὐτῷ, τῆς δὲ πατρίδος αὐτὸν ἐξελάσαι
ἐκεῖνό φασι. παρῄει διὰ διδασκαλείου· οἱ δὲ παῖδες
ἀφεθέντες ὑπὸ τοῦ διδασκάλου ἔπαιζον. γίνεται δὲ
δύο παίδων ὑπὲρ γραμμῆς φιλοτιμία, καὶ ὁ εἷς ἐπώμοσεν
’οὕτω ἐγὼ Τιμησίου τὸν ἐγκέφαλον ἐξαράξαιμι.‘
τοῦτο ἐκεῖνος ἀκούσας καὶ ὑπολαβὼν ἀκρατῶς
ἔχειν φθόνου καὶ δεινῶς ὑπὸ τῶν πολιτῶν μεμισῆσθαι,
εἴ γε καὶ οἱ παῖδες αὐτὸν μισοῦσι, μήτι γοῦν
οἱ ἄνδρες, ἑκὼν ἀπῆλθε τῆς πατρίδος.
| [12,9] De Timésias qui se bannit volontairement de sa patrie.
TIMÉSIAS de Clazomène gouvernait ses concitoyens avec sagesse : c'était un de
ces hommes vertueux sur qui l'envie s’attache par préférence. Après en avoir
d'abord méprisé les attaques, il finit par en être la victime. Voici ce qui,
dit-on, lui fit prendre le parti d'abandonner sa patrie. Timésias passait devant
une école, d'où sortaient des enfants que le maître venait de congédier, et qui
s'amusaient à jouer. Deux d'entre eux ayant pris querelle au sujet d'une ligne
(tracée pour régler leur jeu), l’un dit en jurant : Que ne suis-je aussi certain
de pouvoir faire sauter la cervelle de Timésias, que je le suis d' avoir raison !
Ce mot qu'il entendit lui ayant fait sentir combien l'envie était acharnée
contre lui, et à quel point il était odieux à ses concitoyens, puisque non
seulement les hommes faits, mais les enfants mêmes le haïssaient, il s'exila
volontairement de sa patrie.
| [12,10] Αἰγινῆταί ποτε ἐδυνήθησαν τὰ μέγιστα ἐν τοῖς
Ἕλλησιν, εὐπορίαν τινὰ χρημάτων καὶ εὐκαιρίαν λαχόντες·
δύναμιν γὰρ ναυτικὴν ἔσχον καὶ ἦσαν μέγιστοι.
ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς Περσικοῖς ἀγαθοὶ ἐγένοντο,
καὶ διὰ ταῦτα καὶ τῶν ἀριστείων ἠξιώθησαν. καὶ
πρῶτοι νόμισμα ἔκοψαν τὸ καὶ ἐξ αὐτῶν κληθὲν νόμισμα Αἰγιναῖον.
| [12,10] Des Éginètes.
Il fut un temps où les Éginètes, par le hasard des circonstances et leur
habileté à en profiter, se trouvèrent le peuple le plus puissant de la Grèce :
leurs flottes étaient formidables. Ils se distinguèrent dans les guerres
contre les Perses et y méritèrent la palme de la valeur. Ce sont eux qui les
premiers frappèrent des monnaies, qu’on appela de leur nom Monnaies d’Égine.
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